Facebook Twitter      Mobile RSS        
DVDEF

Lord of the Rings, The: The Fellowship of the Ring (édition canadienne)

Critique
Synopsis/présentation
Lorsqu'on annonça, en 1998, que le chef d'œuvre de Tolkien The Lord Of The Rings allait finalement être adapté au grand écran, plusieurs se sont montré méfiant envers Peter Jackson, désigné pour réaliser le film. Après tout, le réalisateur Néo-Zélandais n'avait d'expérience à ce jour que dans la réalisation de quelques films "gore" de série B (Brain Dead, Bad Taste) ainsi que dans un film de studio qui n'a engendré qu'un faible 17 Millions de dollars au guichet (The Frighteners). On le voyait mal adapter l'une des œuvres les plus riches et les plus complexes jamais écrite, œuvre d'ores et déjà qualifiée d'inadaptable au cinéma. D'autant plus que Jackson est un cinéaste qui a toujours manifesté son indépendance du système hollywoodien. Tout d'abord, à l'inverse de tous les jeunes réalisateurs américains actuels, Jackson n'a aucun diplôme quel qu'il soit dans un domaine relié au cinéma. Cela fait changement de tous ces jeunes prodiges issus de l'American Film Institute, la plus prestigieuse école de cinéma américaine… Peter Jackson est un autodidacte du cinéma. Ce qu'il connaît, il l'a appris par lui-même. Deuxièmement, le réalisateur a toujours refusé d'immigrer aux États-Unis pour y travailler sous la tutelle des grands studios. Lorsque Robert Zemechis lui proposa le projet de The Frighteners, Jackson accepta sous la condition qu'il puisse tourner le film à sa façon, dans sa Nouvelle-Zélande natale. Pourquoi donc avoir donné les reines d'une telle adaptation à cet "outsider" du système ? Parce que Jackson est un homme passionné, débrouillard et persévérant, en plus d'être un réalisateur en parfaite maîtrise du langage cinématographique qui possède une signature propre.

Jackson se souvient avoir manifesté de l'intérêt envers une adaptation cinématographique de The Lord Of The Rings dès son adolescence, tandis qu'il lisait pour la première fois l'œuvre de Tolkien. À cette époque, son seul espoir était alimenté par le fait qu'il aimerait voir le film adapté de cette œuvre un jour, sans plus… Entre temps, le jeune Jackson commence à expérimenter lui-même les techniques du septième art avec la caméra 8mm de ses parents. Un peu plus tard, avec une poigné d'amis, Jackson s'aventure dans la réalisation d'un film de série B dans lequel des extraterrestres envahissent la Nouvelle-Zélande en vue de déguster leurs habitants... Le film, Bad Taste, prit 4 ans à tourner à raison de deux jours de tournage par semaines, et le résultat démontre, au-delà de ses effets hyper-sanguinolents, une grande inventivité dans les techniques de tournage et dans la création d'effets spéciaux. Quelques années plus tard, il s'adonna à un exercice similaire avec Brain Dead (aussi connu sous le nom de Dead Alive), véritable orgie de sang et de violence. À partir de ce jour, il fut d'ailleurs involontairement associé au genre du film-gore. Pourtant, Jackson s'est toujours défendu de ne faire ces films que pour s'amuser et expérimenter les possibilités des effets spéciaux. En 1994, il fit taire les préjugés à son endroit en réalisant le très remarqué Heavenly Creatures. Un film riche en observations psychologiques, mais également en trouvailles visuelles ingénieuses. Pour la première fois, Jackson touchait aux effets numériques, une expérimentation qu'il poursuivie avec The Frighteners, en 1996, dans lequel le principal attrait était les saisissants effets spéciaux créés par ordinateur. C'est à cette époque que l'idée de réaliser The Lord Of The Rings refit surface. Simplement curieux de savoir qui détenait les droits d'adaptation, Jackson fit les démarches qui le mena chez Saul Zaentz, détenteur des droits depuis plus d'une vingtaine d'année. Impressionné par Heavenly Creatures, Zaentz accepta de laisser Jackson travailler sur le projet. Le reste est histoire...

Au fond, The Lord Of The Rings est en quelque sorte le point culminant de ce que le réalisateur a appris sur ses œuvres précédentes. Comme ci, tout bonnement, ses cinq premiers films (ou six, en comptant le faux documentaire Forgotten Silver) furent pour lui son école, son apprentissage. Car Lord Of The Rings comporte bel et bien la signature du réalisateur, que ce soit dans ses travellings extravagants, ses nombreux zooms in sur les visages des personnages, sa façon de filmer nerveusement les vilains, ou simplement dans ses nombreuses touches d'humour. Certains fanatiques des premières œuvres de Jackson ont déploré ce qu'ils appelèrent un changement de cap de la part de leur réalisateur fétiche. Mais plutôt qu'un changement de cap, il s'agit réellement d'une continuité. Pour Jackson, il s'agit du film de la maturité. Une maturité qu'il démontre d'ailleurs de façon fulgurante. Sa mise en scène fait preuve d'une belle retenue dans les moments calmes, et affichent au contraire une belle inventivité, une belle énergie dans les scènes d'action. Malgré les trois heures que dure le film, le rythme est constant et réussis à nous garder en haleine du début à la fin. À l'inverse de Harry Potter, qui n'est qu'une représentation imagée sans âme du roman de J.K. Rowling, Lord Of The Rings est une adaptation inspirée, une interprétation personnelle de l'œuvre en question. Pour tirer le maximum d'une œuvre, il ne suffit pas de filmer les décors et l'action telle que décrie dans le livre. Il faut surtout adapter le langage cinématographique à celui plus littéraire du roman. Visiblement, Jackson a compris cette condition et sa mise en scène n'en est que plus explicite mais aussi expressionniste. Par exemple, le changement de profondeur du sentier dans la forêt, ou encore le gros plan de l'anneau dans lequel on y voit le reflet des gens qui se querellent. Deux éléments visuels qui n'étaient pas décris dans le roman et que Jackson a interprété de façon convaincante. Rien dans le film n'est laissé au hasard, que ce soit les décors, les cadrages, ou encore les somptueux éclairages. Chacun a une fonction bien précise, à savoir traduire l'imaginaire de Tolkien.

Bien sûr, en adaptant le roman, Jackson dû faire quelques concessions et quelques changements, dont certains ont carrément déplus au aficionados. Par exemple, le retrait du personnage de Tom Bombadil ou la place prépondérante donnée au personnage d'Arwen. Peter Jackson prit la liberté de faire ces changements pour que son récit ne dévie jamais de son fil conducteur (Tom Bombadil aurait surtout agit comme distraction) et pour que chaque personnages soit développé à son plein potentiel. Pour que le scénario tienne la route, les scénaristes ont également du ajouter des dialogues, afin de compenser le retrait de certaines scènes. Que voilà donc une adaptation qui ne se contente pas de répéter mais qui se permet également d'interpréter. Et le plus encourageant dans tout cela, c'est qu'en tournant simultanément les trois films de la trilogie, Jackson s'est assuré une unité et une continuité dans le traitement des trois œuvres. Les deux suites ne peuvent donc que nous laisser présager le meilleur !


Image
Deux éditions de The Fellowship Of The Ring ont été mises en marché. L'une au format respecté (2.35:1), présentée d'après un transfert anamorphosé, et l'autre propose un format plein écran (4:3). Pour cette critique, c'est le transfert respectant le format original qui a été évalué.

Que voilà un transfert qui rend pleinement justice à la somptueuse photographie (récipiendaire d'un Oscar) ainsi qu'aux magnifiques décors du film. La définition générale est exemplaire et permet d'apprécier les moindres détails. L'image est toujours nette et ne souffre d'aucun manque de piqué. Les couleurs, tantôt riches et éclatées, tantôt froides et ternes, sont toujours reproduites avec justesse. Leur rendu est constant, malgré les changements radicaux dans la colorimétrie, et aucun débordement ni dé-balancement n'est à déplorer. En tout temps, les tons de peaux conservent une apparence naturelle. La brillance et les contrastes sont tout deux impeccables et ne souffrent d'aucune fluctuation. Attention, si les contrastes semblent manquer de mordant à quelques reprises, comme par exemple dans la forêt des Elfes, c'est que les artisans du film ont volontairement employé une douce fumée pour filmer ces décors afin d'en atténuer les contrastes et ainsi donner à ces lieux un aspect se rapprochant du rêve. Quant aux noirs, ils sont d'une profondeur quasi irréprochable, si ce n'est que du léger fourmillement apparent au cours premières minutes. Les parties denses profitent de dégradés précis et détaillés, sauf peut-être dans ces-mêmes scènes où l'utilisation de fumée est plus flagrante, bloquant du même coup certains dégradés.

L'interpositif utilisé pour ce transfert apparaît est très bonne qualité, les anomalies sont rares et minimes. Malheureusement, ce transfert est marqué d'une très légère sur-définition des contours, ce qui distrait à l'occasion (ne pas confondre les halo résultant de plan d'effet spéciaux composites).


Son
Aux États-Unis, là où New Line met en marché l'édition DVD de Lord of The Rings cette édition, ce sont deux bandes-son anglaises de format Dolby Digital 5.1 EX et Dolby Digital 2.0 Surround qui sont offertes. Au Canada, Alliance-Atlantis a substitué le mixage anglais Dolby Digital 2.0 Surround pour un doublage français Dolby Digital 2.0 Stéréo uniquement. Pourquoi Stéréo seulement ? Difficile à expliquer...Quoi qu'il en soit, ce sont les consommateurs unilingues francophones qui se retrouvent pénalisés par ce mixage qui n'offre définitivement pas les mêmes qualités que la contrepartie anglaise. Pour un film d'une telle envergure, il est déplorable, inacceptable, qu'un mixage français Dolby Digital 5.1 n'ait pas été offert.

Quant au mixage anglais Dolby Digital 5.1 EX, le moins que l'on puisse dire c'est qu'il livre la marchandise. Le son se déploie avec dynamisme, une belle amplitude et une puissance souvent à couper le souffle. Le champ sonore est crédible et surout immersif, fort d'éléments sonores intégrés avec subtilité. Le son se déploie de toutes les enceintes et profite d'une séparation, précise. La trame-sonore d'Howard Shore, récipiendaire d'un Oscar, est superbement intégrée, et ce avec fidélité et force. Quant aux dialogues, superbement enregistrés, ils sont toujoursnets et intelligibles. Les canaux d'ambiophonies profitent d'un usage particulièrement actif. Que ce soit pour créer l'ambiance ou pour donner tout le mordant voulu aux scènes d'actions avec des effets sonores bien localisés, l'usage des canaux arrières est constant du début à la fin pour créer un environnement des plus riche et spatial. Les basses ont toute la profondeur, la puissance et la vigueur voulues mais jamais paraître confuses. Le canal .1 (LFE) ne manquera pas de vous faire vibrer, avec un usage soutenu et des fréquences allant régulièrement en deçà des 25Hz.

Inutile de préciser que le mixage français manque cruellement de spatialité, de profondeur, de subtilité et de mordant… Pour le bénéfice de ce doublage, mentionnons toutefois que la qualité du doublage est adéquate. À noter que seuls des sous-titres anglais sont offerts sur cette édition.


Suppléments/menus
Cette édition de The Fellowship Of The Ring n'est offerte sous ni l'une ni l'autre des deux bannières éditions spéciales de New Line (Platinum Series et Infinifilm), mais cela ne veut pas dire pour autant que cette édition soit dénuée de suppléments, bien au contraire ! Considérant que cette présente édition n'est considérée que comme étant standard et que la véritable édition spéciale ne paraîtra que quelques mois plus tard (dans un coffret réunissant pas moins de quatre disques), cette parution comporte un lot tout à fait convenable de suppléments. Notons qu'il y a pour tous les suppléments option de sous-titrage en français.

Tous les suppléments sont réunis sur le deuxième disque de cette édition, le premier n'incluant que le film dans sa totalité. Vous retrouverez tout d'abord pas moins de trois documentaires qui furent originalement diffusé au petit écran pour appuyer la campagne marketing lors de la sortie du film, en décembre 2001. Le premier s'intitule Welcome To Middle-earth (16 min), le second Quest For The Ring (22 min) et le troisième Passage To Middle-earth (42 min). Chacun de ces documentaires est typique des segments promotionnels généralement présenté à la télévision. Leur objectif est simple, nous vendre le film. Ainsi, aucun de ces documentaires ne fait guère plus que de résumer l'histoire, décrire brièvement les personnages, et féliciter les artisans du film pour l'excellence de leur travail. Le plus agaçant dans ces trois documentaires est que chacun reprend les mêmes entrevues et les mêmes scènes filmées en coulisse. La redondance est frappante et agaçante. Cependant, chacun y va d'un ton différent, et leur montage est efficace et captivant. Quelques bribes d'informations pertinentes sur les difficultés d'adapter le roman au grand écran ainsi que de la complexité du tournage sont également offertes dans chaque documentaire. L'ampleur du phénomène que suscite l'œuvre est également assez bien cerné. Bref, trois documentaires peu approfondis mais néanmoins agréable et distrayant à regarder.

À l'époque de la sortie en salles du film, 13 capsules informatives avaient été diffusés sur le site Internet officiel du film. Ces capsules nous sont maintenant offertes avec cette édition DVD, et comble de la déception, chaque capsule reprend les mêmes informations, les mêmes entrevues que celles réunies dans les trois précédents documentaires...

Deux suppléments qui risquent fort d'attiser d'avantage l'intérêt des plus passionés de l'oeuvre de Tolkien; deux aperçus, deux "previews". Le premier est celui de la suite de Fellowhip Of The Ring, The Two Towers, et l'autre de la version allongée de 30 minutes de Fellowship Of The Ring, disponible en format DVD au cours du mois de novembre 2002. La durée respective de ces deux aperçus est de 10 mins. et 3 mins., et chacun des deux y va de séquences de film inédites, d'entrevues et de scènes filmées en coulisse pour allécher les spectateurs. Excitant !

Vous retrouverez ensuite trois bandes-annonces originales, 6 publicités télévisuelles, le vidéoclip d'Enya pour la chanson May It Be, et finalement un bref aperçu superficiel du jeu vidéo de The Two Towers, créé par Electronic Arts.




Conclusion
Le seul obstacle qui devrait empêcher certains consommateurs de se procurer cette édition de Fellowship Of The Ring est certainement que d'ici quelques mois seulement, une édition encore plus spectaculaire sera mise en marché. Si les plus patients décideront d'attendre, les autres sauront certainement apprécier la présente parution, puisqu'elle offre le film dans un transfert vidéo d'excellente qualité ainsi qu'un mixage multi-canal tout à fait saisissant. Les suppléments, même s'ils n'apportent rien de vraiment consistant à nous mettre sous la dent, sont néanmoins une belle récapitulation de tout ce qui a été diffusé à l'époque de la sortie en salles du film. Une belle édition.



Qualité vidéo:
4,2/5

Qualité audio:
4,5/5

Suppléments:
3,2/5

Rapport qualité/prix:
4,0/5

Note finale:
4,0/5
Auteur: Yannick Savard

Date de publication: 2002-08-11

Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC 4:3 Sony Trinitron Wega KV-32S42, Récepteur Pioneer VSX-D509, Lecteur DVD Pioneer DVL-909, enceintes Bose, câbles Monster Cable.

Le film

Titre original:
Lord of the Rings, The: The Fellowship of the Ring

Année de sortie:
2001

Pays:

Genre:

Durée:
178 minutes

Réalisateur (s):

Acteur (s):

Le DVD / Blu-ray

Pochette/couverture:

Distributeur:
Alliance Atlantis

Produit:
DVD

Nombre de disque:
2 DVD-9 (simple face, double couche)

Format d'image:
2.35:1

Transfert 16:9:
Oui

Certification THX:
Non

Bande(s)-son:
Anglaise Dolby Digital 5.1
Française Dolby 2.0 Surround

Sous-titres:
Anglais

Suppéments:
3 documentaires, 13 capsules informatives, videoclip, aperçus de The Two Towers et de Fellowship Of The Ring Special Extended Edition, bandes-annonces

Date de parution:
2002-08-06

Si vous avez aimé...