Children of Men (WS)

Critique
Synopsis/présentation
Le nom dAlfonso Cuaron ne signifiait pas grand chose pour nous lorsque nous avons insérés le DVD dans le lecteur, si ce nest celui dun jeune réalisateur mexicain que lon dit très doué visuellement et qui sest rapidement orienté vers Hollywood.
Force est de reconnaître que dès la première séquence du film, il a réussi à totalement nous emporter et ce, sur tous les plans. Que ce soit au niveau de la mise en scène (avec ses plans séquences d'une incroyable de fluidité qui vont bien au delà de l'épatement ou de la performance en proposant une nouvelle vision de la position de spectateur), celui du décor et de larrière-plan d'anticipation incroyablement réaliste et réussi (à défaut d'être glamour comme cela lui à été reproché), celui des références intéressantes totalement intégrée aux thématiques (comme dans cette première séquence ressemblant à Brazil pour les explosions de terroristes dont on ne connaît pas clairement la raison; à Blade Runner pour la ville du futur sans le côté esthétisant imaginé par Scott et Trumbull), ou encore pour le personnage et son acteur qui s'avèrent époustouflant de réalisme et de désespoir (Clive Owen est formidable en Mr Lambda, homme ayant perdu tout espoir depuis sa tragédie personnelle prenant un relief tout particulier en rapport de celle que vit l'humanité).
Ce film se déroule selon un schéma qui tient plus de la fable d'anticipation que du récit de science-fiction classique. Il s'enrichit progressivement et devient de plus en plus émouvant et impressionnant à tous les niveaux. Les scènes incroyables s'enchaînent sans que toute luvre ne repose que sur elles et agissent au contraire comme des péripéties qui font autant avancer l'histoire que l'allégorie. Rarement avions-nous eu autant la sensation d'assister à une nouvelle forme de cinéma prendre vie sous nos yeux. Cuaron a, comme il le dit dans les suppléments, assimilé les défis techniques inhérents à ses principes de mise en scène. Celle-ci en profite grandement sans pour autant que ces exploits techniques ne soit montrés que pour leurs qualités propres. Tous ces plans-séquences sidérants ont un sens et aucune exagération ne se fait jamais ressentir tant l'intégration et le mixage de tous les éléments du film sont réussies. Comme chez David Cronenberg, on retrouve cette utilisation des effets spéciaux à des fins artistiques et signifiantes. Ce travail nest jamais uniquement pour le plaisir d'en mettre plein la vue.
Jamais une telle sensation de fin du monde, de désespoir généralisé et d'humains livrés à eux-mêmes n'avait autrefois été créée par un cinéaste. Bien sur, cette sensation rappelle celle qui irriguait le War of the Worlds de Spielberg. Toutefois, chez ce dernier, nous navions que le corollaire d'une invasion extra-terrestre alors que chez Cuaron ce désespoir si bien incarné par le personnage d'Owen est le coeur même du film.
L'humanité nest plus capable de se renouveler, d'évoluer, d'envisager le futur et cela est génialement rendu par cette métaphore si parlante et effrayante de la perte de fertilité chez les femelles humaines. À ce titre, la lecture du livre à la base du film serait passionnante, même si celui-ci a été bien modifié pour arriver à un matériau sur lequel Cuaron pouvait greffer ses propres thématiques.
Arriver à créer des images marquantes au sein d'un univers aussi décharné est tout simplement incroyable. Cuaron réussit ce que nous ne pensions pas possible, émouvoir à partir de prémisses si basiques qu'on finit par les oublier. Son premier exploit est d'arriver à la rendre totalement palpable et à la transmettre au spectateur. Le désespoir ambiant dans lequel vit une Angleterre recluse sur elle même sen voit décuplé. Cette absence de possibilité de reproduction est forcément traumatique au plus haut point pour l'être humain. Ainsi, la mort du plus jeune humain devient une catastrophe mondiale vraiment touchante.
L'espoir ne revient qu'avec la possibilité de nouvelles naissances et un postulat aussi naïf et simpliste semblait d'entrée mort-né en notre époque si désabusée et cynique et pourtant ce nest pas là que le miracle s'accomplit.
Limportance du thème et de son traitement fait toute la force du film. Cuaron en tire des moments de grâce parfaitement mixés au milieu de scènes de guérilla urbaines sidérantes de réalisme et filmées comme personne ne l'avait fait jusqu'alors.
La découverte de la grossesse et la réaction d'Owen est un moment rare d'émotions qui mène directement à la même scène, reproduite à plus grande échelle lors de la découverte du bébé par les soldats en pleine opération de nettoyage de ghetto. Il fallait premièrement oser une scène aussi casse-gueule mais qui plus est de l'intégrer au coeur de la scène la plus violente et intense du film. L'effet de contraste est totalement saisissant, et limpact de l'universalité sen voit rehaussé. Rien d'hollywoodien là-dedans puisque loin de tout résoudre, la présence du bébé ne fait qu'interrompre la folie destructrice des hommes. Seule sa fuite vers un ailleurs libre composé dune mer encore vierge d'infrastructure humaine et de passé idéologique permettra la survie du bébé, comme celle de l'humanité, dans une finale d'une beauté et d'une simplicité confondante (sans pour autant sombrer dans le moralisme. Au contraire, aucune conclusion n'est montrée, quun espoir).
Cuaron réussit donc à combiner un nombre d'éléments incroyablement disparates avec une aisance confondante. Cela force d'autant plus le respect que jamais aucune sensation de manipulation n'est présente! Au contraire, une présentation plus objective de notre devenir éventuelle se suffit à elle même.
Aucun héros, mais que des êtres humains limités à leurs dernières ressources choisissent de faire ce qu'il faut pour survivre. Pour une fois, cela ne passe pas forcément par une apologie de la vengeance, de la guerre ou de la naïveté irréaliste. Au contraire, cela se fait par une prise de conscience des responsabilités de chacun dans l'évolution de nos sociétés.
Image
Limage est présentée au format respecté de 1.85:1 daprès un transfert 16:9.
La définition générale est au mieux de ce que peut proposer un DVD, donc très poussée (jamais autant que ne lest la version HD). Linterpositif est immaculé, seul du grain est présent tout au long du film par décision du réalisateur et du directeur de la photographie, le tout dans une option de réalisme accrue et le moins que lon puisse dire est que cela fonctionne à la perfection.
Les couleurs sont extrêmement travaillées, mais elles aussi dans une orientation plus réaliste, donc dans les bruns et ocres. Elles sont donc parfaitement réaliste et justes, constantes et impeccablement saturées.
Le contraste est géré à la perfection et évite absolument toutes les brillances.
Les nombreuses scènes sombres sont impeccablement rendues grâce à des noirs aussi purs et profonds que le permet le format.
La partie numérique est totalement au niveau et ne laisse passer aucun défaut artificiel, quels quils soient.
Un transfert aussi parfait que possible pour le format DVD qui rend totalement honneur à lincroyable travail de mise en scène et de photographie dAlfonso Cuaron, dont lexcellent film trouve ici un écrin à sa mesure.
Son
Les trois bandes-son disponibles sont respectivement en Anglais (Doby Digital 5.1), en Français (Dolby Digital 5.1) et en Espagnol (Dolby Digital 5.1).
La dynamique générale de la bande-son est absolument formidable. Sa présence et Sa spatialité sont absolument remarquable, en étant aussi développée que possible tout en gardant à lesprit que le maître mot du film reste le plus grand réalisme possible.
La musique est parfaitement rendue, sans aucune limitation quelle quelle soit dans le haut ou le bas du spectre. Elle est par ailleurs parfaitement intégrée au reste de la bande-son.
Les enceintes arrières sont utilisées à la perfection, que ce soit pour les effets dambiance quasi permanents (mais réalistes), les effets ponctuels (explosions et autres) ou le rendu musical. Cela est toujours fait de la manière la plus efficace possible.
Les dialogues sont dans leur majeure partie parfaitement intelligibles. Toutefois, lidéologie de ce réalisme dans le mixage du film ne permet pas à un « petit » système son davoir un rendu des dialogues ou des scènes de guérilla un bon résultat. En revanche, un gros système se débrouillera sans problème. Aucun parasite ou distorsion ne sont audible, quel que soit le volume sonore (que nous vous conseillons de laissé élevé, tout en ayant une pensée pour vos voisins lors des scènes de guérilla urbaine).
Les basses fréquences sont remarquablement gérées, sachant descendre extrêmement bas avec force et dynamisme lors des combats, mais aussi supporter très agréablement le rendu musical.
Bref, il safit là dune bande-son en totale adéquation avec la qualité de limage. Elle offre le meilleur de ce que le DVD peut faire, tout en restant fidèle a lidée de réalisme total qui sous-tend luvre.
Suppléments/menus
Enfin une section qui offre des segments totalement à la hauteur du film, même si leur relative brièveté et labsence dun commentaire audio empêche daccéder à la plus haute note.
Le documentaire intitulé « Possibility of hope » (27 mins) est lexemple type de ce que nous aimerions voir plus souvent au sein des suppléments DVD, à savoir un segment qui fait appel à des philosophes, sociologues et autres intellectuels pour analyser la vision du futur que propose le film. Il se permet même de lancer des pistes de réflexions sur tous les problèmes et thématiques complexes traitées par Cuaron. Le film lui-même est mis de côté et cest bel et bien sur le fond que lon discute intelligemment pour le plus grand plaisir du spectateur intéressé par les thèmes brassés et anticipés par le film. Certes, la forme est relativement travaillée et tous les intervenants sont passionnants. Toutefois, les accents extrêmement présents et typés de plusieurs dentre-eux font que la compréhension de notions complexes est souvent difficile. Cela risquera de faire fuir les moins intéressés. Nous recommandons néanmoins le visionnage de cet excellent et très intelligent segment pour prolonger le plaisir du film et voir en face les possibilités bien noires que nous réserve notre avenir si nos dérives comportementales en tant quêtres humains continuent au même rythme.
Sont offerts également une ribambelle de courts segments qui aurait aisément pu être rassemblés en un seul documentaire conséquent.
« Comments by Slavoj Zizek » (5mins) est, comme son nom lindique, un court documentaire où lun des philosophes intervenant dans le document précédent vient expliquer en quoi, à ses yeux, Children of Men est un grand film dans sa capacité à aborder tous les problémes de front et de façon réaliste. Il aborde aussi les capacités du film à prendre une direction autre et allégorique dans sa trame narrative. Passionnant! Toutefois, il sagit du philosophe à laccent surréaliste mentionné plus haut
«Under Attack » (7 mins 30s) revient quant à lui en détails sur lextraordinaire défi technique que représenta la mise en place des incroyables plans-séquences érigés par Cuaron, plus précisément sur langoissante séquence dattaque de la voiture.
«Theo & Julian » (4 mins 40 s) revient en détails sur les relations des personnages interprétés par Clive Owen et Julianne Moore et sur comment ils ont tant apportés à leurs rôles.
« Futuristic Design « (8 mins 40 s) traite des décors et costumes si réalistes du film qui ont tous demandés une implication totale de la part des artistes, étant donné le niveau dexigeance de Cuaron dans le domaine. Le fait quils sont partie intégrantes de la mise en scène du film sappuyant souvent sur les détails des décors et costumes les rends dautant plus important.
«Visual Effects: Creating the Baby » (3 mins) revient en détails sur la quantité deffets spéciaux qui ont été nécessaires à la fabrication de cette fameuse séquence daccouchement qui, paradoxalement, parait si réaliste et naturelle.
Voici donc un ensemble passionnant et traité sans aucune velléité dauto-promotion, constamment tourné vers le spectateur. Seule labsence dun commentaire audio et de plus nombreux segments (tant il y aurait à dire sur le film) fait que lon reste sur notre faim. Voilà des suppléments intelligents comme on aimerait en voir plus souvent. Malheureusement, à cause de cet aspect incomplet, nous pouvons sans trop de risques pronostiquer la sortie prochaine dune édition spéciale du collectionneur qui offrira le matériel que le film mérite et que lon aurait dû voir présents dès cette première édition.
Conclusion
Une édition presque parfaite, ce aussi bien au niveau de laudio, de la vidéo ou des suppléments. Par conséquent nous vous recommandons donc vivement lachat de cette édition en précisant aux possesseurs de matériel haute-définition de se jeter sur la version HD-DVD.
Un grand réalisateur à la fois novateur, intelligent, exigeant et possédant une vraie vision vient déclore sous nos yeux de spectateurs trop souvent blasés du cinéma moderne. Cuaron réalise avec Children of Men lun des premiers authentiques chefs-duvre du 21éme siécle, une uvre dune cohérence fascinante dans laquelle lincroyable perfection technique est totalement au service de lhistoire et des commentaires sur le futur possible de lhumanité que souhaitait faire le cinéaste. Une oeuvre à la fois simple et complexe. Une fable allégorique sur un devenir malheureusement fort probable, le tout couplé à une mise en scène époustouflante et novatrice totalement signifiante et en accord avec les thèmes traités.
Le nom dAlfonso Cuaron ne signifiait pas grand chose pour nous lorsque nous avons insérés le DVD dans le lecteur, si ce nest celui dun jeune réalisateur mexicain que lon dit très doué visuellement et qui sest rapidement orienté vers Hollywood.
Force est de reconnaître que dès la première séquence du film, il a réussi à totalement nous emporter et ce, sur tous les plans. Que ce soit au niveau de la mise en scène (avec ses plans séquences d'une incroyable de fluidité qui vont bien au delà de l'épatement ou de la performance en proposant une nouvelle vision de la position de spectateur), celui du décor et de larrière-plan d'anticipation incroyablement réaliste et réussi (à défaut d'être glamour comme cela lui à été reproché), celui des références intéressantes totalement intégrée aux thématiques (comme dans cette première séquence ressemblant à Brazil pour les explosions de terroristes dont on ne connaît pas clairement la raison; à Blade Runner pour la ville du futur sans le côté esthétisant imaginé par Scott et Trumbull), ou encore pour le personnage et son acteur qui s'avèrent époustouflant de réalisme et de désespoir (Clive Owen est formidable en Mr Lambda, homme ayant perdu tout espoir depuis sa tragédie personnelle prenant un relief tout particulier en rapport de celle que vit l'humanité).
Ce film se déroule selon un schéma qui tient plus de la fable d'anticipation que du récit de science-fiction classique. Il s'enrichit progressivement et devient de plus en plus émouvant et impressionnant à tous les niveaux. Les scènes incroyables s'enchaînent sans que toute luvre ne repose que sur elles et agissent au contraire comme des péripéties qui font autant avancer l'histoire que l'allégorie. Rarement avions-nous eu autant la sensation d'assister à une nouvelle forme de cinéma prendre vie sous nos yeux. Cuaron a, comme il le dit dans les suppléments, assimilé les défis techniques inhérents à ses principes de mise en scène. Celle-ci en profite grandement sans pour autant que ces exploits techniques ne soit montrés que pour leurs qualités propres. Tous ces plans-séquences sidérants ont un sens et aucune exagération ne se fait jamais ressentir tant l'intégration et le mixage de tous les éléments du film sont réussies. Comme chez David Cronenberg, on retrouve cette utilisation des effets spéciaux à des fins artistiques et signifiantes. Ce travail nest jamais uniquement pour le plaisir d'en mettre plein la vue.
Jamais une telle sensation de fin du monde, de désespoir généralisé et d'humains livrés à eux-mêmes n'avait autrefois été créée par un cinéaste. Bien sur, cette sensation rappelle celle qui irriguait le War of the Worlds de Spielberg. Toutefois, chez ce dernier, nous navions que le corollaire d'une invasion extra-terrestre alors que chez Cuaron ce désespoir si bien incarné par le personnage d'Owen est le coeur même du film.
L'humanité nest plus capable de se renouveler, d'évoluer, d'envisager le futur et cela est génialement rendu par cette métaphore si parlante et effrayante de la perte de fertilité chez les femelles humaines. À ce titre, la lecture du livre à la base du film serait passionnante, même si celui-ci a été bien modifié pour arriver à un matériau sur lequel Cuaron pouvait greffer ses propres thématiques.
Arriver à créer des images marquantes au sein d'un univers aussi décharné est tout simplement incroyable. Cuaron réussit ce que nous ne pensions pas possible, émouvoir à partir de prémisses si basiques qu'on finit par les oublier. Son premier exploit est d'arriver à la rendre totalement palpable et à la transmettre au spectateur. Le désespoir ambiant dans lequel vit une Angleterre recluse sur elle même sen voit décuplé. Cette absence de possibilité de reproduction est forcément traumatique au plus haut point pour l'être humain. Ainsi, la mort du plus jeune humain devient une catastrophe mondiale vraiment touchante.
L'espoir ne revient qu'avec la possibilité de nouvelles naissances et un postulat aussi naïf et simpliste semblait d'entrée mort-né en notre époque si désabusée et cynique et pourtant ce nest pas là que le miracle s'accomplit.
Limportance du thème et de son traitement fait toute la force du film. Cuaron en tire des moments de grâce parfaitement mixés au milieu de scènes de guérilla urbaines sidérantes de réalisme et filmées comme personne ne l'avait fait jusqu'alors.
La découverte de la grossesse et la réaction d'Owen est un moment rare d'émotions qui mène directement à la même scène, reproduite à plus grande échelle lors de la découverte du bébé par les soldats en pleine opération de nettoyage de ghetto. Il fallait premièrement oser une scène aussi casse-gueule mais qui plus est de l'intégrer au coeur de la scène la plus violente et intense du film. L'effet de contraste est totalement saisissant, et limpact de l'universalité sen voit rehaussé. Rien d'hollywoodien là-dedans puisque loin de tout résoudre, la présence du bébé ne fait qu'interrompre la folie destructrice des hommes. Seule sa fuite vers un ailleurs libre composé dune mer encore vierge d'infrastructure humaine et de passé idéologique permettra la survie du bébé, comme celle de l'humanité, dans une finale d'une beauté et d'une simplicité confondante (sans pour autant sombrer dans le moralisme. Au contraire, aucune conclusion n'est montrée, quun espoir).
Cuaron réussit donc à combiner un nombre d'éléments incroyablement disparates avec une aisance confondante. Cela force d'autant plus le respect que jamais aucune sensation de manipulation n'est présente! Au contraire, une présentation plus objective de notre devenir éventuelle se suffit à elle même.
Aucun héros, mais que des êtres humains limités à leurs dernières ressources choisissent de faire ce qu'il faut pour survivre. Pour une fois, cela ne passe pas forcément par une apologie de la vengeance, de la guerre ou de la naïveté irréaliste. Au contraire, cela se fait par une prise de conscience des responsabilités de chacun dans l'évolution de nos sociétés.
Image
Limage est présentée au format respecté de 1.85:1 daprès un transfert 16:9.
La définition générale est au mieux de ce que peut proposer un DVD, donc très poussée (jamais autant que ne lest la version HD). Linterpositif est immaculé, seul du grain est présent tout au long du film par décision du réalisateur et du directeur de la photographie, le tout dans une option de réalisme accrue et le moins que lon puisse dire est que cela fonctionne à la perfection.
Les couleurs sont extrêmement travaillées, mais elles aussi dans une orientation plus réaliste, donc dans les bruns et ocres. Elles sont donc parfaitement réaliste et justes, constantes et impeccablement saturées.
Le contraste est géré à la perfection et évite absolument toutes les brillances.
Les nombreuses scènes sombres sont impeccablement rendues grâce à des noirs aussi purs et profonds que le permet le format.
La partie numérique est totalement au niveau et ne laisse passer aucun défaut artificiel, quels quils soient.
Un transfert aussi parfait que possible pour le format DVD qui rend totalement honneur à lincroyable travail de mise en scène et de photographie dAlfonso Cuaron, dont lexcellent film trouve ici un écrin à sa mesure.
Son
Les trois bandes-son disponibles sont respectivement en Anglais (Doby Digital 5.1), en Français (Dolby Digital 5.1) et en Espagnol (Dolby Digital 5.1).
La dynamique générale de la bande-son est absolument formidable. Sa présence et Sa spatialité sont absolument remarquable, en étant aussi développée que possible tout en gardant à lesprit que le maître mot du film reste le plus grand réalisme possible.
La musique est parfaitement rendue, sans aucune limitation quelle quelle soit dans le haut ou le bas du spectre. Elle est par ailleurs parfaitement intégrée au reste de la bande-son.
Les enceintes arrières sont utilisées à la perfection, que ce soit pour les effets dambiance quasi permanents (mais réalistes), les effets ponctuels (explosions et autres) ou le rendu musical. Cela est toujours fait de la manière la plus efficace possible.
Les dialogues sont dans leur majeure partie parfaitement intelligibles. Toutefois, lidéologie de ce réalisme dans le mixage du film ne permet pas à un « petit » système son davoir un rendu des dialogues ou des scènes de guérilla un bon résultat. En revanche, un gros système se débrouillera sans problème. Aucun parasite ou distorsion ne sont audible, quel que soit le volume sonore (que nous vous conseillons de laissé élevé, tout en ayant une pensée pour vos voisins lors des scènes de guérilla urbaine).
Les basses fréquences sont remarquablement gérées, sachant descendre extrêmement bas avec force et dynamisme lors des combats, mais aussi supporter très agréablement le rendu musical.
Bref, il safit là dune bande-son en totale adéquation avec la qualité de limage. Elle offre le meilleur de ce que le DVD peut faire, tout en restant fidèle a lidée de réalisme total qui sous-tend luvre.
Suppléments/menus
Enfin une section qui offre des segments totalement à la hauteur du film, même si leur relative brièveté et labsence dun commentaire audio empêche daccéder à la plus haute note.
Le documentaire intitulé « Possibility of hope » (27 mins) est lexemple type de ce que nous aimerions voir plus souvent au sein des suppléments DVD, à savoir un segment qui fait appel à des philosophes, sociologues et autres intellectuels pour analyser la vision du futur que propose le film. Il se permet même de lancer des pistes de réflexions sur tous les problèmes et thématiques complexes traitées par Cuaron. Le film lui-même est mis de côté et cest bel et bien sur le fond que lon discute intelligemment pour le plus grand plaisir du spectateur intéressé par les thèmes brassés et anticipés par le film. Certes, la forme est relativement travaillée et tous les intervenants sont passionnants. Toutefois, les accents extrêmement présents et typés de plusieurs dentre-eux font que la compréhension de notions complexes est souvent difficile. Cela risquera de faire fuir les moins intéressés. Nous recommandons néanmoins le visionnage de cet excellent et très intelligent segment pour prolonger le plaisir du film et voir en face les possibilités bien noires que nous réserve notre avenir si nos dérives comportementales en tant quêtres humains continuent au même rythme.
Sont offerts également une ribambelle de courts segments qui aurait aisément pu être rassemblés en un seul documentaire conséquent.
« Comments by Slavoj Zizek » (5mins) est, comme son nom lindique, un court documentaire où lun des philosophes intervenant dans le document précédent vient expliquer en quoi, à ses yeux, Children of Men est un grand film dans sa capacité à aborder tous les problémes de front et de façon réaliste. Il aborde aussi les capacités du film à prendre une direction autre et allégorique dans sa trame narrative. Passionnant! Toutefois, il sagit du philosophe à laccent surréaliste mentionné plus haut
«Under Attack » (7 mins 30s) revient quant à lui en détails sur lextraordinaire défi technique que représenta la mise en place des incroyables plans-séquences érigés par Cuaron, plus précisément sur langoissante séquence dattaque de la voiture.
«Theo & Julian » (4 mins 40 s) revient en détails sur les relations des personnages interprétés par Clive Owen et Julianne Moore et sur comment ils ont tant apportés à leurs rôles.
« Futuristic Design « (8 mins 40 s) traite des décors et costumes si réalistes du film qui ont tous demandés une implication totale de la part des artistes, étant donné le niveau dexigeance de Cuaron dans le domaine. Le fait quils sont partie intégrantes de la mise en scène du film sappuyant souvent sur les détails des décors et costumes les rends dautant plus important.
«Visual Effects: Creating the Baby » (3 mins) revient en détails sur la quantité deffets spéciaux qui ont été nécessaires à la fabrication de cette fameuse séquence daccouchement qui, paradoxalement, parait si réaliste et naturelle.
Voici donc un ensemble passionnant et traité sans aucune velléité dauto-promotion, constamment tourné vers le spectateur. Seule labsence dun commentaire audio et de plus nombreux segments (tant il y aurait à dire sur le film) fait que lon reste sur notre faim. Voilà des suppléments intelligents comme on aimerait en voir plus souvent. Malheureusement, à cause de cet aspect incomplet, nous pouvons sans trop de risques pronostiquer la sortie prochaine dune édition spéciale du collectionneur qui offrira le matériel que le film mérite et que lon aurait dû voir présents dès cette première édition.
Conclusion
Une édition presque parfaite, ce aussi bien au niveau de laudio, de la vidéo ou des suppléments. Par conséquent nous vous recommandons donc vivement lachat de cette édition en précisant aux possesseurs de matériel haute-définition de se jeter sur la version HD-DVD.
Un grand réalisateur à la fois novateur, intelligent, exigeant et possédant une vraie vision vient déclore sous nos yeux de spectateurs trop souvent blasés du cinéma moderne. Cuaron réalise avec Children of Men lun des premiers authentiques chefs-duvre du 21éme siécle, une uvre dune cohérence fascinante dans laquelle lincroyable perfection technique est totalement au service de lhistoire et des commentaires sur le futur possible de lhumanité que souhaitait faire le cinéaste. Une oeuvre à la fois simple et complexe. Une fable allégorique sur un devenir malheureusement fort probable, le tout couplé à une mise en scène époustouflante et novatrice totalement signifiante et en accord avec les thèmes traités.
Qualité vidéo:
4,4/5
Qualité audio:
4,4/5
Suppléments:
4,1/5
Rapport qualité/prix:
4,2/5
Note finale:
4,3/5
Auteur: Stefan Rousseau
Date de publication: 2007-04-30
Système utilisé pour cette critique: Projecteur Sharp XV Z9000, Lecteur de DVD Toshiba SD500, Recepteur Denon, Enceintes Triangle, Câbles Banbridge et Real Cable.
Date de publication: 2007-04-30
Système utilisé pour cette critique: Projecteur Sharp XV Z9000, Lecteur de DVD Toshiba SD500, Recepteur Denon, Enceintes Triangle, Câbles Banbridge et Real Cable.