Solaris

Critique
Synopsis/présentation
Qualifier Solaris de banal film de science-fiction ou de simple « reprise » serait on ne peut plus réducteur. Certes, le roman de Stanislaw Lem avait déjà fait lobjet dune adaptation cinématographique en 1972 par nul autre que Andrei Tarkovsky. Mais ce dernier film de Soderbergh relève davantage dune nouvelle interprétation, dune nouvelle lecture que du banal « remake ». En fait, si la prémisse demeure essentiellement la même dun film à l'autre, les thématiques sont abordées sous un angle résolument différent. Le Solaris de Tarkovsky abordait l'intrigue en tant que symbolique à caractère socio-politique propre à la Russie dautrefois. Soderbergh en fait plutôt une méditation philosophique sur l'identité, le souvenir et les relations humaines.
Le scénario du film, somme toute, paraît assez simple. Il raconte lhistoire du Dr Chris Kelvin (George Clooney, dans son meilleur rôle), un psychologue malheureux qui se remet mal de la mort de sa femme (Natascha McElhone). Envoyé en mission de sauvetage dans une station spatiale orbitant autour de la planète Solaris, le Dr Kelvin sera victime, comme tous les autres membres de léquipage, dhallucinations. Sa femme lui apparaîtra, bien réelle, en chair et en os. Mais sagit-il réellement dune réincarnation de sa défunte épouse, ou la planète Solaris exerce-t-elle chez ses visiteurs une un pouvoir malveillant?
Si le film soulève plusieurs questions, il ne prend guère la peine dy répondre et ce, au grand dam des spectateurs habitués à un cinéma plus linéaire et concret. De toute évidence, Soderbergh nétait pas intéressé à réaliser un typique film de science-fiction, axé sur des éléments scientifiques plausibles transposés dans un monde fictif ou danticipation. Si les éléments de science-fiction sont bels et biens présents dans le film, ils agissent surtout comme toile de fond, comme prétexte aux thématiques soulevées par le film. Dans une entrevue accordée au moment de la sortie en salles du film, le producteur du film James Cameron avouait quil aurait lui-même opté pour une approche plus linéaire des éléments de science-fiction, tout comme il aurait conçu son scénario selon un schéma narratif plus conventionnel. Tel nest pas le cas avec Soderbergh. Visiblement, l'auteur semblait moins intéressé à raconter une histoire quà créer une uvre abstraite impressionniste et contemplative. Le film ne comporte aucun réel début, ni de milieu et ni même de fin, en soit. La structure du film pourrait en fait être modifiée à notre guise quelle nen serait pas moins valide. Et tel était lintention du réalisateur : provoquer la réflexion. Ainsi, il est à notre discrétion dinterpréter le film comme bon nous le semble et de replacer certaines scènes du film dans lordre qui nous convient le mieux. Car à bien y penser, louverture du film pourrait facilement être replacée par la fin, ou vice-versa, ce qui en ferait ressurgir une tout autre logique. Par exemple, le film laisse supposer que le début du film est situé dans le présent et que de là, les événements évoluent de façon linéaire, mis à part évidemment les flashbacks. Pourtant, louverture du film pourrait aussi bien être un flashback, dont le moment « présent » serait montré à la toute fin du film seulement tandis que le Dr Kelvin extrapole sur sa vie. Ou même, pourquoi le début ne serait-il pas un flashforward, une anticipation des événements du film ? Toutes les combinaisons sont possibles, et cest exactement ce qui donne toute sa force au film.
Mais au-delà de la structure du film, magnifiquement orchestrée, Soderbergh nous propose une puissante méditation sur les relations humaines et le propre de lidentité. Cette phrase clé tirée du film résume bien sa principale thématique : « Jétais hanté par lidée, que je métais mal souvenu delle ». Qui est la femme, ou plutôt lincarnation de sa femme qui prend place auprès de lui à bord de la station ? Est-elle réelle ? Est-ce vraiment une incarnation fidèle de son épouse ? Ou est-ce plutôt une visualisation dun souvenir du protagoniste ? Si tel est le cas, cette incarnation ne serait donc pas fidèle à la personnalité de sa femme mais plutôt de la vision, des sentiments quen éprouvait le Dr Kelvin. Ainsi donc, le film tend à prouver que les relations sont bâties sur la perception que nous avons des autres, et non pas à partir de nos identités distinctes. La relation quentretient le Dr Kelvin, à la fois dans les flashbacks et dans le « présent », est donc très égoïste et biaisée parce que seulement considérée à partir de ses propres désirs, de sa propre vision. Cest pour cette raison que sa relation amoureuse est vouée à léchec. Même en cherchant la rédemption, le Dr Kelvin est victime de ses sentiments, de ses préjugés. Qui plus est, ses souvenirs sont-ils réellement fidèles à celle qui était sa femme ? On bien ses souvenirs sont-ils sélectifs ? Cette façon de questionner notre mémoire et nos relations passées est à la fois stimulante et dérangeante.
L'essence du film ne tient pas seulement quà ces questions existentielles. Luvre représente également un hymne poétique des plus émouvant à lamour. Soderbergh a réussi à tourner des scènes dune grande intimité et dune sensualité quasi-palpable. Cest dailleurs dans cette interprétation de lamour que le réalisateur a pris le plus de liberté par rapport à luvre originale de Stanislaw Lem. Il a clairement mis laccent sur la relation entre le Dr Kelvin et sa femme, y allant même de flashbacks qui nétaient même pas dans le roman pour cerner lessentiel de la relation. Si ces libertés peuvent choquer les puristes, force est dadmettre que le film sen trouve enrichi. Toutes ces séquences dintimité entre lhomme et la femme nous font saisir avec plus dimpact toute la portée du drame, de la souffrance vécue par le protagoniste. Une souffrance très explicitement représentée par la mise en scène de Soderbergh. Ce dernier filme régulièrement son comédien de en plus de tenir les figurants du film en hors-foyer pour isoler le personnage de tout contact inter-personnel avec des étrangers. Solaris est un film à voir absolument, et ce à plus dune reprise, pour en apprécier toutes les subtilités et toutes la portée.
Image
Cette édition nous offre le film dans le format respecté de 2.35:1, et ce daprès un transfert 16:9 (anamorphosé).
La qualité de ce transfert est tout à fait remarquable et savère à la hauteur de la somptueuse facture visuelle du film. La définition est excellente et nous offre une image très nette, dune précision irréprochable. Les moindres détails sont représentés avec une belle finesse et toute la subtilité des textures est perceptible. Du beau travail. Létalonnement des couleurs rend parfaitement justice à la photographie stylisée du film, signée par Soderbergh lui-même sous son pseudonyme Peter Andrews. Quil s'agisse des teintes froides de la station spatiale ou des couleurs chatoyantes des flashbacks, les couleurs sont toujours riches et parfaitement saturées. On ne remarque aucun débordement ni aucune dominante. Il sagit sans aucun doute de la photographie la plus réussi de Soderbergh à ce jour, signe de maturité, et celle-ci est parfaitement bien reproduite avec ce transfert. Les contrastes ainsi que la brillance (niveau des noirs) sont constants et parfaitement bien ajustés. Les noirs très profonds et dune pureté irréprochable, tout exempts de fourmillement quils sont. Peut-être le seul petit bémol de ce transfert, les parties denses présentent des dégradés généralement bon mais qui bloquent très légèrement à quelques rares occasions.
Ce transfert est également exempt de tout défaut de compression majeur et il n'y a aucune sur-accentuation des contours.
Son
Il y a présence de quatre bandes-son différentes. Deux sont anglaises (Dolby Digital 5.1 / 2.0 Surround), lune française (Dolby Surround 2.0) et lautre espagnole (Dolby Surround 2.0). Il est décevant de constater que quelques semaines après la distribution de Phone Booth, qui offrait un mixage français Dolby Digital 5.1, la Fox ne récidive pas avec Solaris. La Fox tarde à changer sa politique, ce qui a raison dagacer les consommateurs, surtout quand la plupart des grands studios offrent régulièrement du français en format 5.1 À suivre !
Quoi quil en soit, ceux qui sattendent à une bande-son multi-canal agressive et mouvementée seront déçus par le mixage original. Nous avons ici droit à un mixage qui fait preuve dune grande subtilité et d'une belle retenue. Et cest tout à son honneur puisque lunivers du film ne sen retrouve que plus fidèlement reproduit. La bande-son fait preuve dune présence étonnante. La dynamique est d'un bon niveau et l'espace sonore immersif notamment grace à une trame-sonore impeccablement restituée. Cette dernière représente dailleurs la principale force du mixage. La musique est prédominante et joue un rôle primordial dans le film, et ce mixage nous la rend particulièrement bien grâce à une utilisation judiceuse des canaux. Sinon, le champ-sonore émerge principalement des enceintes avant, les canaux dambiophonies étant sporadiquement employés pour appuyer l'ambiance à laide deffets subtils.
Les dialogues sont en tout temps nets et intelligibles. Les basses sont loin jouer un rôle majeur dans le film, tout au plus ponctuent-elles la musique et quelques rares effets localisés. Le canal .1 (LFE) est surtout actif vers la fin du film et donne tout limpact voulu à ce moment.
À noter que des sous-titres sont offerts en anglais et en espagnol.
Suppléments/menus
Si cette édition ne contient pas un lot très impressionnant de suppléments, la présence dun seul de ceux-ci vaut le prix dachat. Il sagit de la piste de commentaires audio animée par le réalisateur Steven Soderbergh et le producteur James Cameron.
Voilà lune des meilleure piste quil nous ait été donné dentendre depuis très longtemps. Un habitué de ce type de supplément, Soderbergh est un animateur articulé, intelligent et surtout, très généreux. Il raconte de façon concise les principales étapes de production du film tout en nous offrant une lecture personnelle fascinante du sujet. Légèrement moins à laise, Cameron nous offre lui-aussi son interprétation du film, tout en expliquant son rôle de producteur dans le film. Outre le fait que Soderbergh mentionne léventualité dune version longue du film à être offerte aux fans du film dans quelques années, le point fort de cette piste survient à la toute fin lorsque le réalisateur interroge James Cameron sur sa vision du sujet, eut-il été placé dans la chaise du réalisateur. À ne pas manquer !
Sensuit deux documentaires dun intérêt pour le moins mitigé. HBO : Inside Solaris (13 min) est typique des documentaires promotionnels produits par la chaîne HBO. La majeure partie du segment est gaspillée à résumer le film et à décrire les personnages. Quelques informations pertinentes sur lébauche du projet sont néanmoins digne dintérêt. Plus intéressant est Solaris : Behind the Planet (18 min). Ce segment a le mérite de nous offrir plusieurs scènes filmées en coulisse ainsi que des entrevues au contenu plus pertinent et stimulant. Les intervenants décrivent (brièvement) le processus de production du film ainsi quune brève interprétation des thématiques soulevées par le film. Seul point réellement agaçant, le montage est parfois ponctué dune musique techno absolument insupportable.
Chose de plus en plus rare, le scénario original tel quécrit par Soderbergh est offert dans sa totalité. Que voilà un objet de grande fascination pour les admirateurs du film, mais qui devient vite laborieux lorsque lu sur un téléviseur. Les deux bandes-annonces originales ainsi que quelques publicités complètent cette édition.
Conclusion
Les sceptiques seront confondus, cette nouvelle adaptation cinématographique de Solaris est tout à fait digne du roman original de Stanislaw Lem ainsi que de ladaptation quasi légendaire de Andrei Tarkovsky. Quant à cette édition DVD, elle est à la hauteur; tant pour le son que pour l'image. À défaut dêtre nombreux, les suppléments brillent par la seule présence de la piste de commentaires audio.
Qualifier Solaris de banal film de science-fiction ou de simple « reprise » serait on ne peut plus réducteur. Certes, le roman de Stanislaw Lem avait déjà fait lobjet dune adaptation cinématographique en 1972 par nul autre que Andrei Tarkovsky. Mais ce dernier film de Soderbergh relève davantage dune nouvelle interprétation, dune nouvelle lecture que du banal « remake ». En fait, si la prémisse demeure essentiellement la même dun film à l'autre, les thématiques sont abordées sous un angle résolument différent. Le Solaris de Tarkovsky abordait l'intrigue en tant que symbolique à caractère socio-politique propre à la Russie dautrefois. Soderbergh en fait plutôt une méditation philosophique sur l'identité, le souvenir et les relations humaines.
Le scénario du film, somme toute, paraît assez simple. Il raconte lhistoire du Dr Chris Kelvin (George Clooney, dans son meilleur rôle), un psychologue malheureux qui se remet mal de la mort de sa femme (Natascha McElhone). Envoyé en mission de sauvetage dans une station spatiale orbitant autour de la planète Solaris, le Dr Kelvin sera victime, comme tous les autres membres de léquipage, dhallucinations. Sa femme lui apparaîtra, bien réelle, en chair et en os. Mais sagit-il réellement dune réincarnation de sa défunte épouse, ou la planète Solaris exerce-t-elle chez ses visiteurs une un pouvoir malveillant?
Si le film soulève plusieurs questions, il ne prend guère la peine dy répondre et ce, au grand dam des spectateurs habitués à un cinéma plus linéaire et concret. De toute évidence, Soderbergh nétait pas intéressé à réaliser un typique film de science-fiction, axé sur des éléments scientifiques plausibles transposés dans un monde fictif ou danticipation. Si les éléments de science-fiction sont bels et biens présents dans le film, ils agissent surtout comme toile de fond, comme prétexte aux thématiques soulevées par le film. Dans une entrevue accordée au moment de la sortie en salles du film, le producteur du film James Cameron avouait quil aurait lui-même opté pour une approche plus linéaire des éléments de science-fiction, tout comme il aurait conçu son scénario selon un schéma narratif plus conventionnel. Tel nest pas le cas avec Soderbergh. Visiblement, l'auteur semblait moins intéressé à raconter une histoire quà créer une uvre abstraite impressionniste et contemplative. Le film ne comporte aucun réel début, ni de milieu et ni même de fin, en soit. La structure du film pourrait en fait être modifiée à notre guise quelle nen serait pas moins valide. Et tel était lintention du réalisateur : provoquer la réflexion. Ainsi, il est à notre discrétion dinterpréter le film comme bon nous le semble et de replacer certaines scènes du film dans lordre qui nous convient le mieux. Car à bien y penser, louverture du film pourrait facilement être replacée par la fin, ou vice-versa, ce qui en ferait ressurgir une tout autre logique. Par exemple, le film laisse supposer que le début du film est situé dans le présent et que de là, les événements évoluent de façon linéaire, mis à part évidemment les flashbacks. Pourtant, louverture du film pourrait aussi bien être un flashback, dont le moment « présent » serait montré à la toute fin du film seulement tandis que le Dr Kelvin extrapole sur sa vie. Ou même, pourquoi le début ne serait-il pas un flashforward, une anticipation des événements du film ? Toutes les combinaisons sont possibles, et cest exactement ce qui donne toute sa force au film.
Mais au-delà de la structure du film, magnifiquement orchestrée, Soderbergh nous propose une puissante méditation sur les relations humaines et le propre de lidentité. Cette phrase clé tirée du film résume bien sa principale thématique : « Jétais hanté par lidée, que je métais mal souvenu delle ». Qui est la femme, ou plutôt lincarnation de sa femme qui prend place auprès de lui à bord de la station ? Est-elle réelle ? Est-ce vraiment une incarnation fidèle de son épouse ? Ou est-ce plutôt une visualisation dun souvenir du protagoniste ? Si tel est le cas, cette incarnation ne serait donc pas fidèle à la personnalité de sa femme mais plutôt de la vision, des sentiments quen éprouvait le Dr Kelvin. Ainsi donc, le film tend à prouver que les relations sont bâties sur la perception que nous avons des autres, et non pas à partir de nos identités distinctes. La relation quentretient le Dr Kelvin, à la fois dans les flashbacks et dans le « présent », est donc très égoïste et biaisée parce que seulement considérée à partir de ses propres désirs, de sa propre vision. Cest pour cette raison que sa relation amoureuse est vouée à léchec. Même en cherchant la rédemption, le Dr Kelvin est victime de ses sentiments, de ses préjugés. Qui plus est, ses souvenirs sont-ils réellement fidèles à celle qui était sa femme ? On bien ses souvenirs sont-ils sélectifs ? Cette façon de questionner notre mémoire et nos relations passées est à la fois stimulante et dérangeante.
L'essence du film ne tient pas seulement quà ces questions existentielles. Luvre représente également un hymne poétique des plus émouvant à lamour. Soderbergh a réussi à tourner des scènes dune grande intimité et dune sensualité quasi-palpable. Cest dailleurs dans cette interprétation de lamour que le réalisateur a pris le plus de liberté par rapport à luvre originale de Stanislaw Lem. Il a clairement mis laccent sur la relation entre le Dr Kelvin et sa femme, y allant même de flashbacks qui nétaient même pas dans le roman pour cerner lessentiel de la relation. Si ces libertés peuvent choquer les puristes, force est dadmettre que le film sen trouve enrichi. Toutes ces séquences dintimité entre lhomme et la femme nous font saisir avec plus dimpact toute la portée du drame, de la souffrance vécue par le protagoniste. Une souffrance très explicitement représentée par la mise en scène de Soderbergh. Ce dernier filme régulièrement son comédien de en plus de tenir les figurants du film en hors-foyer pour isoler le personnage de tout contact inter-personnel avec des étrangers. Solaris est un film à voir absolument, et ce à plus dune reprise, pour en apprécier toutes les subtilités et toutes la portée.
Image
Cette édition nous offre le film dans le format respecté de 2.35:1, et ce daprès un transfert 16:9 (anamorphosé).
La qualité de ce transfert est tout à fait remarquable et savère à la hauteur de la somptueuse facture visuelle du film. La définition est excellente et nous offre une image très nette, dune précision irréprochable. Les moindres détails sont représentés avec une belle finesse et toute la subtilité des textures est perceptible. Du beau travail. Létalonnement des couleurs rend parfaitement justice à la photographie stylisée du film, signée par Soderbergh lui-même sous son pseudonyme Peter Andrews. Quil s'agisse des teintes froides de la station spatiale ou des couleurs chatoyantes des flashbacks, les couleurs sont toujours riches et parfaitement saturées. On ne remarque aucun débordement ni aucune dominante. Il sagit sans aucun doute de la photographie la plus réussi de Soderbergh à ce jour, signe de maturité, et celle-ci est parfaitement bien reproduite avec ce transfert. Les contrastes ainsi que la brillance (niveau des noirs) sont constants et parfaitement bien ajustés. Les noirs très profonds et dune pureté irréprochable, tout exempts de fourmillement quils sont. Peut-être le seul petit bémol de ce transfert, les parties denses présentent des dégradés généralement bon mais qui bloquent très légèrement à quelques rares occasions.
Ce transfert est également exempt de tout défaut de compression majeur et il n'y a aucune sur-accentuation des contours.
Son
Il y a présence de quatre bandes-son différentes. Deux sont anglaises (Dolby Digital 5.1 / 2.0 Surround), lune française (Dolby Surround 2.0) et lautre espagnole (Dolby Surround 2.0). Il est décevant de constater que quelques semaines après la distribution de Phone Booth, qui offrait un mixage français Dolby Digital 5.1, la Fox ne récidive pas avec Solaris. La Fox tarde à changer sa politique, ce qui a raison dagacer les consommateurs, surtout quand la plupart des grands studios offrent régulièrement du français en format 5.1 À suivre !
Quoi quil en soit, ceux qui sattendent à une bande-son multi-canal agressive et mouvementée seront déçus par le mixage original. Nous avons ici droit à un mixage qui fait preuve dune grande subtilité et d'une belle retenue. Et cest tout à son honneur puisque lunivers du film ne sen retrouve que plus fidèlement reproduit. La bande-son fait preuve dune présence étonnante. La dynamique est d'un bon niveau et l'espace sonore immersif notamment grace à une trame-sonore impeccablement restituée. Cette dernière représente dailleurs la principale force du mixage. La musique est prédominante et joue un rôle primordial dans le film, et ce mixage nous la rend particulièrement bien grâce à une utilisation judiceuse des canaux. Sinon, le champ-sonore émerge principalement des enceintes avant, les canaux dambiophonies étant sporadiquement employés pour appuyer l'ambiance à laide deffets subtils.
Les dialogues sont en tout temps nets et intelligibles. Les basses sont loin jouer un rôle majeur dans le film, tout au plus ponctuent-elles la musique et quelques rares effets localisés. Le canal .1 (LFE) est surtout actif vers la fin du film et donne tout limpact voulu à ce moment.
À noter que des sous-titres sont offerts en anglais et en espagnol.
Suppléments/menus
Si cette édition ne contient pas un lot très impressionnant de suppléments, la présence dun seul de ceux-ci vaut le prix dachat. Il sagit de la piste de commentaires audio animée par le réalisateur Steven Soderbergh et le producteur James Cameron.
Voilà lune des meilleure piste quil nous ait été donné dentendre depuis très longtemps. Un habitué de ce type de supplément, Soderbergh est un animateur articulé, intelligent et surtout, très généreux. Il raconte de façon concise les principales étapes de production du film tout en nous offrant une lecture personnelle fascinante du sujet. Légèrement moins à laise, Cameron nous offre lui-aussi son interprétation du film, tout en expliquant son rôle de producteur dans le film. Outre le fait que Soderbergh mentionne léventualité dune version longue du film à être offerte aux fans du film dans quelques années, le point fort de cette piste survient à la toute fin lorsque le réalisateur interroge James Cameron sur sa vision du sujet, eut-il été placé dans la chaise du réalisateur. À ne pas manquer !
Sensuit deux documentaires dun intérêt pour le moins mitigé. HBO : Inside Solaris (13 min) est typique des documentaires promotionnels produits par la chaîne HBO. La majeure partie du segment est gaspillée à résumer le film et à décrire les personnages. Quelques informations pertinentes sur lébauche du projet sont néanmoins digne dintérêt. Plus intéressant est Solaris : Behind the Planet (18 min). Ce segment a le mérite de nous offrir plusieurs scènes filmées en coulisse ainsi que des entrevues au contenu plus pertinent et stimulant. Les intervenants décrivent (brièvement) le processus de production du film ainsi quune brève interprétation des thématiques soulevées par le film. Seul point réellement agaçant, le montage est parfois ponctué dune musique techno absolument insupportable.
Chose de plus en plus rare, le scénario original tel quécrit par Soderbergh est offert dans sa totalité. Que voilà un objet de grande fascination pour les admirateurs du film, mais qui devient vite laborieux lorsque lu sur un téléviseur. Les deux bandes-annonces originales ainsi que quelques publicités complètent cette édition.
Conclusion
Les sceptiques seront confondus, cette nouvelle adaptation cinématographique de Solaris est tout à fait digne du roman original de Stanislaw Lem ainsi que de ladaptation quasi légendaire de Andrei Tarkovsky. Quant à cette édition DVD, elle est à la hauteur; tant pour le son que pour l'image. À défaut dêtre nombreux, les suppléments brillent par la seule présence de la piste de commentaires audio.
Qualité vidéo:
4,2/5
Qualité audio:
3,8/5
Suppléments:
2,8/5
Rapport qualité/prix:
3,8/5
Note finale:
3,7/5
Auteur: Yannick Savard
Date de publication: 2003-07-20
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC 4:3 Sony Trinitron Wega KV-32S42, Récepteur Pioneer VSX-D509, Lecteur DVD Pioneer DVL-909, enceintes Bose, câbles Monster Cable.
Date de publication: 2003-07-20
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC 4:3 Sony Trinitron Wega KV-32S42, Récepteur Pioneer VSX-D509, Lecteur DVD Pioneer DVL-909, enceintes Bose, câbles Monster Cable.