Fountain, The (WS)

Critique
Synopsis/présentation
Darren Aronofski est clairement à nos yeux lun des nouveaux talents les plus prometteurs et passionnants du cinéma actuel après les réussite frappantes que furent Pi et Requiem for a dream. Et donc inutile de dire à quel point nous attendions la sortie de son nouvel opus, tout en sachant clairement quil serait sans aucun doute surprenant et dautan plus impossible à «prédire » que son sujet annoncé à la fois vaste et simple.
Nous avons donc suivi avec un peu de tristesse les déboires de production du cinéaste qui à vu, sur une période avoisinant les 5 ans, ses stars principales quitter le projet (Brad Pitt et Cate Blanchett), son budget réduit drastiquement et donc la possibilité de réaliser son film selon ses ambitions et sa vision initiale senvoler en fumée. Mais un artiste porteur dune vision personnelle est presque toujours quelquun de fascinant dans sa capacité à porter un projet compliqué, exigeant jusqua sa réalisation quitte à devoir revoir sa copie tout en se restant fidèle.
Et Aronofski sest battu de toutes ses forces (utilisant le statut culte de ses deux premières oeuvre) pour que son projet voit finalement le jour, allant jusqua créer un bande-dessinée (un graphic novel pour être plus précis) qui reflète au plus prêt son projet initial. Grâce à sa persévérance et son travail (réécriture du scénario pour un budget beaucoup plus léger), il a réussi à retrouver un financement et un acteur principal susceptible dassurer une certaine rentabilité au film sur son seul nom en la personne de Hugh Jackman. Heureusement lacteur nest pas seulement "bankable" mais aussi talentueux et désireux de simpliquer dans un projet original et exigeant. Face à lui le réalisateur a engagé sa belle et talentueuse femme, Rachel Weisz qui lui a certainement offert une liberté artistique supplémentaire ainsi quune substantielle économie sur le cachet de son actrice principale.
The Fountain est donc un projet extrêmement ambitieux et il fallait bien un réalisateur et créateur atypique et doué comme Aronofski pour le mener à bien contre vents et marées. Car il est en effet difficile de trouver une oeuvre plus atypique au sein du cinéma hollywoodien actuel si ce nest lautre immense réussite de lannée dernière quest Children of Men.
En effet, oser aborder un sujet à la fois aussi universel mais aussi peu traité que la mort (et plus précisément lattitude face à la mort), le deuil, la volonté toujours présente de lhumanité daccéder à la vie éternelle à travers le mythe de la fontaine de jouvence, lhistoire dun couple confronté à une maladie mortelle et celle difficilement qualifiable dun immortel du futur qui va finalement accéder à la mort puis lac renaissance parait totalement insensé et courageux pour les uns, pédant et risible pour les autres. Vous aurez bien compris que nous penchons sans restrictions dans le premier camp et que par conséquent notre chronique na rien dobjectif mais que comme dans beaucoup doeuvres décalées et ambitieuses, de projets à la fois amples et très proches, il convient de savoir à lavance la nature de loeuvre ainsi que son style de traitement (ou alors de nen rien savoir et faire confiance à lartiste) afin daborder le film dans les dispositions nécessaires à son appréciation.
Bien sur le traitement cinématographique radical dAronofski, qui compose son film comme une suite de moments forts basés sur des idées et des sensations universelles (et non une histoire proprement dite) se rapproche plus dune sorte de traité philosophique ou du moins de sa vision des choses concernant un sujet essentiel à la condition humaine, la mort, qua une histoire vue et revue qui prendrait pour prétexte de départ un tel sujet. La grande force du film est donc doser, doser adopter une démarche autre, éminemment personnelle pour parler dun sujet qui touche tout le monde et que lhumanité se refuse désespérément à voir en face depuis ses débuts. Aronofski na pas la prétention dy apporter une réponse, bien au contraire puisque ce sont dinnombrables questions métaphysique qui assaillent le spectateur qui a accepté de sembarquer dans le trip philosophique et sensoriel proposé par le cinéaste jusqua sa fin.
La mise en scène dAronofski est donc une fois de plus dans sa carrière le moteur du film ainsi que son âme puisque si le cinéaste cultive un goût pour les gros plans et le montage parallèle, il adapte totalement son travail à son sujet offre de nombreux plans, mouvement de caméra et effets spéciaux dune beauté et dune émotion renversante. En effet, la ou Pi était ambitieux mais résolument agressif et fort heureusement non religieux, ; Requiem for a dream était une plongée éprouvante dans lenfer de laddiction et dune réalité déprimante dans son implacable mise à jour de la vacuité et léchec de la réalité dun certain rêve américain ; The Fountain est au travers de sa thématique mortifère une oeuvre dune intensité et dune positivité troublantes, véritable fable sur la seule vérité qui illumine ou au contraire terni nos vie, notre condition de mortels (ou même plus au vu du sublime final, notre besoin de mortalité pour mieux renaître).
Encore une fois le cinéaste a débarrassé son oeuvre de toute religiosité sous jacente et a placé sa vision et son ressenti personnel au centre de tout. Certes beaucoup jugerons cela mégalomaniaque mais malgré cela, Aronofski touche à lessentiel et nassène aucune leçon. Le trip quest The Fountain demande donc de labnégation de spectateur puisquen tant que tel vous serez totalement pris en charge par le cinéaste dun bout à lautre. Cependant, cest vous qui ressentirez et apporterez forcément votre conception de la vie et votre vision de cette conclusion qui nous attend tous. Si vous restez donc à lécart du film, à distance, vous serez certainement pris dennui et de rires parfois lors des séquences sublimes mais « casses gueules », telles le yoga sur fond détoile dun Hugh Jackman mystique. Pour ceux qui se seront laissés emporter par la beauté tétanisante des images, le rythme hypnotisant de la mise en scène, lintensité frémissantes des scènes les plus fortes ainsi que la sublime musique de Clint Mansell, nous vous garantissons un voyage à nul autre pareil, un vrai trip métaphysique, puissant et exigeant qui vous laissera à coup sur un souvenir impérissable de spectateur et une foule de questionnements essentiels.
Nous reconnaissons volontiers quil sagit donc dune oeuvre très radicale dont la construction basée sur la répétition des motifs et formes afin de mieux interroger les notions de mémoire, donc dimmortalité et au final de vacuité de nos existences comme de leur essentialité dans le fonctionnement de lunivers pourra au choix fasciner, interroger, laisser dubitatif ou carrément narquois mais certainement pas indifférent et cest bien cela lessentiel. Nous avons conscience de laspect passionné de notre chronique mais il est rare quune oeuvre nous touche aussi personnellement et nous devons avouer quaprès A scanner darkly de Linklater et Children of Men de Cuaron, The Fountain est le troisième film portant touchant à un sujet essentiel mais difficilement palpable, purement cinématographique dans sa forme à être réalisé par un réalisateur de la « nouvelle génération ». Cela nous redonne espoir dans un cinéma qui était à notre grand regret plutôt moribond depuis le début du siècle et prouve ainsi que de grands artistes sont toujours présents, augurant de nouvelles expériences cinématiques passionnantes pour le futur.
Image
Limage est proposée au format respecté de 1.85 :1 daprès un transfert 16:9.
La définition générale est bonne mais dans lensemble un peu décevant pour un film aussi récent. Linterpositif est très propre et ne laisse apparaitre aucune trace de points, traits ou poussières et le grain parfois visible est clairement la volonté du chef opérateur et du réalisateur.
Les couleurs peuvent parfois paraîtrent passés et dautres fois incroyablement vibrantes et sont le résultat dune photo énormément travaillée et au final sublime. Elles sont donc justes, peu constantes (mais cela est expliqué juste au dessus) et toujours de bien à parfaitement saturées.
Le contraste est lui aussi parfaitement géré et extrêmement important dans ce film.
Les scènes sombres du film sont sujette à caution étant donné quil est évident à leur vision que les intentions du chef opérateur était de rendre un climat le plus réaliste possible et donc extrêmement sombre. Tellement sombre dailleurs que les ¾ de limage sont parfois dans le noir complet. Fort heureusement les noirs nous ont parus purs et profonds, même si perfectibles et donc occasionnant parfois des aplats sans nuances.
La partie numérique par contre est en retrait au niveau qualitatif puisque certes limage très complexe du film est difficile à bien reproduire mais également le travail de compression est souvent visible, occasionnant un résultat parfois indigne du film et certainement en dessous de la qualité générale à laquelle la Warner nous à habitués.
Un transfert de qualité générale satisfaisante et qui se tire dans lensemble la main haute dune tache très difficile. Cependant nous ne pouvons que fustiger le manque dintérêt flagrant de la Warner pour ce DVD puisque les défauts que nous avons à lui reprocher, à a savoir une compression trop souvent très visible est directement imputable à léditeur. Nous ne pouvons quattendre avec impatience de tester le HD-DVD de ce film afin de voir si les mêmes soucis y sont présents et donc si la Warner à un peu bâclé la version DVD de ce film sublime comme nous le craignons.
Son
Les deux bandes-son proposées sur cette édition sont respectivement en Anglais (Dolby Digital 5.1) et Français (Dolby Digital 5.1).
La bande-son anglaise est dune dynamique remarquable et sur toute la durée du métrage. Sa présence et sa spatialité sont exceptionnelles lorsque la situation lexige.
La superbe musique de Clint Mansell est impeccablement restituée sans aucune limitation dans le haut ou le bas du spectre. Elle est par ailleurs et logiquement, parfaitement intégrée au reste de la bande-son.
Les enceintes arrière sont superbement utilisées lors de nombreuses scènes ou les effets dambiance et le rendu musical deviennent vraiment remarquables. Mais elles savent aussi se montrer silencieuse lorsque le réalisateur et son ingénieur du son le décident, du très bel ouvrage.
Les dialogues sont en permanence parfaitement intelligibles et aucune traces de parasites ou distorsions ne sont audibles et ce même a volume très élevé.
Les basses fréquences sont elles aussi impeccablement gérées, portant le rendu musical vers des sommets et appuyant les scènes les plus intenses du film de la plus belles façon qui soit.
La bande-son française est presque aussi bonne que son homologue anglaise mais nous déplorons toujours un doublage qui malgré ses qualités narrive pas à retranscrire lémotion véhiculée par les acteurs dans leurs superbes performances.
Les sous titres sont disponibles en Anglais, Français et Espagnol.
Une bande-son de très haut niveau qui permet dapprécier au maximum le formidable travail sur le son de Darren Aronofski et son ingénieur du son.
Suppléments/menus
Un ensemble de suppléments forcément décevants de par leur distance par rapport au film et leur aspect incomplet.
Premièrement le gros manque se fait sentir au niveau dun commentaire audio dAronofski qui aurait pu, comme sur celui de Requiem for a dream, détailler aussi bien ses envies que ses intentions que les émotions quil a tenté de faire ressentir tout en détaillant les aspects techniques.
En lieu et place de cela nous est proposé un documentaire intitulé « Death and Rebirth » (63:39). Il est divisé en 6 parties:Australia (7:38), The 21st Century (10:19), Spain 16th Century (13:27), New Spain (9:57), The Endless Field (7:08), The Future (15:10). Le problème majeur de ces documentaires est labsence de point de vue et de regard critique et analytique sur le film puisquil sagit plus dune camera enregistrant les déclarations furtives et sensations de plateau plus que dun segment construit à la Laurent Bouzzereau et il faut bien avouer qui si nous lavons tout de même regardé avec intérêt suite à la fascination provoquée par le film, il nous à clairement laissé sur notre faim.
Une superbe bande-annonce totalement dans lesprit du film est également offerte.
Gageons que le film gagnera ses galons doeuvre à part et adulée par un certain nombre de cinéphiles dont nous sommes, et que par conséquent il aura un jour les honneurs de lédition spéciale quil mérite amplement. En attendant la Warner à assuré un peu plus que le minimum syndical mais est loin dêtre à la hauteur de sa réputation sur ce coup la.
Conclusion
Une édition aux qualités audio remarquables mais dont la partie vidéo montre des défauts pas loin dêtre inadmissibles pour un DVD actuel dun film récent dont le réalisateur est qui plus est un perfectionniste de la qualité visuelle. Les suppléments sont corrects mais loeuvre méritait un travail tout autre.
En conclusion nous conseillons lachat du DVD car le film est une oeuvre unique, puissante ambitieuse et qui vous transportera dans des contrées rarement explorées au cinéma pour peur que vous acceptiez de laccueillir avec lesprit et prêts au trip auquel elle vous convie.
Cependant nous ne pouvons quespérer que lédition HD-DVD comble les défauts numériques présents sur le DVD et améliore limage comme le son. En ce qui concerne des suppléments haut de gamme nous sommes persuadés quil faut attendre une réédition qui viendra un jour.
The Fountain est une oeuvre à part un film qui touche à des sujets universels abordés de façon inhabituelle et désirant clairement entraîner son spectateur dans un vrai trip, non seulement visuel et sonore mais principalement émotionnel, philosophique et métaphysique des plus passionnants. Cependant nous devons prévenir les spectateurs les plus cartésiens ou les plus attentifs à la narration que fidèle à son système de mise en scène Aronofski vous emporte et vous oblige à le suivre ce qui signifie que le film peut savérer très déroutant voire totalement agaçant si lon accepte pas de se plier à son rythme, sa construction et ses ambitions. Pour ceux qui se prêterons au jeu et y seront sensible le voyage sera totalement prenant et absolument inoubliable et nous vous assurons que le film sera dans votre esprit pendant longtemps et que les questions quil pose nont pas finies de vous hanter.
Darren Aronofski est clairement à nos yeux lun des nouveaux talents les plus prometteurs et passionnants du cinéma actuel après les réussite frappantes que furent Pi et Requiem for a dream. Et donc inutile de dire à quel point nous attendions la sortie de son nouvel opus, tout en sachant clairement quil serait sans aucun doute surprenant et dautan plus impossible à «prédire » que son sujet annoncé à la fois vaste et simple.
Nous avons donc suivi avec un peu de tristesse les déboires de production du cinéaste qui à vu, sur une période avoisinant les 5 ans, ses stars principales quitter le projet (Brad Pitt et Cate Blanchett), son budget réduit drastiquement et donc la possibilité de réaliser son film selon ses ambitions et sa vision initiale senvoler en fumée. Mais un artiste porteur dune vision personnelle est presque toujours quelquun de fascinant dans sa capacité à porter un projet compliqué, exigeant jusqua sa réalisation quitte à devoir revoir sa copie tout en se restant fidèle.
Et Aronofski sest battu de toutes ses forces (utilisant le statut culte de ses deux premières oeuvre) pour que son projet voit finalement le jour, allant jusqua créer un bande-dessinée (un graphic novel pour être plus précis) qui reflète au plus prêt son projet initial. Grâce à sa persévérance et son travail (réécriture du scénario pour un budget beaucoup plus léger), il a réussi à retrouver un financement et un acteur principal susceptible dassurer une certaine rentabilité au film sur son seul nom en la personne de Hugh Jackman. Heureusement lacteur nest pas seulement "bankable" mais aussi talentueux et désireux de simpliquer dans un projet original et exigeant. Face à lui le réalisateur a engagé sa belle et talentueuse femme, Rachel Weisz qui lui a certainement offert une liberté artistique supplémentaire ainsi quune substantielle économie sur le cachet de son actrice principale.
The Fountain est donc un projet extrêmement ambitieux et il fallait bien un réalisateur et créateur atypique et doué comme Aronofski pour le mener à bien contre vents et marées. Car il est en effet difficile de trouver une oeuvre plus atypique au sein du cinéma hollywoodien actuel si ce nest lautre immense réussite de lannée dernière quest Children of Men.
En effet, oser aborder un sujet à la fois aussi universel mais aussi peu traité que la mort (et plus précisément lattitude face à la mort), le deuil, la volonté toujours présente de lhumanité daccéder à la vie éternelle à travers le mythe de la fontaine de jouvence, lhistoire dun couple confronté à une maladie mortelle et celle difficilement qualifiable dun immortel du futur qui va finalement accéder à la mort puis lac renaissance parait totalement insensé et courageux pour les uns, pédant et risible pour les autres. Vous aurez bien compris que nous penchons sans restrictions dans le premier camp et que par conséquent notre chronique na rien dobjectif mais que comme dans beaucoup doeuvres décalées et ambitieuses, de projets à la fois amples et très proches, il convient de savoir à lavance la nature de loeuvre ainsi que son style de traitement (ou alors de nen rien savoir et faire confiance à lartiste) afin daborder le film dans les dispositions nécessaires à son appréciation.
Bien sur le traitement cinématographique radical dAronofski, qui compose son film comme une suite de moments forts basés sur des idées et des sensations universelles (et non une histoire proprement dite) se rapproche plus dune sorte de traité philosophique ou du moins de sa vision des choses concernant un sujet essentiel à la condition humaine, la mort, qua une histoire vue et revue qui prendrait pour prétexte de départ un tel sujet. La grande force du film est donc doser, doser adopter une démarche autre, éminemment personnelle pour parler dun sujet qui touche tout le monde et que lhumanité se refuse désespérément à voir en face depuis ses débuts. Aronofski na pas la prétention dy apporter une réponse, bien au contraire puisque ce sont dinnombrables questions métaphysique qui assaillent le spectateur qui a accepté de sembarquer dans le trip philosophique et sensoriel proposé par le cinéaste jusqua sa fin.
La mise en scène dAronofski est donc une fois de plus dans sa carrière le moteur du film ainsi que son âme puisque si le cinéaste cultive un goût pour les gros plans et le montage parallèle, il adapte totalement son travail à son sujet offre de nombreux plans, mouvement de caméra et effets spéciaux dune beauté et dune émotion renversante. En effet, la ou Pi était ambitieux mais résolument agressif et fort heureusement non religieux, ; Requiem for a dream était une plongée éprouvante dans lenfer de laddiction et dune réalité déprimante dans son implacable mise à jour de la vacuité et léchec de la réalité dun certain rêve américain ; The Fountain est au travers de sa thématique mortifère une oeuvre dune intensité et dune positivité troublantes, véritable fable sur la seule vérité qui illumine ou au contraire terni nos vie, notre condition de mortels (ou même plus au vu du sublime final, notre besoin de mortalité pour mieux renaître).
Encore une fois le cinéaste a débarrassé son oeuvre de toute religiosité sous jacente et a placé sa vision et son ressenti personnel au centre de tout. Certes beaucoup jugerons cela mégalomaniaque mais malgré cela, Aronofski touche à lessentiel et nassène aucune leçon. Le trip quest The Fountain demande donc de labnégation de spectateur puisquen tant que tel vous serez totalement pris en charge par le cinéaste dun bout à lautre. Cependant, cest vous qui ressentirez et apporterez forcément votre conception de la vie et votre vision de cette conclusion qui nous attend tous. Si vous restez donc à lécart du film, à distance, vous serez certainement pris dennui et de rires parfois lors des séquences sublimes mais « casses gueules », telles le yoga sur fond détoile dun Hugh Jackman mystique. Pour ceux qui se seront laissés emporter par la beauté tétanisante des images, le rythme hypnotisant de la mise en scène, lintensité frémissantes des scènes les plus fortes ainsi que la sublime musique de Clint Mansell, nous vous garantissons un voyage à nul autre pareil, un vrai trip métaphysique, puissant et exigeant qui vous laissera à coup sur un souvenir impérissable de spectateur et une foule de questionnements essentiels.
Nous reconnaissons volontiers quil sagit donc dune oeuvre très radicale dont la construction basée sur la répétition des motifs et formes afin de mieux interroger les notions de mémoire, donc dimmortalité et au final de vacuité de nos existences comme de leur essentialité dans le fonctionnement de lunivers pourra au choix fasciner, interroger, laisser dubitatif ou carrément narquois mais certainement pas indifférent et cest bien cela lessentiel. Nous avons conscience de laspect passionné de notre chronique mais il est rare quune oeuvre nous touche aussi personnellement et nous devons avouer quaprès A scanner darkly de Linklater et Children of Men de Cuaron, The Fountain est le troisième film portant touchant à un sujet essentiel mais difficilement palpable, purement cinématographique dans sa forme à être réalisé par un réalisateur de la « nouvelle génération ». Cela nous redonne espoir dans un cinéma qui était à notre grand regret plutôt moribond depuis le début du siècle et prouve ainsi que de grands artistes sont toujours présents, augurant de nouvelles expériences cinématiques passionnantes pour le futur.
Image
Limage est proposée au format respecté de 1.85 :1 daprès un transfert 16:9.
La définition générale est bonne mais dans lensemble un peu décevant pour un film aussi récent. Linterpositif est très propre et ne laisse apparaitre aucune trace de points, traits ou poussières et le grain parfois visible est clairement la volonté du chef opérateur et du réalisateur.
Les couleurs peuvent parfois paraîtrent passés et dautres fois incroyablement vibrantes et sont le résultat dune photo énormément travaillée et au final sublime. Elles sont donc justes, peu constantes (mais cela est expliqué juste au dessus) et toujours de bien à parfaitement saturées.
Le contraste est lui aussi parfaitement géré et extrêmement important dans ce film.
Les scènes sombres du film sont sujette à caution étant donné quil est évident à leur vision que les intentions du chef opérateur était de rendre un climat le plus réaliste possible et donc extrêmement sombre. Tellement sombre dailleurs que les ¾ de limage sont parfois dans le noir complet. Fort heureusement les noirs nous ont parus purs et profonds, même si perfectibles et donc occasionnant parfois des aplats sans nuances.
La partie numérique par contre est en retrait au niveau qualitatif puisque certes limage très complexe du film est difficile à bien reproduire mais également le travail de compression est souvent visible, occasionnant un résultat parfois indigne du film et certainement en dessous de la qualité générale à laquelle la Warner nous à habitués.
Un transfert de qualité générale satisfaisante et qui se tire dans lensemble la main haute dune tache très difficile. Cependant nous ne pouvons que fustiger le manque dintérêt flagrant de la Warner pour ce DVD puisque les défauts que nous avons à lui reprocher, à a savoir une compression trop souvent très visible est directement imputable à léditeur. Nous ne pouvons quattendre avec impatience de tester le HD-DVD de ce film afin de voir si les mêmes soucis y sont présents et donc si la Warner à un peu bâclé la version DVD de ce film sublime comme nous le craignons.
Son
Les deux bandes-son proposées sur cette édition sont respectivement en Anglais (Dolby Digital 5.1) et Français (Dolby Digital 5.1).
La bande-son anglaise est dune dynamique remarquable et sur toute la durée du métrage. Sa présence et sa spatialité sont exceptionnelles lorsque la situation lexige.
La superbe musique de Clint Mansell est impeccablement restituée sans aucune limitation dans le haut ou le bas du spectre. Elle est par ailleurs et logiquement, parfaitement intégrée au reste de la bande-son.
Les enceintes arrière sont superbement utilisées lors de nombreuses scènes ou les effets dambiance et le rendu musical deviennent vraiment remarquables. Mais elles savent aussi se montrer silencieuse lorsque le réalisateur et son ingénieur du son le décident, du très bel ouvrage.
Les dialogues sont en permanence parfaitement intelligibles et aucune traces de parasites ou distorsions ne sont audibles et ce même a volume très élevé.
Les basses fréquences sont elles aussi impeccablement gérées, portant le rendu musical vers des sommets et appuyant les scènes les plus intenses du film de la plus belles façon qui soit.
La bande-son française est presque aussi bonne que son homologue anglaise mais nous déplorons toujours un doublage qui malgré ses qualités narrive pas à retranscrire lémotion véhiculée par les acteurs dans leurs superbes performances.
Les sous titres sont disponibles en Anglais, Français et Espagnol.
Une bande-son de très haut niveau qui permet dapprécier au maximum le formidable travail sur le son de Darren Aronofski et son ingénieur du son.
Suppléments/menus
Un ensemble de suppléments forcément décevants de par leur distance par rapport au film et leur aspect incomplet.
Premièrement le gros manque se fait sentir au niveau dun commentaire audio dAronofski qui aurait pu, comme sur celui de Requiem for a dream, détailler aussi bien ses envies que ses intentions que les émotions quil a tenté de faire ressentir tout en détaillant les aspects techniques.
En lieu et place de cela nous est proposé un documentaire intitulé « Death and Rebirth » (63:39). Il est divisé en 6 parties:Australia (7:38), The 21st Century (10:19), Spain 16th Century (13:27), New Spain (9:57), The Endless Field (7:08), The Future (15:10). Le problème majeur de ces documentaires est labsence de point de vue et de regard critique et analytique sur le film puisquil sagit plus dune camera enregistrant les déclarations furtives et sensations de plateau plus que dun segment construit à la Laurent Bouzzereau et il faut bien avouer qui si nous lavons tout de même regardé avec intérêt suite à la fascination provoquée par le film, il nous à clairement laissé sur notre faim.
Une superbe bande-annonce totalement dans lesprit du film est également offerte.
Gageons que le film gagnera ses galons doeuvre à part et adulée par un certain nombre de cinéphiles dont nous sommes, et que par conséquent il aura un jour les honneurs de lédition spéciale quil mérite amplement. En attendant la Warner à assuré un peu plus que le minimum syndical mais est loin dêtre à la hauteur de sa réputation sur ce coup la.
Conclusion
Une édition aux qualités audio remarquables mais dont la partie vidéo montre des défauts pas loin dêtre inadmissibles pour un DVD actuel dun film récent dont le réalisateur est qui plus est un perfectionniste de la qualité visuelle. Les suppléments sont corrects mais loeuvre méritait un travail tout autre.
En conclusion nous conseillons lachat du DVD car le film est une oeuvre unique, puissante ambitieuse et qui vous transportera dans des contrées rarement explorées au cinéma pour peur que vous acceptiez de laccueillir avec lesprit et prêts au trip auquel elle vous convie.
Cependant nous ne pouvons quespérer que lédition HD-DVD comble les défauts numériques présents sur le DVD et améliore limage comme le son. En ce qui concerne des suppléments haut de gamme nous sommes persuadés quil faut attendre une réédition qui viendra un jour.
The Fountain est une oeuvre à part un film qui touche à des sujets universels abordés de façon inhabituelle et désirant clairement entraîner son spectateur dans un vrai trip, non seulement visuel et sonore mais principalement émotionnel, philosophique et métaphysique des plus passionnants. Cependant nous devons prévenir les spectateurs les plus cartésiens ou les plus attentifs à la narration que fidèle à son système de mise en scène Aronofski vous emporte et vous oblige à le suivre ce qui signifie que le film peut savérer très déroutant voire totalement agaçant si lon accepte pas de se plier à son rythme, sa construction et ses ambitions. Pour ceux qui se prêterons au jeu et y seront sensible le voyage sera totalement prenant et absolument inoubliable et nous vous assurons que le film sera dans votre esprit pendant longtemps et que les questions quil pose nont pas finies de vous hanter.
Qualité vidéo:
3,2/5
Qualité audio:
4,2/5
Suppléments:
3,5/5
Rapport qualité/prix:
3,6/5
Note finale:
3,9/5
Auteur: Stefan Rousseau
Date de publication: 2007-07-04
Système utilisé pour cette critique: Projecteur Sharp XV Z9000, Lecteur de DVD Toshiba SD500, Recepteur Denon, Enceintes Triangle, Câbles Banbridge et Real Cable.
Date de publication: 2007-07-04
Système utilisé pour cette critique: Projecteur Sharp XV Z9000, Lecteur de DVD Toshiba SD500, Recepteur Denon, Enceintes Triangle, Câbles Banbridge et Real Cable.