Flags of Our Fathers (WS)

Critique
Synopsis/présentation
Pour le grand public, Clint Eastwood est surtout connu comme acteur de westerns et de films policiers. Linspecteur Harry demeurera à jamais la figure mythique du policier/vengeur qui applique la justice sans pitié. À titre de réalisateur, de producteur et de compositeur, Eastwood est heureusement très loin des rôles bidimensionnels qui l'ont fait connaitre.
Avec une impressionnante filmographie proposant 27 longs métrages, Eastwood est un grand artisan du septième art. En dépit du fait que cette production nenglobe pas que de grands films, on y trouve des uvres de grande qualité, telles que The Bridges of Madison County, Unforgiven, Million Dollar Baby, Mystic River et le magnifique Bird, où Forest Whitaker interprète magistralement le saxophoniste Charlie Parker. Sans révolutionner le cinéma, Eastwood démontre une grande maîtrise du média, dont bénéficie Flags of our Fathers. Esthétiquement, son cinéma s'inscrit dans la grande tradition classique, qui donna ses lettres de noblesse à Hollywood. Deux Oscars, à titre de meilleur réalisateur, témoignent de son talent et de son parti pris.
Flags of our Fathers est le premier volet d'un diptyque sur la bataille d'Iwo Jima (en japonais « Iwojima » signifie « l'île de soufre ») qui fit rage du 19 février au 15 mars 1945. Le deuxième volet, Letters from Iwo Jima, présente cet affrontement du point de vue japonais. Ce fait mérite dêtre souligné car à Hollywood, le manichéisme est de rigueur : lennemi y est plutôt démonisé. Ce choix est tout à l'honneur du réalisateur et des producteurs. Flags of our Fathers raconte la façon dont les soldats John Bradley, Ira Hayes et René Gagnons ont été choisis pour tenir la vedette dune campagne de promotion de leffort de guerre. Les trois hommes figuraient sur la fameuse photographie prise sur le mont Suribachi par Joe Rosenthal. Ce cliché, qui illustre la levée des couleurs, est devenu le symbole de la victoire américaine dans le Pacifique.
Le scénario de Paul Haggis (Million Dollar Baby, Crash) est inspiré du livre de James Bradley, fils de John Bradley. Haggis, scénariste chevronné, a construit un canevas narratif dont la tournée promotionnelle est le point central, la bataille servant de contrepoint à laventure médiatique des trois protagonistes. Ses dialogues dans le ton, tout à fait crédibles, méritent dêtre soulignés. Ce scénario permet à Eastwood de réaliser un film caractérisé par une thématique riche et par un développement assez élaboré, mêlant, par un jeu de retours en arrière, les souvenirs des trois personnages principaux avec ceux de leurs camarades et ce, sur trois temps : la bataille elle-même, la campagne de promotion et l'enquête de James Bradley.
Le récit est loccasion de rétablir la vérité sur la fameuse photo qui transforma les trois sujets en vedettes dun spectacle pour la population américaine vivant loin de la guerre. La scène tournée dans la suite de l'hôtel, durant laquelle le responsable de la tournée promotionnelle apprend la vérité sur la photo, est particulièrement intéressante. Elle nous révèle les rouages de cette machine de propagande qui ne sembarrasse nullement du conflit émotionnel tiraillant ces héros de fortune. La propagande est, par définition, affaire de simplification : elle savère totalement inefficace quand il est question dambiguïté et de nuance. La bannière étoilée est un paravent masquant lhorreur vécue par des dizaines de milliers d'hommes.
Cela dit, Eastwood n'est pas en rupture avec Hollywood. Son film sinscrit dans la tradition héroïque qui célèbre le courage, l'engagement et le dépassement de soi. Malgré l'aspect critique de son film, Clint Eastwood sera toujours un réalisateur hollywoodien classique, mais lucide.
Image
Comme il se doit, l'interpositif utilisé pour la production de ce DVD est impeccable.
Le transfert numérique, proposé par Warner/Dreamworks, est donc dexcellente facture, et rend justice à la photographie de Tom Stern. Le DVD offre une image au ratio de 2.35:1 (transfert 16:9), très contrastée, surtout pendant les scènes de la bataille dIwo Jima : elle est alors presque monochrome, avec un rendu des textures détaillé. Le noir est solide et profond. Bien que l'image soit désaturée, certaines couleurs, notamment le rouge, sont particulièrement intenses. Les spectateurs qui possèdent un équipement de pointe noteront quelques traces de compression, sans quelles ne soient véritablement gênantes. Le résultat visuel se situe à la limite des capacités du format DVD traditionnel.
Son
Lédition que nous avons reçue offre trois pistes sonores : anglaise Dolby Digital 5.1, anglaise Dolby 2.0 Surround, et française Dolby Digital 5.1. Hormis le doublage qui place les voix françaises légèrement plus à lavant-plan, les deux versions Dolby Digital 5.1 sont équivalentes : on ne peut quen féliciter léditeur.
Le défi de ce genre de film consiste à rendre compte, jusque dans ses moindres détails, du chaos sonore généré par une bataille de lenvergure de celle dIwo Jima. Léquipe responsable du traitement sonore réussit à merveille à nous plonger dans lenfer dIwo Jima. L'espace sonore est réaliste et très enveloppant. Les explosions et les tirs d'artillerie ont tout le réalisme voulu. Bien quelles soient peu nombreuses, les scènes de combat mettront votre matériel audio à rude épreuve. Cet excellent travail nous fait toutefois regretter l'absence d'une bande sonore DTS.
L'éditeur propose des sous-titres anglais et espagnols.
Suppléments/menus
Cette édition ne propose malheureusement aucun supplément. Ils sont réservés à l'édition spéciale. Autre fait regrettable, aucune option de sélection de scènes napparaît dans le menu de démarrage du DVD. Voilà qui est bien dommage.
Conclusion
Ce film mérite quon y revienne plus d'une fois, pour apprécier pleinement la qualité de sa réalisation et sa thématique. L'édition DVD présentée ici est une production de très bonne qualité au plan technique. Elle trouvera preneur si elle est offerte à petit prix, à des amateurs pour lesquels labsence de suppléments ne revêt que peu dimportance. Si ce nest pas votre cas, optez plutôt pour l'édition spéciale parue récemment.
Pour le grand public, Clint Eastwood est surtout connu comme acteur de westerns et de films policiers. Linspecteur Harry demeurera à jamais la figure mythique du policier/vengeur qui applique la justice sans pitié. À titre de réalisateur, de producteur et de compositeur, Eastwood est heureusement très loin des rôles bidimensionnels qui l'ont fait connaitre.
Avec une impressionnante filmographie proposant 27 longs métrages, Eastwood est un grand artisan du septième art. En dépit du fait que cette production nenglobe pas que de grands films, on y trouve des uvres de grande qualité, telles que The Bridges of Madison County, Unforgiven, Million Dollar Baby, Mystic River et le magnifique Bird, où Forest Whitaker interprète magistralement le saxophoniste Charlie Parker. Sans révolutionner le cinéma, Eastwood démontre une grande maîtrise du média, dont bénéficie Flags of our Fathers. Esthétiquement, son cinéma s'inscrit dans la grande tradition classique, qui donna ses lettres de noblesse à Hollywood. Deux Oscars, à titre de meilleur réalisateur, témoignent de son talent et de son parti pris.
Flags of our Fathers est le premier volet d'un diptyque sur la bataille d'Iwo Jima (en japonais « Iwojima » signifie « l'île de soufre ») qui fit rage du 19 février au 15 mars 1945. Le deuxième volet, Letters from Iwo Jima, présente cet affrontement du point de vue japonais. Ce fait mérite dêtre souligné car à Hollywood, le manichéisme est de rigueur : lennemi y est plutôt démonisé. Ce choix est tout à l'honneur du réalisateur et des producteurs. Flags of our Fathers raconte la façon dont les soldats John Bradley, Ira Hayes et René Gagnons ont été choisis pour tenir la vedette dune campagne de promotion de leffort de guerre. Les trois hommes figuraient sur la fameuse photographie prise sur le mont Suribachi par Joe Rosenthal. Ce cliché, qui illustre la levée des couleurs, est devenu le symbole de la victoire américaine dans le Pacifique.
Le scénario de Paul Haggis (Million Dollar Baby, Crash) est inspiré du livre de James Bradley, fils de John Bradley. Haggis, scénariste chevronné, a construit un canevas narratif dont la tournée promotionnelle est le point central, la bataille servant de contrepoint à laventure médiatique des trois protagonistes. Ses dialogues dans le ton, tout à fait crédibles, méritent dêtre soulignés. Ce scénario permet à Eastwood de réaliser un film caractérisé par une thématique riche et par un développement assez élaboré, mêlant, par un jeu de retours en arrière, les souvenirs des trois personnages principaux avec ceux de leurs camarades et ce, sur trois temps : la bataille elle-même, la campagne de promotion et l'enquête de James Bradley.
Le récit est loccasion de rétablir la vérité sur la fameuse photo qui transforma les trois sujets en vedettes dun spectacle pour la population américaine vivant loin de la guerre. La scène tournée dans la suite de l'hôtel, durant laquelle le responsable de la tournée promotionnelle apprend la vérité sur la photo, est particulièrement intéressante. Elle nous révèle les rouages de cette machine de propagande qui ne sembarrasse nullement du conflit émotionnel tiraillant ces héros de fortune. La propagande est, par définition, affaire de simplification : elle savère totalement inefficace quand il est question dambiguïté et de nuance. La bannière étoilée est un paravent masquant lhorreur vécue par des dizaines de milliers d'hommes.
Cela dit, Eastwood n'est pas en rupture avec Hollywood. Son film sinscrit dans la tradition héroïque qui célèbre le courage, l'engagement et le dépassement de soi. Malgré l'aspect critique de son film, Clint Eastwood sera toujours un réalisateur hollywoodien classique, mais lucide.
Image
Comme il se doit, l'interpositif utilisé pour la production de ce DVD est impeccable.
Le transfert numérique, proposé par Warner/Dreamworks, est donc dexcellente facture, et rend justice à la photographie de Tom Stern. Le DVD offre une image au ratio de 2.35:1 (transfert 16:9), très contrastée, surtout pendant les scènes de la bataille dIwo Jima : elle est alors presque monochrome, avec un rendu des textures détaillé. Le noir est solide et profond. Bien que l'image soit désaturée, certaines couleurs, notamment le rouge, sont particulièrement intenses. Les spectateurs qui possèdent un équipement de pointe noteront quelques traces de compression, sans quelles ne soient véritablement gênantes. Le résultat visuel se situe à la limite des capacités du format DVD traditionnel.
Son
Lédition que nous avons reçue offre trois pistes sonores : anglaise Dolby Digital 5.1, anglaise Dolby 2.0 Surround, et française Dolby Digital 5.1. Hormis le doublage qui place les voix françaises légèrement plus à lavant-plan, les deux versions Dolby Digital 5.1 sont équivalentes : on ne peut quen féliciter léditeur.
Le défi de ce genre de film consiste à rendre compte, jusque dans ses moindres détails, du chaos sonore généré par une bataille de lenvergure de celle dIwo Jima. Léquipe responsable du traitement sonore réussit à merveille à nous plonger dans lenfer dIwo Jima. L'espace sonore est réaliste et très enveloppant. Les explosions et les tirs d'artillerie ont tout le réalisme voulu. Bien quelles soient peu nombreuses, les scènes de combat mettront votre matériel audio à rude épreuve. Cet excellent travail nous fait toutefois regretter l'absence d'une bande sonore DTS.
L'éditeur propose des sous-titres anglais et espagnols.
Suppléments/menus
Cette édition ne propose malheureusement aucun supplément. Ils sont réservés à l'édition spéciale. Autre fait regrettable, aucune option de sélection de scènes napparaît dans le menu de démarrage du DVD. Voilà qui est bien dommage.
Conclusion
Ce film mérite quon y revienne plus d'une fois, pour apprécier pleinement la qualité de sa réalisation et sa thématique. L'édition DVD présentée ici est une production de très bonne qualité au plan technique. Elle trouvera preneur si elle est offerte à petit prix, à des amateurs pour lesquels labsence de suppléments ne revêt que peu dimportance. Si ce nest pas votre cas, optez plutôt pour l'édition spéciale parue récemment.
Qualité vidéo:
4,3/5
Qualité audio:
4,0/5
Suppléments:
0,0/5
Rapport qualité/prix:
3,5/5
Note finale:
3,0/5
Auteur:
Date de publication: 2007-06-11
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC Toshiba 32 pouces, Récepteur Sony STR-DE945, Lecteur DVD Sony DVP-S360, enceintes Energy, câbles Cable Accoustic Research
Date de publication: 2007-06-11
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC Toshiba 32 pouces, Récepteur Sony STR-DE945, Lecteur DVD Sony DVP-S360, enceintes Energy, câbles Cable Accoustic Research