Host, The (Two Disc Collector's Edition)

Critique
Synopsis/présentation
Depuis plusieurs années, le cinéma asiatique semble avoir trouvé le moyen de renouveler la série B. On na quà penser à Takashi Miike (Audition), Hideo Nataka (Ringu), Chan-Wook Park (Oldboy) et Kiyoshi Kurosawa (Kairo). Chacun de ces cinéastes a réussi à pondre une uvre majeure tout en renouvelant, voire révolutionnant le monde du cinéma dhorreur et fantastique, à un point tel que plusieurs de ces uvres ont été reprises par la machine hollywoodienne et en sont devenus des remakes (certes, très mauvais, mais linfluence est là). Ce nest donc pas sans véritable grande surprise que le cinéaste coréen Bong Joon-Ho (très fort du succès critique et public de son film Memories of Murder où il révolutionnait les codes mêmes du polar) revisite un sous-genre de ce type de cinéma, le film de monstres.
Le film démarre alors quun chimiste américain ordonne à son assistant coréen de jeter les restants dun produit chimique dans les eaux du fleuve Han. Plusieurs semaines plus tard, une créature étrange et gigantesque émerge des eaux du fleuve et attaquent des promeneurs près de la rive. Gang-Du, qui travaille pour le petit commerce de son père, Hie-Bong, qui se trouve justement tout près de la rive, est témoin de la première attaque du monstre. Dans la mêlée, sa jeune fille, Hyun-Seo sera enlevée par le monstre et entraînée dans les canalisations de la ville où se trouve lantre de la créature. Gang-Du, avec laide de son père, son frère, Nam-Il, et sa sur, Nam-Joo, tenteront de retrouver Hyun-Seo et de tuer la créature.
Voilà pour lintrigue de base dont il serait sage de taire la suite, car bien que cette scène douverture laisse croire à un film de monstres dans la plus pure des traditions, cest évidemment se tromper sur The Host et son réalisateur Bong Joon-Ho. Dabord, comme pour son Memories of Murder, Bong tente daller plus loin que le simple film de genre en donnant ici beaucoup de chair et de corps à un scénario qui, dordre ordinaire, naurait pas été très consistant (rappelons-nous Godzilla), particulièrement en ce qui concerne les personnages. Bong a choisi ici de raconter son histoire à travers une famille tout ce quil y a de plus pathétique et « looser » : le père somnolant et irresponsable, le frère diplômé et chômeur, la sur athlète célèbre, mais trop lente, le grand-père soumis, mais avec de lespoir, et la petite Hyun-Seo, véritable catalyseur de cette famille. Il faut voir cette scène surréaliste où les quatre autres hallucinent la jeune fille en même temps et se mettent à la nourrir lun après lautre pour voir à quel point elle est la seule à pouvoir réunir cette famille. Cest donc grâce à cette galerie de personnages attachants que le réalisateur réussit à instaurer une dimension dramatique extrêmement prenante, de sorte à ne pas faire de notre petite famille de la simple viande pour le monstre. Sinon, luvre de Bong se distingue également par les différents registres (drame, comédie, action) avec lesquels elle joue et la précision exemplaire avec laquelle le cinéaste réussit à manier les trois sans que jamais cela ne sonne faux à lécran. Ainsi, Bong peut se vanter tout autant dune scène comme celle où la famille pleure la disparition de la jeune fille (moment dhilarité burlesque génial) comme de celle du combat final avec la créature où il en fait un véritable moment à la fois épique et tragique.
Par contre, sur dautres aspects, Bong préfère jouer la carte de lefficacité plutôt que du renouveau. Ainsi, la critique envers les autorités américaines, lidée que les autorités coréennes nempruntent aucun moyen pour se débarrasser de la créature et le message de prise de conscience environnementale sont tous des éléments qui ici ne brillent pas par leur originalité, mais qui sont amenés avec efficacité et une logique bien précise par Bong et ses co-scénaristes. Car, en fait, le film est une critique du réalisateur envers son propre pays et, notamment, son rapport avec lAmérique. Pour Bong, le peuple coréen semble pris au piège avec un ennemi, une Amérique dont il est constamment en tentative de plaire au point de se rabaisser à plusieurs occasions (lassistant qui jette le produit chimique, imaginer un virus plutôt que de combattre le monstre, laisser les autorités combattre le monstre avec lagent Orange, produit extrêmement toxique et employé durant la Guerre du Vietnam). Ainsi, lidée du titre, The Host (« lhôte » en français) devient une véritable métaphore de la Corée même et de son « comportement » face au corps étranger quest ici lAmérique.
The Host est donc une nouvelle preuve que le meilleur du cinéma fantastique et dhorreur se trouve de lautre côté du Pacifique. Le cinéaste Bong Joon-Ho mélange ici les genres pour offrir un film de monstres savoureux et intelligent qui brise plusieurs conventions, mais pas toutes, en plus de proposer une critique sociale plutôt intéressante. On ne saurait ne pas recommander ce film aux amateurs de divertissement intelligents ou tout simplement aux fans de films de monstres.
Image
Le film est offert au format dimage respecté de 1.85:1 daprès un transfert 16:9.
Voilà un transfert en tout point irréprochable. La définition générale de limage est absolument superbe. Puisque nous avons ici une production récente, linterpositif était logiquement dans un état immaculé, offrant ici une netteté des plus exemplaires. Seul un léger grain cinématographique est relativement perceptible dans les plans plus sombres. Sinon, le niveau de détails et de textures offert est tout ce qui a de plus souhaitable, cest-à-dire précis et admirable. En ce qui concerne létalonnage, encore une fois, on frôle le sans faute avec un rendu précis, riche et nuancé de la palette de couleurs. Ces dernières ne présentent alors aucun problème de saturation ou de débordement. Idem pour les tons de peaux qui demeurent naturels et constants durant la totalité du visonnement. Les effets de surbrillance sont également évités grâce à des contrastes parfaitement gérés. Rien à redire non plus du côté des contrastes qui sont plutôt fluides, précis et livrent ainsi de très belles parties sombres. Nous retrouvons également des noirs purs et intenses.
En ce qui concerne la partie numérique, le transfert se sauve de tout défaut majeur apparent grâce à une belle compression visiblement bien maîtrisée.
Son
Trois bandes sons sont offertes avec cette édition, toutes trois au format Dolby Digital 5.1. Elles sont disponibles en version originale coréenne, en anglais et en français. Cest évidemment le mixage original coréen qui a été pris en considération pour cette critique.
À limage du transfert, le mixage a très peu à se reprocher ici. Puisque lon nage dans un film qui contient son lot de scènes daction, il nest pas surprenant de constater que le dynamisme de cette bande son est souvent assez impressionnant, de même que la présence qui est des plus solides. Lenvironnement sonore est aussi judicieusement exploité. Nous avons droit à des ouvertures frontale et latérale qui sont claires et plutôt précises ainsi quà une utilisation des enceintes arrière qui dépasse la simple fonction de supporter les ambiances. Ainsi, il nest pas rare dassister à plusieurs effets dambiophonie particulièrement réussis (surtout dans les scènes daction), ce qui ne nuit pas non plus à limmersion du spectateur. À travers tout ceci, les dialogues demeurent parfaitement et constamment audibles alors que la trame sonore sintègre avec subtilité au mixage. Quant aux basses, elles grondent souvent et ce, avec profondeur (surveillez les attaques de la créature) tout comme le canal dextrêmes grave qui se manifeste assez souvent de façon très efficace.
Des sous-titres anglais et français sont disponibles.
Suppléments/menus
Nous avons ici une édition très riche en suppléments. Mais il est à noter quune édition simple est aussi disponible proposant exclusivement les suppléments du premier disque, donc ceux qui suivent. Nous retrouvons dabord une piste de commentaires audio animée par Bong Joon-Ho et son ami Tony Rayns qui agit comme modérateur et lui pose des questions sur le film. Le concept est intéressant et Bong sexprime assez bien en anglais tout en demeurant intéressant et en révélant plusieurs anecdotes intéressantes, mais il faut avouer que la présence de Rayns aide vraiment le réalisateur à préciser certains points. Nous avons ensuite onze scènes supprimées (23:20). Elles sont surtout des variations de scènes déjà présentes dans le film et sont intéressantes à regarder, mais leur absence du film demeure tout à fait justifiée. Nous trouvons également six autres scènes supprimées (4:39) qui sont en fait des extraits de reportages (« deleted news clips ») dont la décision de ne pas les inclure au montage final demeure encore aussi sage, même si elles sont intéressantes à visionner dans ce contexte-ci. Finalement, nous retrouvons le segment « Director Bong Joon-Hos Reflections (5:28) » dans lequel le cinéaste sexcuse à différents membres de léquipe technique (acteurs, artisans) de différents choses, comme de limprévisibilité de certains moments de tournage. Le segment est amusant, mais sans plus.
Sur le deuxième disque, alors là, nous sommes gâtés. La première section « Making of The Host » réunie huit segments, dont le premier « Making of The Host With Director Bong Joon-Ho (9:40) » qui est un survol rapide sur les étapes de tournage du film. Le ton demeure heureusement assez posé et les interventions sont plutôt humbles. Nous retrouvons ensuite « Storyboards (7:40) » qui présente de façon intéressante, avec les bruits et les dialogues, certaines séquences daction du film dans leur version de découpage technique. « Bong Joon-Hos Direction (3:11) » réunit plusieurs interventions de la distribution et de léquipe technique qui vantent, avec une certaine modestie tout de même, les mérites du cinéaste. Heureusement que le segment est court. Nous avons aussi « Memories of the Sewer (9:40) » qui propose les interventions amusantes et surprenantes de léquipe technique et de la distribution quant au fait davoir tourné dans les canalisations près du fleuve Han. « The Film Departments : Set Design (9:00) » est un peu la suite du segment précédent où les créateurs nous parlent du choix des lieux de tournage du film. « Physical Special Effects (5:00) » est un segment très intéressant où on nous montre comment ont été réalisés des moments comme lingurgitation dêtres humains et la régurgitation de déchets de la part de la créature. « Sound Effects (8:45) » se concentre surtout sur le choix et lélaboration de la « voix » du monstre. Très intéressant. « Composing the Music (6:21) » sattarde sur le travail du compositeur Byeongwoo Lee. Encore une fois, un segment intéressant.
La deuxième section du disque « The Creature » comprend « Conceptual Artwork : The Birth (7:56) » où on sentretient avec le concepteur de la créature, Heechul Jang. Amusant et instructif. On en apprend encore davantage avec le segment suivant « Designing the Creature (11:20) » qui couvre la plupart des étapes de la « concrétisation » du monstre. « Bringing the Creature to Life (20:48) » sattarde à lélaboration des effets visuels de la créature et de la collaboration de léquipe deffets spéciaux avec une autre équipe américaine. « Building the Creature : The WETA Workshop (5 :45) » se concentre sur le travail de la WETA (Lord of the Rings) et de leur possibilité de rendre la créature en taille réelle et de lintégrer aux séquences dans lesquelles elle interagit avec les acteurs. « Puppet Animatronix (7:15) » nous montre comment la tête de la créature a été animée pour les scènes de régurgitation et de la fin. « Animating the Creature (16 :28) » nous présente le travail fascinant de toutes les étapes de la « mise en scène » de la créature dans plusieurs scènes imposantes du film. « Why did I do that (14:13) » est un segment très intéressant où les concepteurs et le réalisateur expliquent et justifient le comportement de leur créature lors de scènes importantes du film.
La troisième section « The Crew » sintéresse à léquipe de production. Nous avons donc « The Staff (5 :15) » dans lequel léquipe technique nous raconte de façon très originale (on entend seulement leur voix et on ne voit que leurs pieds) leur expérience de tournage. « The Production Team (9:25) » réuni plusieurs anecdotes de tournage de la part des créateurs vécues sur le plateau de tournage. « Visual Effects Supervisor : Film Production in Korea (6 :32) » est un segment relativement intéressant où les interactions entre les équipes de production coréenne et américaine sont abordées.
La quatrième section « The Cast » sattarde à la distribution et comprend « Casting Tapes (5:54) », un montage dessais des deux enfants acteurs. « The Family : Main Cast Interviews (5:40) » se concentre, quant à lui, aux autres acteurs du film, principalement des interventions des quatre acteurs principaux. On poursuit avec « Training the Actors (5:22) » où lon suit les acteurs se préparer physiquement au tournage du film (maniement darmes à feu, pratique de tir à larc). « Additional Cast Interviews (4:56) » présente des entretiens plus ou moins pertinents avec dautres acteurs ayant tenu des rôles secondaires dans le film. « The Extras : Behind the Scene (4 :54) » offre un regard sur les coulisses de certains scènes tournées principalement par des cascadeurs. « The Extras : The Casting Tapes (5:17) » présente quant à lui laudition de figurants et « Monster Appeal (2:18) » dans lequel les artisans vantent une dernière fois les mérites du film et combien ils sont impatients de le voir.
Finalement, nous retrouvons un bêtisier (7:36), « Saying Goodbye (4:43) », un segment pseudo sentimental dans lequel les créateurs et la distribution jettent un dernier regard à leur expérience sur le film, et trois bandes-annonces diffusées exclusivement pour la sortie coréenne du film. Cest ce qui clôt une section très riche, autant en nombre quen qualité de suppléments.
Il y a évidemment option de sous-titrage pour les suppléments, mais en anglais seulement.
Conclusion
The Host est bien plus quun simple film de monstres. Cest à la fois un drame familial et une critique sociale de la Corée. Ce qui nempêche pas le réalisateur Bong Joon-Ho de nous livrer un divertissement imposant avec plusieurs scènes daction mémorables en plus de tout cela. Ce film prouve à nouveau que le nouveau souffle de la série B, du cinéma fantastique et dhorreur se trouve bel et bien dans le cinéma asiatique. À voir sans plus attendre.
Alliance nous sert une édition colossale. Le transfert dimage aurait difficilement pu être meilleur alors que le mixage savère juste et excitant dépendant du rythme du récit. Quant aux suppléments, ils sont nombreux et divertissants, en plus dêtre intéressants. Vous risquez donc dêtre très occupés de ce côté. Sans aucun doute, lune des meilleures éditions de lannée et donc, à se procurer sur le champ.
Depuis plusieurs années, le cinéma asiatique semble avoir trouvé le moyen de renouveler la série B. On na quà penser à Takashi Miike (Audition), Hideo Nataka (Ringu), Chan-Wook Park (Oldboy) et Kiyoshi Kurosawa (Kairo). Chacun de ces cinéastes a réussi à pondre une uvre majeure tout en renouvelant, voire révolutionnant le monde du cinéma dhorreur et fantastique, à un point tel que plusieurs de ces uvres ont été reprises par la machine hollywoodienne et en sont devenus des remakes (certes, très mauvais, mais linfluence est là). Ce nest donc pas sans véritable grande surprise que le cinéaste coréen Bong Joon-Ho (très fort du succès critique et public de son film Memories of Murder où il révolutionnait les codes mêmes du polar) revisite un sous-genre de ce type de cinéma, le film de monstres.
Le film démarre alors quun chimiste américain ordonne à son assistant coréen de jeter les restants dun produit chimique dans les eaux du fleuve Han. Plusieurs semaines plus tard, une créature étrange et gigantesque émerge des eaux du fleuve et attaquent des promeneurs près de la rive. Gang-Du, qui travaille pour le petit commerce de son père, Hie-Bong, qui se trouve justement tout près de la rive, est témoin de la première attaque du monstre. Dans la mêlée, sa jeune fille, Hyun-Seo sera enlevée par le monstre et entraînée dans les canalisations de la ville où se trouve lantre de la créature. Gang-Du, avec laide de son père, son frère, Nam-Il, et sa sur, Nam-Joo, tenteront de retrouver Hyun-Seo et de tuer la créature.
Voilà pour lintrigue de base dont il serait sage de taire la suite, car bien que cette scène douverture laisse croire à un film de monstres dans la plus pure des traditions, cest évidemment se tromper sur The Host et son réalisateur Bong Joon-Ho. Dabord, comme pour son Memories of Murder, Bong tente daller plus loin que le simple film de genre en donnant ici beaucoup de chair et de corps à un scénario qui, dordre ordinaire, naurait pas été très consistant (rappelons-nous Godzilla), particulièrement en ce qui concerne les personnages. Bong a choisi ici de raconter son histoire à travers une famille tout ce quil y a de plus pathétique et « looser » : le père somnolant et irresponsable, le frère diplômé et chômeur, la sur athlète célèbre, mais trop lente, le grand-père soumis, mais avec de lespoir, et la petite Hyun-Seo, véritable catalyseur de cette famille. Il faut voir cette scène surréaliste où les quatre autres hallucinent la jeune fille en même temps et se mettent à la nourrir lun après lautre pour voir à quel point elle est la seule à pouvoir réunir cette famille. Cest donc grâce à cette galerie de personnages attachants que le réalisateur réussit à instaurer une dimension dramatique extrêmement prenante, de sorte à ne pas faire de notre petite famille de la simple viande pour le monstre. Sinon, luvre de Bong se distingue également par les différents registres (drame, comédie, action) avec lesquels elle joue et la précision exemplaire avec laquelle le cinéaste réussit à manier les trois sans que jamais cela ne sonne faux à lécran. Ainsi, Bong peut se vanter tout autant dune scène comme celle où la famille pleure la disparition de la jeune fille (moment dhilarité burlesque génial) comme de celle du combat final avec la créature où il en fait un véritable moment à la fois épique et tragique.
Par contre, sur dautres aspects, Bong préfère jouer la carte de lefficacité plutôt que du renouveau. Ainsi, la critique envers les autorités américaines, lidée que les autorités coréennes nempruntent aucun moyen pour se débarrasser de la créature et le message de prise de conscience environnementale sont tous des éléments qui ici ne brillent pas par leur originalité, mais qui sont amenés avec efficacité et une logique bien précise par Bong et ses co-scénaristes. Car, en fait, le film est une critique du réalisateur envers son propre pays et, notamment, son rapport avec lAmérique. Pour Bong, le peuple coréen semble pris au piège avec un ennemi, une Amérique dont il est constamment en tentative de plaire au point de se rabaisser à plusieurs occasions (lassistant qui jette le produit chimique, imaginer un virus plutôt que de combattre le monstre, laisser les autorités combattre le monstre avec lagent Orange, produit extrêmement toxique et employé durant la Guerre du Vietnam). Ainsi, lidée du titre, The Host (« lhôte » en français) devient une véritable métaphore de la Corée même et de son « comportement » face au corps étranger quest ici lAmérique.
The Host est donc une nouvelle preuve que le meilleur du cinéma fantastique et dhorreur se trouve de lautre côté du Pacifique. Le cinéaste Bong Joon-Ho mélange ici les genres pour offrir un film de monstres savoureux et intelligent qui brise plusieurs conventions, mais pas toutes, en plus de proposer une critique sociale plutôt intéressante. On ne saurait ne pas recommander ce film aux amateurs de divertissement intelligents ou tout simplement aux fans de films de monstres.
Image
Le film est offert au format dimage respecté de 1.85:1 daprès un transfert 16:9.
Voilà un transfert en tout point irréprochable. La définition générale de limage est absolument superbe. Puisque nous avons ici une production récente, linterpositif était logiquement dans un état immaculé, offrant ici une netteté des plus exemplaires. Seul un léger grain cinématographique est relativement perceptible dans les plans plus sombres. Sinon, le niveau de détails et de textures offert est tout ce qui a de plus souhaitable, cest-à-dire précis et admirable. En ce qui concerne létalonnage, encore une fois, on frôle le sans faute avec un rendu précis, riche et nuancé de la palette de couleurs. Ces dernières ne présentent alors aucun problème de saturation ou de débordement. Idem pour les tons de peaux qui demeurent naturels et constants durant la totalité du visonnement. Les effets de surbrillance sont également évités grâce à des contrastes parfaitement gérés. Rien à redire non plus du côté des contrastes qui sont plutôt fluides, précis et livrent ainsi de très belles parties sombres. Nous retrouvons également des noirs purs et intenses.
En ce qui concerne la partie numérique, le transfert se sauve de tout défaut majeur apparent grâce à une belle compression visiblement bien maîtrisée.
Son
Trois bandes sons sont offertes avec cette édition, toutes trois au format Dolby Digital 5.1. Elles sont disponibles en version originale coréenne, en anglais et en français. Cest évidemment le mixage original coréen qui a été pris en considération pour cette critique.
À limage du transfert, le mixage a très peu à se reprocher ici. Puisque lon nage dans un film qui contient son lot de scènes daction, il nest pas surprenant de constater que le dynamisme de cette bande son est souvent assez impressionnant, de même que la présence qui est des plus solides. Lenvironnement sonore est aussi judicieusement exploité. Nous avons droit à des ouvertures frontale et latérale qui sont claires et plutôt précises ainsi quà une utilisation des enceintes arrière qui dépasse la simple fonction de supporter les ambiances. Ainsi, il nest pas rare dassister à plusieurs effets dambiophonie particulièrement réussis (surtout dans les scènes daction), ce qui ne nuit pas non plus à limmersion du spectateur. À travers tout ceci, les dialogues demeurent parfaitement et constamment audibles alors que la trame sonore sintègre avec subtilité au mixage. Quant aux basses, elles grondent souvent et ce, avec profondeur (surveillez les attaques de la créature) tout comme le canal dextrêmes grave qui se manifeste assez souvent de façon très efficace.
Des sous-titres anglais et français sont disponibles.
Suppléments/menus
Nous avons ici une édition très riche en suppléments. Mais il est à noter quune édition simple est aussi disponible proposant exclusivement les suppléments du premier disque, donc ceux qui suivent. Nous retrouvons dabord une piste de commentaires audio animée par Bong Joon-Ho et son ami Tony Rayns qui agit comme modérateur et lui pose des questions sur le film. Le concept est intéressant et Bong sexprime assez bien en anglais tout en demeurant intéressant et en révélant plusieurs anecdotes intéressantes, mais il faut avouer que la présence de Rayns aide vraiment le réalisateur à préciser certains points. Nous avons ensuite onze scènes supprimées (23:20). Elles sont surtout des variations de scènes déjà présentes dans le film et sont intéressantes à regarder, mais leur absence du film demeure tout à fait justifiée. Nous trouvons également six autres scènes supprimées (4:39) qui sont en fait des extraits de reportages (« deleted news clips ») dont la décision de ne pas les inclure au montage final demeure encore aussi sage, même si elles sont intéressantes à visionner dans ce contexte-ci. Finalement, nous retrouvons le segment « Director Bong Joon-Hos Reflections (5:28) » dans lequel le cinéaste sexcuse à différents membres de léquipe technique (acteurs, artisans) de différents choses, comme de limprévisibilité de certains moments de tournage. Le segment est amusant, mais sans plus.
Sur le deuxième disque, alors là, nous sommes gâtés. La première section « Making of The Host » réunie huit segments, dont le premier « Making of The Host With Director Bong Joon-Ho (9:40) » qui est un survol rapide sur les étapes de tournage du film. Le ton demeure heureusement assez posé et les interventions sont plutôt humbles. Nous retrouvons ensuite « Storyboards (7:40) » qui présente de façon intéressante, avec les bruits et les dialogues, certaines séquences daction du film dans leur version de découpage technique. « Bong Joon-Hos Direction (3:11) » réunit plusieurs interventions de la distribution et de léquipe technique qui vantent, avec une certaine modestie tout de même, les mérites du cinéaste. Heureusement que le segment est court. Nous avons aussi « Memories of the Sewer (9:40) » qui propose les interventions amusantes et surprenantes de léquipe technique et de la distribution quant au fait davoir tourné dans les canalisations près du fleuve Han. « The Film Departments : Set Design (9:00) » est un peu la suite du segment précédent où les créateurs nous parlent du choix des lieux de tournage du film. « Physical Special Effects (5:00) » est un segment très intéressant où on nous montre comment ont été réalisés des moments comme lingurgitation dêtres humains et la régurgitation de déchets de la part de la créature. « Sound Effects (8:45) » se concentre surtout sur le choix et lélaboration de la « voix » du monstre. Très intéressant. « Composing the Music (6:21) » sattarde sur le travail du compositeur Byeongwoo Lee. Encore une fois, un segment intéressant.
La deuxième section du disque « The Creature » comprend « Conceptual Artwork : The Birth (7:56) » où on sentretient avec le concepteur de la créature, Heechul Jang. Amusant et instructif. On en apprend encore davantage avec le segment suivant « Designing the Creature (11:20) » qui couvre la plupart des étapes de la « concrétisation » du monstre. « Bringing the Creature to Life (20:48) » sattarde à lélaboration des effets visuels de la créature et de la collaboration de léquipe deffets spéciaux avec une autre équipe américaine. « Building the Creature : The WETA Workshop (5 :45) » se concentre sur le travail de la WETA (Lord of the Rings) et de leur possibilité de rendre la créature en taille réelle et de lintégrer aux séquences dans lesquelles elle interagit avec les acteurs. « Puppet Animatronix (7:15) » nous montre comment la tête de la créature a été animée pour les scènes de régurgitation et de la fin. « Animating the Creature (16 :28) » nous présente le travail fascinant de toutes les étapes de la « mise en scène » de la créature dans plusieurs scènes imposantes du film. « Why did I do that (14:13) » est un segment très intéressant où les concepteurs et le réalisateur expliquent et justifient le comportement de leur créature lors de scènes importantes du film.
La troisième section « The Crew » sintéresse à léquipe de production. Nous avons donc « The Staff (5 :15) » dans lequel léquipe technique nous raconte de façon très originale (on entend seulement leur voix et on ne voit que leurs pieds) leur expérience de tournage. « The Production Team (9:25) » réuni plusieurs anecdotes de tournage de la part des créateurs vécues sur le plateau de tournage. « Visual Effects Supervisor : Film Production in Korea (6 :32) » est un segment relativement intéressant où les interactions entre les équipes de production coréenne et américaine sont abordées.
La quatrième section « The Cast » sattarde à la distribution et comprend « Casting Tapes (5:54) », un montage dessais des deux enfants acteurs. « The Family : Main Cast Interviews (5:40) » se concentre, quant à lui, aux autres acteurs du film, principalement des interventions des quatre acteurs principaux. On poursuit avec « Training the Actors (5:22) » où lon suit les acteurs se préparer physiquement au tournage du film (maniement darmes à feu, pratique de tir à larc). « Additional Cast Interviews (4:56) » présente des entretiens plus ou moins pertinents avec dautres acteurs ayant tenu des rôles secondaires dans le film. « The Extras : Behind the Scene (4 :54) » offre un regard sur les coulisses de certains scènes tournées principalement par des cascadeurs. « The Extras : The Casting Tapes (5:17) » présente quant à lui laudition de figurants et « Monster Appeal (2:18) » dans lequel les artisans vantent une dernière fois les mérites du film et combien ils sont impatients de le voir.
Finalement, nous retrouvons un bêtisier (7:36), « Saying Goodbye (4:43) », un segment pseudo sentimental dans lequel les créateurs et la distribution jettent un dernier regard à leur expérience sur le film, et trois bandes-annonces diffusées exclusivement pour la sortie coréenne du film. Cest ce qui clôt une section très riche, autant en nombre quen qualité de suppléments.
Il y a évidemment option de sous-titrage pour les suppléments, mais en anglais seulement.
Conclusion
The Host est bien plus quun simple film de monstres. Cest à la fois un drame familial et une critique sociale de la Corée. Ce qui nempêche pas le réalisateur Bong Joon-Ho de nous livrer un divertissement imposant avec plusieurs scènes daction mémorables en plus de tout cela. Ce film prouve à nouveau que le nouveau souffle de la série B, du cinéma fantastique et dhorreur se trouve bel et bien dans le cinéma asiatique. À voir sans plus attendre.
Alliance nous sert une édition colossale. Le transfert dimage aurait difficilement pu être meilleur alors que le mixage savère juste et excitant dépendant du rythme du récit. Quant aux suppléments, ils sont nombreux et divertissants, en plus dêtre intéressants. Vous risquez donc dêtre très occupés de ce côté. Sans aucun doute, lune des meilleures éditions de lannée et donc, à se procurer sur le champ.
Qualité vidéo:
4,3/5
Qualité audio:
4,1/5
Suppléments:
4,0/5
Rapport qualité/prix:
4,2/5
Note finale:
4,1/5
Auteur: Frédéric Bouchard
Date de publication: 2007-10-12
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur Toshiba 27A43C, Récepteur JVC TH-A30
Date de publication: 2007-10-12
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur Toshiba 27A43C, Récepteur JVC TH-A30