Poseidon (WS)

Critique
Synopsis/présentation
Comme le veut la nouvelle mode, Hollywood a, encore une fois, déterré un vieux film et la remis au goût du jour. Cest au réalisateur allemand Wolfgang Petersen quest revenue la tâche de dépoussiérer The Poseidon Adventure (1972) et de nous convaincre quil sagissait dune sage décision. Ne séloignant pas trop de The Perfect Storm ou Das Boot, véritable sommet de sa filmographie, Petersen nage donc ici en terrain connu. Armé dun budget de 160 millions de dollars, dune centaine de techniciens en effets visuels et dune brochette de comédiens, le réalisateur est prêt à sattaquer au Poseidon.
Nous sommes donc réunis, à la veille du Nouvel An, sur le paquebot « Poséidon » où nous rencontrons Dylan Johns (Josh Lucas), parieur professionnel, Robert Ramsey (Kurt Russell), ancien pompier qui garde un il sur sa fille Jennifer (Emmy Rossum) et son petit ami Christian (Mike Vogel). Puis, il y a Maggie James (Jacinda Barrett) et son jeune fils (Jimmy Bennett). Se joindront à eux, Richard Nelson (Richard Dreyfuss), architecte et fraîchement largué par son petit ami et finalement, Elena Ramirez (Mia Maestro), passagère clandestine aux nobles intentions. Ces personnages seront les survivants dune vague énorme de cinquante mètres et très rare (selon le capitaine du paquebot) qui engloutira le bateau au point de le faire chavirer complètement. Cette poignée de survivants devra donc sunir afin de braver leau, le feu et toutes les surprises que leur réserve le paquebot alors quils tentent de se frayer un chemin jusquà la sortie.
Ce que lon retient surtout de Poseidon, cest le désastre monumental quil a connu au box-office (160 millions $ US de budget face à des recettes de tout juste 60 millions $ US). Pourtant, il ne sagit pas dun si mauvais film comme peut le laisser paraître ce flop aux guichets. Wolfgang Petersen na rien perdu de son flair. Les effets visuels sont assez impressionnants (la scène où la vague déferle sur le navire est digne de mention) et le rythme insufflé au récit est efficace et maintient lintérêt. Malheureusement, le film démontre également que lon a mis toute lénergie nécessaire sur laspect visuel exclusivement. Ce qui en résulte un film léché certes, mais qui manque cruellement de profondeur.
Le scénariste Mark Protosevich attend à peine quinze minutes avant de faire déchaîner la mer et ainsi on se retrouve avec des personnages aussi émouvants quune bande de phoques échoués sur une banquise de sorte à ce que lorsque vient le temps den noyer, trucider ou sacrifier un, on ne sen soucie le moindrement. Et cest sans parlé de toutes les invraisemblances et les clichés compris dans ce « survival » qui dure à peine quatre-vingt-dix minutes. Comment expliquez, par exemple, la présence dun architecte, dun pompier et dun maître nageur parmi les survivants de limpact ? Ou comment croire que notre héros puisse contenir sa respiration aussi longtemps et aussi souvent quil le fait et ne pas sépuiser le moindrement ? On préférera oublier également cette approche raciste concernant le destin de certains personnages. Poseidon est donc un film daction très efficace, certes, mais sans aucune personnalité.
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 2.35:1 daprès un transfert 16:9. À noter quune édition au format recadré de 1:33:1 est également disponible.
Production datant dà peine quelques mois (le film a pris laffiche en mai 2006), il va sen dire que la qualité de linterpositif employé est impeccable. Seul un léger grain cinématographique est perceptible sur certains plans, ce qui nest pas nécessairement désagréable pour lil. La définition générale de limage est donc excellente et nous avons droit à un niveau de détails et de textures des plus admirables, laissant tout le soin et le plaisir à lil dadmirer toutes les prouesses techniques mises en place pour épater. Lutilisation de la palette de couleurs est également judicieuse. Même sil y a surtout la présence de couleurs froides durant le film, ces dernières demeurent riches et constantes. Elles ne souffrent non plus daucun problème de saturation ou de débordement. Du côté des contrastes, rien à reprocher puisque le niveau des noirs a été correctement réglé. Il peut arriver à une ou deux reprises (un plan en contre-plongée sur lactrice Mia Maestro, entre autres) que les dégradés bloquent trop rapidement, mais règle générale, la qualité des dégradés est irréprochable. Il faut dire que laction du film se déroule souvent dans des endroits un peu obscurs, alors les parties sombres présentent le niveau de détails adéquat. Quant aux noirs, ils font preuve de pureté et de profondeur.
Aucun défaut numérique nest à signaler pour un transfert presque sans faille.
Son
Trois bandes sons nous sont offertes avec cette édition : lune en anglais, une autre en français et une dernière en espagnol, toutes trois au format Dolby Digital 5.1. Pour cette critique, cest la bande son anglaise qui a été employée.
Puisque ce film daction ne fait pas du tout dans la subtilité, nous avons droit à un mixage parfaitement à cette image : bruyant, dynamique et dune redoutable efficacité. Lenvironnement sonore est exploité au maximum, profitant pleinement du potentiel dun mixage multicanaux. Ainsi, plusieurs effets localisés et effets de canaux à canaux particulièrement réussis apportent profondeur et spatialité au mixage. Explosions, eaux qui inondent les couloirs et surtout vagues gigantesques nont aucune peine à se faire entendre. Tout comme la trame sonore, très présente et qui accentue, sans grande subtilité, les moments dramatiques ou daction. Néanmoins, elle sintègre de façon efficace à tous ces éléments sonores. À travers tout cela, les dialogues réussissent à être constamment et parfaitement intelligibles, mais avec des personnages aussi peu développés, doit-on vraiment sen soucier ? Sinon, les basses, qui sont rarement inutilisées, se veulent profondes et puissantes alors que les extrêmes graves grondent fréquemment et avec intensité.
Des sous-titres anglais, français et espagnols sont disponibles.
Suppléments/menus
Trois éditions offertes ont été mises sur le marché par Warner. Outre les versions « panoramique » et « plein écran » du film, nous pouvons également mettre la main sur une édition spéciale de deux disques qui offrent trois documentaires de plus que sur lédition simple, édition ici fournie par le studio. Mais vaut-il vraiment la peine de débourser une poignée de dollars de plus pour avoir droit à ces quelques suppléments de plus ?
Si la qualité des documentaires est la même que celle présenté sur lédition simple, la réponse est que le tout est très envisageable. Le segment ici proposé, « Poseidon : A Ship on a Soundstage : The Complexities of Making a Modern Adventure Movie » (22:38), propose un convaincant tour dhorizon des différentes étapes de la production du film même s'il demeure de facture très promotionnelle. On passe de la justification de réadapter The Poseidon Adventure, originalement un roman de Paul Gallico, à la conception des effets visuels en passant par le tournage et la plupart des cascades réalisées par les acteurs eux-mêmes. La bande-annonce du film complète cette maigre section.
Conclusion
Poseidon est un divertissement, conçu pour la masse, qui ne révolutionnera rien dans le genre. Au contraire, il utilise les pires clichés du genre pour offrir des rebondissements efficaces, mais complètement irréalistes. De plus, il nous est impossible de nous attacher à des personnages qui nont aucune profondeur. Le flop aux guichets de ce film est justifié et est peut-être aussi un signe pour inciter les producteurs à chercher des idées originales au lieu dessayer de refaire les classiques du passé.
Il faut dire, par contre, que Warner essaie de se reprendre avec lédition DVD puisque celle-ci est techniquement remarquable. Le transfert vidéo est des plus admirables et le mixage incroyablement excitant répondant sans aucune peine au genre quest Poseidon. On déplorera, cependant, quil faut débourser quelques dollars de plus pour avoir droit aux trois autres segments quoffre lédition deux disques.
Comme le veut la nouvelle mode, Hollywood a, encore une fois, déterré un vieux film et la remis au goût du jour. Cest au réalisateur allemand Wolfgang Petersen quest revenue la tâche de dépoussiérer The Poseidon Adventure (1972) et de nous convaincre quil sagissait dune sage décision. Ne séloignant pas trop de The Perfect Storm ou Das Boot, véritable sommet de sa filmographie, Petersen nage donc ici en terrain connu. Armé dun budget de 160 millions de dollars, dune centaine de techniciens en effets visuels et dune brochette de comédiens, le réalisateur est prêt à sattaquer au Poseidon.
Nous sommes donc réunis, à la veille du Nouvel An, sur le paquebot « Poséidon » où nous rencontrons Dylan Johns (Josh Lucas), parieur professionnel, Robert Ramsey (Kurt Russell), ancien pompier qui garde un il sur sa fille Jennifer (Emmy Rossum) et son petit ami Christian (Mike Vogel). Puis, il y a Maggie James (Jacinda Barrett) et son jeune fils (Jimmy Bennett). Se joindront à eux, Richard Nelson (Richard Dreyfuss), architecte et fraîchement largué par son petit ami et finalement, Elena Ramirez (Mia Maestro), passagère clandestine aux nobles intentions. Ces personnages seront les survivants dune vague énorme de cinquante mètres et très rare (selon le capitaine du paquebot) qui engloutira le bateau au point de le faire chavirer complètement. Cette poignée de survivants devra donc sunir afin de braver leau, le feu et toutes les surprises que leur réserve le paquebot alors quils tentent de se frayer un chemin jusquà la sortie.
Ce que lon retient surtout de Poseidon, cest le désastre monumental quil a connu au box-office (160 millions $ US de budget face à des recettes de tout juste 60 millions $ US). Pourtant, il ne sagit pas dun si mauvais film comme peut le laisser paraître ce flop aux guichets. Wolfgang Petersen na rien perdu de son flair. Les effets visuels sont assez impressionnants (la scène où la vague déferle sur le navire est digne de mention) et le rythme insufflé au récit est efficace et maintient lintérêt. Malheureusement, le film démontre également que lon a mis toute lénergie nécessaire sur laspect visuel exclusivement. Ce qui en résulte un film léché certes, mais qui manque cruellement de profondeur.
Le scénariste Mark Protosevich attend à peine quinze minutes avant de faire déchaîner la mer et ainsi on se retrouve avec des personnages aussi émouvants quune bande de phoques échoués sur une banquise de sorte à ce que lorsque vient le temps den noyer, trucider ou sacrifier un, on ne sen soucie le moindrement. Et cest sans parlé de toutes les invraisemblances et les clichés compris dans ce « survival » qui dure à peine quatre-vingt-dix minutes. Comment expliquez, par exemple, la présence dun architecte, dun pompier et dun maître nageur parmi les survivants de limpact ? Ou comment croire que notre héros puisse contenir sa respiration aussi longtemps et aussi souvent quil le fait et ne pas sépuiser le moindrement ? On préférera oublier également cette approche raciste concernant le destin de certains personnages. Poseidon est donc un film daction très efficace, certes, mais sans aucune personnalité.
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 2.35:1 daprès un transfert 16:9. À noter quune édition au format recadré de 1:33:1 est également disponible.
Production datant dà peine quelques mois (le film a pris laffiche en mai 2006), il va sen dire que la qualité de linterpositif employé est impeccable. Seul un léger grain cinématographique est perceptible sur certains plans, ce qui nest pas nécessairement désagréable pour lil. La définition générale de limage est donc excellente et nous avons droit à un niveau de détails et de textures des plus admirables, laissant tout le soin et le plaisir à lil dadmirer toutes les prouesses techniques mises en place pour épater. Lutilisation de la palette de couleurs est également judicieuse. Même sil y a surtout la présence de couleurs froides durant le film, ces dernières demeurent riches et constantes. Elles ne souffrent non plus daucun problème de saturation ou de débordement. Du côté des contrastes, rien à reprocher puisque le niveau des noirs a été correctement réglé. Il peut arriver à une ou deux reprises (un plan en contre-plongée sur lactrice Mia Maestro, entre autres) que les dégradés bloquent trop rapidement, mais règle générale, la qualité des dégradés est irréprochable. Il faut dire que laction du film se déroule souvent dans des endroits un peu obscurs, alors les parties sombres présentent le niveau de détails adéquat. Quant aux noirs, ils font preuve de pureté et de profondeur.
Aucun défaut numérique nest à signaler pour un transfert presque sans faille.
Son
Trois bandes sons nous sont offertes avec cette édition : lune en anglais, une autre en français et une dernière en espagnol, toutes trois au format Dolby Digital 5.1. Pour cette critique, cest la bande son anglaise qui a été employée.
Puisque ce film daction ne fait pas du tout dans la subtilité, nous avons droit à un mixage parfaitement à cette image : bruyant, dynamique et dune redoutable efficacité. Lenvironnement sonore est exploité au maximum, profitant pleinement du potentiel dun mixage multicanaux. Ainsi, plusieurs effets localisés et effets de canaux à canaux particulièrement réussis apportent profondeur et spatialité au mixage. Explosions, eaux qui inondent les couloirs et surtout vagues gigantesques nont aucune peine à se faire entendre. Tout comme la trame sonore, très présente et qui accentue, sans grande subtilité, les moments dramatiques ou daction. Néanmoins, elle sintègre de façon efficace à tous ces éléments sonores. À travers tout cela, les dialogues réussissent à être constamment et parfaitement intelligibles, mais avec des personnages aussi peu développés, doit-on vraiment sen soucier ? Sinon, les basses, qui sont rarement inutilisées, se veulent profondes et puissantes alors que les extrêmes graves grondent fréquemment et avec intensité.
Des sous-titres anglais, français et espagnols sont disponibles.
Suppléments/menus
Trois éditions offertes ont été mises sur le marché par Warner. Outre les versions « panoramique » et « plein écran » du film, nous pouvons également mettre la main sur une édition spéciale de deux disques qui offrent trois documentaires de plus que sur lédition simple, édition ici fournie par le studio. Mais vaut-il vraiment la peine de débourser une poignée de dollars de plus pour avoir droit à ces quelques suppléments de plus ?
Si la qualité des documentaires est la même que celle présenté sur lédition simple, la réponse est que le tout est très envisageable. Le segment ici proposé, « Poseidon : A Ship on a Soundstage : The Complexities of Making a Modern Adventure Movie » (22:38), propose un convaincant tour dhorizon des différentes étapes de la production du film même s'il demeure de facture très promotionnelle. On passe de la justification de réadapter The Poseidon Adventure, originalement un roman de Paul Gallico, à la conception des effets visuels en passant par le tournage et la plupart des cascades réalisées par les acteurs eux-mêmes. La bande-annonce du film complète cette maigre section.
Conclusion
Poseidon est un divertissement, conçu pour la masse, qui ne révolutionnera rien dans le genre. Au contraire, il utilise les pires clichés du genre pour offrir des rebondissements efficaces, mais complètement irréalistes. De plus, il nous est impossible de nous attacher à des personnages qui nont aucune profondeur. Le flop aux guichets de ce film est justifié et est peut-être aussi un signe pour inciter les producteurs à chercher des idées originales au lieu dessayer de refaire les classiques du passé.
Il faut dire, par contre, que Warner essaie de se reprendre avec lédition DVD puisque celle-ci est techniquement remarquable. Le transfert vidéo est des plus admirables et le mixage incroyablement excitant répondant sans aucune peine au genre quest Poseidon. On déplorera, cependant, quil faut débourser quelques dollars de plus pour avoir droit aux trois autres segments quoffre lédition deux disques.
Qualité vidéo:
4,2/5
Qualité audio:
4,3/5
Suppléments:
2,0/5
Rapport qualité/prix:
3,4/5
Note finale:
3,8/5
Auteur: Frédéric Bouchard
Date de publication: 2006-08-30
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur Toshiba 27A43C, Récepteur JVC TH-A30
Date de publication: 2006-08-30
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur Toshiba 27A43C, Récepteur JVC TH-A30