Wolf Creek (Uncut)
Critique
Synopsis/présentation
Depuis plusieurs années, le cinéma dhorreur américain semble être à court didées. Après avoir épuisé le nouveau souffle du « slasher movie » (souffle apporté par le Scream de Wes Craven) avec les I Know What You Did Last Summer, Urban Legend et autres, les producteurs se sont tournés vers le Japon. Et avec raison puisque toute loriginalité et la richesse du cinéma dhorreur se trouvent dans ce pays. Cest donc avec des remakes américains (évidemment) de ces productions cultes japonaises que les américains ont pu garder une certaine crédibilité face au genre, engendrant, entre autres, The Ring et The Grudge qui ont remporté un succès considérable (128 millions US $ et 110 millions US $ respectivement).
Mais cette crédibilité, les producteurs lont rapidement perdu en gardant en tête cette idée de remake. Le cinéma dhorreur est un genre qui ne sadresse pas nécessairement à un public jeune. Mais ce dit public est le plus rentable. Formant la majorité des surconsommateurs, ces jeunes sont souvent le public cible du cinéma en général, pouvant donc faire grimper au sommet du box-office nimporte quel film. Et le cinéma dhorreur est un genre parfait pour ces jeunes en manque de sensations fortes. Cest alors que le producteur Michael Bay engage le cinéaste Marcus Nispel pour remettre à jour le classique de Tobe Hopper, The Texas Chainsaw Massacre. Le remake fut bien entendu un succès (80 millions $ au box-office américain). Et puisque lon ne jette pas une recette gagnante chez nos voisins du Sud, alors pourquoi ne pas refaire tous les vieux classiques des années soixante-dix et quatre-vingt puisque tous ces jeunes nont, pour la plupart du temps, jamais entendu parler de ces titres ? Si seulement les producteurs gardaient ne serait-ce que le tiers de loriginalité et de lefficacité des ces classiques comme lavait fait Nispel avec sa revisite de The Texas Chainsaw Massacre, on pourrait parler ici de bon coup. Mais malheureusement, les maisons de producteurs préfèrent profiter de la naïveté et de lignorance de ces jeunes face à ces films cultes pour servir des remakes où le mot horreur a perdu tout son sens (House of Wax, The Amytiville Horror, The Fog, When a Stranger Calls) au profit deffets spéciaux risibles et de clichés plus usés les uns que les autres. Mais heureusement pour nous, il arrive de temps à autres quun cinéaste décide de contredire cette exécrable nouvelle mode du cinéma dhorreur en sortant un peu des sentiers battus. Cest le cas ici de Wolf Creek.
Nous suivons donc Kristy (Kestie Morassi), Liz (Cassandra MacGrath) et Ben (Nathan Phillips), trois voyageurs qui décident de partir en voiture vers le cratère de Wolf Creek. Après plusieurs heures de marche pour pouvoir admirer le site, les trois jeunes reviennent à leur voiture et celle-ci est en panne. Mais voilà que Mick (John Jarratt), un bon samaritain, leur vient en aide en transportant leur voiture jusque chez lui pour la réparer. La première et dernière erreur de ces jeunes aura été de faire confiance à cet homme puisquil révèlera rapidement sa véritable nature en décimant un par un chacun de nos trois héros. Filmé en numérique et doté dun budget modeste (moins de deux millions de dollars), Wolf Creek a été produit en Australie, puis racheté par Dimension Films pour une distribution en Amérique du Nord après avoir fait une très bonne impression au Festival du film de Sundance en 2005.
Si la première partie du film peut paraître lente et interminable, elle donne néanmoins une vue impressionnante de lAustralie natale du réalisateur et scénariste Greg McLean. Il faut voir ces superbes plans aériens du cratère de Wolf Creek pour admirer la superbe direction photo de Will Gibson. Dailleurs, le réalisateur en profite pour installer une certaine tension autour du cratère en lui donnant une dimension surnaturelle puisquil se révèle être lélément déclencheur, de façon plutôt énigmatique, de tous les malheurs des protagonistes. Cette première partie a aussi le mérite de présenter et mettre en place les personnages. Chacun deux représente bien sûr un cliché du genre : la bande de jeunes insouciants à la quête daventure (la jeune fille amoureuse et un peu timide, la meilleure amie extravertie et le « comic guy » qui fait des blagues à toutes les deux minutes), mais les comédiens, tous inconnus, jouent avec un tel naturel quils réussissent à rendre leur personnage un peu plus réel et crédible que la majorité des autres personnages de films dépouvante. Il faut voir comment, en une seule scène, McLean réussit à installer une chimie amoureuse entre Liz et Ben. Bien sûr, il serait impardonnable de passer sous silence le personnage de Mick. Armé de son sniper, faisant preuve dune évidente misogynie et dune cruauté implacable, le personnage est mémorable et digne de figurer dans les annales des meilleurs vilains de films dhorreur aux côtés des Freddy, Jason et autres pour toute la terreur, la violence et le sadisme qui lanime. Par contre, la misogynie de Mick joue un peu contre le réalisateur, car ce dernier doit laisser tomber sa seule proie masculine au profit des deux jeunes femmes, constamment en fuite. Et à force de voir le tueur torturer et maltraiter les deux jeunes femmes, on en vient à se questionner sur le parti pris du réalisateur face à son monstre. Et bien que la mode veuille que les femmes en détresse soient plus efficaces dans les films dépouvante, il faut dire quici le malaise simpose tant les atrocités prononcées par Mick à légard de Kristy et Liz sont dune cruauté indescriptible. Malgré cela, il faut saluer la performance de John Jarratt pour son jeu terrifiant de Crocodile Dundee meurtrier.
Cest pourtant dans cette deuxième partie que le film de McLean révèle tout son potentiel. Caméra à lépaule et donc très tremblante, le réalisateur suit de près ses victimes privilégiant ainsi une approche réaliste des plus réussies qui nest pas sans rappeler plusieurs films des années soixante-dix, plus particulièrement The Texas Chainsaw Massacre, (celui de Hopper, bien sûr) dont il rend ici un vibrant hommage. Cest donc par ces habiles jeux de caméra que le réalisateur réussit à créer une ambiance glauque et malsaine à souhait en plus de créer, à plusieurs moments, une tension presque insoutenable. Les scènes de tortures, plus particulièrement celles que subie Liz, sont à la limite du supportable et risquent de rester graver dans votre mémoire tant elles sont troublantes. De plus, au lieu de samuser à faire sursauter lauditoire toutes les dix secondes, McLean parsème son film de moments purement « gores » qui sont malheureusement plutôt rares lorsquon y porte attention. En fait, cest surtout à cette chasse à lhomme (plutôt à la femme ici) que le réalisateur sintéresse, ne donnant à ses personnages aucun moment de répit lorsque lhorreur commence. Ce qui en résulte un film violent, certes, mais beaucoup plus par sa façon de filmer que dans les horreurs montrées à lécran.
Wolf Creek va malheureusement trop loin dans son approche réaliste en voulant, à tout prix, nous faire croire à la véracité des faits présentés dans le film. Au lieu de se contenter de diffuser un simple message « Based on true events » en début de parcours, le réalisateur remets ça au final en offrant une épilogue racontant ce qui est finalement arrivé à chacun des personnages essayant en vain de nous faire avaler que le spectacle qui nous a été offert sest réellement produit. Mais comme nous le savons tous, et dans la plupart des cas où ce message est présenté dans un film dhorreur, cest souvent sur un fait divers relativement modifié que le long-métrage se basera pour mieux divertir le spectateur. Ici, cest la découverte de deux corps de jeunes nayant pas franchie la vingtaine qui sert de point de départ au film. Les autorités enquêtent et découvrent dix victimes supplémentaires et quelles ont toutes été prises en stop. Après deux ans, Ivan Milat est arrêté. Il harcelait des hommes et des femmes avec son sniper
Bien sûr, Wolf Creek ne brille pas par son originalité et ne figurera pas aux rayons des classiques de lhorreur, mais il peut au moins se vanter de raviver un peu un genre qui en avait sérieusement besoin. Les amateurs de vrais films dhorreur ne voudront pas manquer ce retour aux sources dune redoutable efficacité.
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 1.78:1 daprès un transfert 16:9.
Il faut dire que pour un film tourné en numérique, le transfert vidéo de Wolf Creek est absolument superbe. La définition générale de limage est pratiquement sans faille en plus de profiter dune clarté et dune netteté presque exemplaire. La plupart des textures (les blessures et le sang des victimes, entre autres) et des détails sont extrêmement bien reproduits. Pour ce qui est du rendu des couleurs, on a aussi droit à un excellent traitement. Dans la première partie, le rendu des couleurs (surtout chaudes) fait preuve de constance et présentent des couleurs pleinement saturées et ne montrant aucun débordement, laissant ainsi tout le plaisir dadmirer les magnifiques paysages dAustralie.
Pour la deuxième partie, on nous offre des couleurs beaucoup froides, puisque le film se déroule surtout dans lobscurité. Ces couleurs sont toutes aussi bien rendues que celles davantage employées dans la première partie. Les tons de peaux demeurent naturels et constants. Le niveau des noirs est correctement géré évitant toute forme de surbrillance. Par contre, on notera une légère perte de détails dans les zones sombres surtout engendrée par un fourmillement légèrement agaçant. Sinon, la qualité des noirs est superbe leur offrant profondeur et pureté.
Son
On retrouve deux bandes sons sur cette édition, toutes deux au format Dolby Digital 5.1, lune en anglais et lautre en français.
Pour le genre horreur, il faut avouer que le dynamisme et la présence sont corrects, sans plus. Nexploitant visiblement pas tout son potentiel, la bande-son a un champ sonore souvent limité aux enceintes avant, les enceintes arrière étant souvent utilisées pour des effets dambiance seulement. De plus, les effets de canaux à canaux se font plutôt rares. Mais bien entendu, il faut prendre en considération le budget relativement moindre de la production pour pardonner ces quelques faiblesses. Sinon, tous les éléments sonores sont correctement reproduits. Vous naurez aucun problème à entendre les actrices sépoumoner lors des scènes de tortures ou encore à entendre (supporter) les atrocités prononcées par Mick lorsquil samuse avec ses proies. Fait important à noter par contre : le mixage anglais profite de plusieurs sons dambiance qui sont superbement reproduits (lors de la scène de torture de Kristy plus précisément), mais qui sont malheureusement enterrés par le doublage dans le mixage francophone, ce qui est assez dommage. Dailleurs, le mixage (autant anglais que français) est surtout axé sur ces dialogues qui sont toujours parfaitement et constamment intelligibles. La trame sonore, souvent trop discrète, sintègre néanmoins avec subtilité et efficacité au reste des éléments sonores. Surtout nécessitées dans le derniers tiers, les basses font preuve de profondeur et les extrêmes graves sont judicieusement employées lorsque requises.
Des sous-titres anglais et espagnols sont disponibles.
Suppléments/menus
La partie « suppléments» de cette édition laisse quelque peu à désirer et nous laisse souvent sur notre faim. Nous retrouvons une piste de commentaire audio partagée entre le scénariste/réalisateur Greg McLean, le coproducteur Matt Hearn et les deux actrices Cassandra MacGrath et Kestie Morassi. Si les interventions de McLean et de son coproducteur se veulent souvent assez intéressantes et pertinentes, celles des deux actrices se limitent souvent à vanter les mérites du réalisateur ainsi que le plaisir et lesprit de camaraderie présents pendant le tournage. Bref, elles demeurent assez limitées quant à la pertinence de leur propos.
« The Making of « Wolf Creek » » (49:36), est le classique documentaire sur le tournage du film. Souvent beaucoup divertissant quautre chose, il fait cependant très bien le tour de la plupart des aspects de la production avec des interventions souvent assez intéressantes du réalisateur, des producteurs, des comédiens et de léquipe technique. On retrouve également une scène supprimée, « GDay » (0:38), dune rare inutilité et qui napporte absolument rien au reste du film : Ben, achetant diverses cartes routières, fait face à ce qui semble être une caissière des plus disjonctée. On comprendra la sage décision des producteurs davoir coupée cette scène au montage. Finalement, avant que le menu napparaisse, nous avons droit aux bandes-annonces de « Silent Hill », « Pulse » et « Final Destination 3 ». La bande-annonce du film lui-même est disponible et accessible à partir du menu et complète cette maigre section.
Conclusion
Sans être aussi rafraîchissant que Hostel, paru récemment aussi, Wolf Creek est un petit film dhorreur efficace et contenant plusieurs moments assez mémorables. Nous le suggérons fortement à tout amateur de films dhorreur qui se sent un peu nostalgique.
Cette édition est des plus satisfaisantes en présentant un transfert vidéo dune grande qualité ainsi quun mixage qui, à défaut de briller par ses effets et son éclat, fait preuve dune très bonne efficacité. Les suppléments présentés ici sont divertissants et relativement intéressants, mais vraiment trop peu nombreux. À envisager, donc, pour le film lui-même dabord et avant tout.
Depuis plusieurs années, le cinéma dhorreur américain semble être à court didées. Après avoir épuisé le nouveau souffle du « slasher movie » (souffle apporté par le Scream de Wes Craven) avec les I Know What You Did Last Summer, Urban Legend et autres, les producteurs se sont tournés vers le Japon. Et avec raison puisque toute loriginalité et la richesse du cinéma dhorreur se trouvent dans ce pays. Cest donc avec des remakes américains (évidemment) de ces productions cultes japonaises que les américains ont pu garder une certaine crédibilité face au genre, engendrant, entre autres, The Ring et The Grudge qui ont remporté un succès considérable (128 millions US $ et 110 millions US $ respectivement).
Mais cette crédibilité, les producteurs lont rapidement perdu en gardant en tête cette idée de remake. Le cinéma dhorreur est un genre qui ne sadresse pas nécessairement à un public jeune. Mais ce dit public est le plus rentable. Formant la majorité des surconsommateurs, ces jeunes sont souvent le public cible du cinéma en général, pouvant donc faire grimper au sommet du box-office nimporte quel film. Et le cinéma dhorreur est un genre parfait pour ces jeunes en manque de sensations fortes. Cest alors que le producteur Michael Bay engage le cinéaste Marcus Nispel pour remettre à jour le classique de Tobe Hopper, The Texas Chainsaw Massacre. Le remake fut bien entendu un succès (80 millions $ au box-office américain). Et puisque lon ne jette pas une recette gagnante chez nos voisins du Sud, alors pourquoi ne pas refaire tous les vieux classiques des années soixante-dix et quatre-vingt puisque tous ces jeunes nont, pour la plupart du temps, jamais entendu parler de ces titres ? Si seulement les producteurs gardaient ne serait-ce que le tiers de loriginalité et de lefficacité des ces classiques comme lavait fait Nispel avec sa revisite de The Texas Chainsaw Massacre, on pourrait parler ici de bon coup. Mais malheureusement, les maisons de producteurs préfèrent profiter de la naïveté et de lignorance de ces jeunes face à ces films cultes pour servir des remakes où le mot horreur a perdu tout son sens (House of Wax, The Amytiville Horror, The Fog, When a Stranger Calls) au profit deffets spéciaux risibles et de clichés plus usés les uns que les autres. Mais heureusement pour nous, il arrive de temps à autres quun cinéaste décide de contredire cette exécrable nouvelle mode du cinéma dhorreur en sortant un peu des sentiers battus. Cest le cas ici de Wolf Creek.
Nous suivons donc Kristy (Kestie Morassi), Liz (Cassandra MacGrath) et Ben (Nathan Phillips), trois voyageurs qui décident de partir en voiture vers le cratère de Wolf Creek. Après plusieurs heures de marche pour pouvoir admirer le site, les trois jeunes reviennent à leur voiture et celle-ci est en panne. Mais voilà que Mick (John Jarratt), un bon samaritain, leur vient en aide en transportant leur voiture jusque chez lui pour la réparer. La première et dernière erreur de ces jeunes aura été de faire confiance à cet homme puisquil révèlera rapidement sa véritable nature en décimant un par un chacun de nos trois héros. Filmé en numérique et doté dun budget modeste (moins de deux millions de dollars), Wolf Creek a été produit en Australie, puis racheté par Dimension Films pour une distribution en Amérique du Nord après avoir fait une très bonne impression au Festival du film de Sundance en 2005.
Si la première partie du film peut paraître lente et interminable, elle donne néanmoins une vue impressionnante de lAustralie natale du réalisateur et scénariste Greg McLean. Il faut voir ces superbes plans aériens du cratère de Wolf Creek pour admirer la superbe direction photo de Will Gibson. Dailleurs, le réalisateur en profite pour installer une certaine tension autour du cratère en lui donnant une dimension surnaturelle puisquil se révèle être lélément déclencheur, de façon plutôt énigmatique, de tous les malheurs des protagonistes. Cette première partie a aussi le mérite de présenter et mettre en place les personnages. Chacun deux représente bien sûr un cliché du genre : la bande de jeunes insouciants à la quête daventure (la jeune fille amoureuse et un peu timide, la meilleure amie extravertie et le « comic guy » qui fait des blagues à toutes les deux minutes), mais les comédiens, tous inconnus, jouent avec un tel naturel quils réussissent à rendre leur personnage un peu plus réel et crédible que la majorité des autres personnages de films dépouvante. Il faut voir comment, en une seule scène, McLean réussit à installer une chimie amoureuse entre Liz et Ben. Bien sûr, il serait impardonnable de passer sous silence le personnage de Mick. Armé de son sniper, faisant preuve dune évidente misogynie et dune cruauté implacable, le personnage est mémorable et digne de figurer dans les annales des meilleurs vilains de films dhorreur aux côtés des Freddy, Jason et autres pour toute la terreur, la violence et le sadisme qui lanime. Par contre, la misogynie de Mick joue un peu contre le réalisateur, car ce dernier doit laisser tomber sa seule proie masculine au profit des deux jeunes femmes, constamment en fuite. Et à force de voir le tueur torturer et maltraiter les deux jeunes femmes, on en vient à se questionner sur le parti pris du réalisateur face à son monstre. Et bien que la mode veuille que les femmes en détresse soient plus efficaces dans les films dépouvante, il faut dire quici le malaise simpose tant les atrocités prononcées par Mick à légard de Kristy et Liz sont dune cruauté indescriptible. Malgré cela, il faut saluer la performance de John Jarratt pour son jeu terrifiant de Crocodile Dundee meurtrier.
Cest pourtant dans cette deuxième partie que le film de McLean révèle tout son potentiel. Caméra à lépaule et donc très tremblante, le réalisateur suit de près ses victimes privilégiant ainsi une approche réaliste des plus réussies qui nest pas sans rappeler plusieurs films des années soixante-dix, plus particulièrement The Texas Chainsaw Massacre, (celui de Hopper, bien sûr) dont il rend ici un vibrant hommage. Cest donc par ces habiles jeux de caméra que le réalisateur réussit à créer une ambiance glauque et malsaine à souhait en plus de créer, à plusieurs moments, une tension presque insoutenable. Les scènes de tortures, plus particulièrement celles que subie Liz, sont à la limite du supportable et risquent de rester graver dans votre mémoire tant elles sont troublantes. De plus, au lieu de samuser à faire sursauter lauditoire toutes les dix secondes, McLean parsème son film de moments purement « gores » qui sont malheureusement plutôt rares lorsquon y porte attention. En fait, cest surtout à cette chasse à lhomme (plutôt à la femme ici) que le réalisateur sintéresse, ne donnant à ses personnages aucun moment de répit lorsque lhorreur commence. Ce qui en résulte un film violent, certes, mais beaucoup plus par sa façon de filmer que dans les horreurs montrées à lécran.
Wolf Creek va malheureusement trop loin dans son approche réaliste en voulant, à tout prix, nous faire croire à la véracité des faits présentés dans le film. Au lieu de se contenter de diffuser un simple message « Based on true events » en début de parcours, le réalisateur remets ça au final en offrant une épilogue racontant ce qui est finalement arrivé à chacun des personnages essayant en vain de nous faire avaler que le spectacle qui nous a été offert sest réellement produit. Mais comme nous le savons tous, et dans la plupart des cas où ce message est présenté dans un film dhorreur, cest souvent sur un fait divers relativement modifié que le long-métrage se basera pour mieux divertir le spectateur. Ici, cest la découverte de deux corps de jeunes nayant pas franchie la vingtaine qui sert de point de départ au film. Les autorités enquêtent et découvrent dix victimes supplémentaires et quelles ont toutes été prises en stop. Après deux ans, Ivan Milat est arrêté. Il harcelait des hommes et des femmes avec son sniper
Bien sûr, Wolf Creek ne brille pas par son originalité et ne figurera pas aux rayons des classiques de lhorreur, mais il peut au moins se vanter de raviver un peu un genre qui en avait sérieusement besoin. Les amateurs de vrais films dhorreur ne voudront pas manquer ce retour aux sources dune redoutable efficacité.
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 1.78:1 daprès un transfert 16:9.
Il faut dire que pour un film tourné en numérique, le transfert vidéo de Wolf Creek est absolument superbe. La définition générale de limage est pratiquement sans faille en plus de profiter dune clarté et dune netteté presque exemplaire. La plupart des textures (les blessures et le sang des victimes, entre autres) et des détails sont extrêmement bien reproduits. Pour ce qui est du rendu des couleurs, on a aussi droit à un excellent traitement. Dans la première partie, le rendu des couleurs (surtout chaudes) fait preuve de constance et présentent des couleurs pleinement saturées et ne montrant aucun débordement, laissant ainsi tout le plaisir dadmirer les magnifiques paysages dAustralie.
Pour la deuxième partie, on nous offre des couleurs beaucoup froides, puisque le film se déroule surtout dans lobscurité. Ces couleurs sont toutes aussi bien rendues que celles davantage employées dans la première partie. Les tons de peaux demeurent naturels et constants. Le niveau des noirs est correctement géré évitant toute forme de surbrillance. Par contre, on notera une légère perte de détails dans les zones sombres surtout engendrée par un fourmillement légèrement agaçant. Sinon, la qualité des noirs est superbe leur offrant profondeur et pureté.
Son
On retrouve deux bandes sons sur cette édition, toutes deux au format Dolby Digital 5.1, lune en anglais et lautre en français.
Pour le genre horreur, il faut avouer que le dynamisme et la présence sont corrects, sans plus. Nexploitant visiblement pas tout son potentiel, la bande-son a un champ sonore souvent limité aux enceintes avant, les enceintes arrière étant souvent utilisées pour des effets dambiance seulement. De plus, les effets de canaux à canaux se font plutôt rares. Mais bien entendu, il faut prendre en considération le budget relativement moindre de la production pour pardonner ces quelques faiblesses. Sinon, tous les éléments sonores sont correctement reproduits. Vous naurez aucun problème à entendre les actrices sépoumoner lors des scènes de tortures ou encore à entendre (supporter) les atrocités prononcées par Mick lorsquil samuse avec ses proies. Fait important à noter par contre : le mixage anglais profite de plusieurs sons dambiance qui sont superbement reproduits (lors de la scène de torture de Kristy plus précisément), mais qui sont malheureusement enterrés par le doublage dans le mixage francophone, ce qui est assez dommage. Dailleurs, le mixage (autant anglais que français) est surtout axé sur ces dialogues qui sont toujours parfaitement et constamment intelligibles. La trame sonore, souvent trop discrète, sintègre néanmoins avec subtilité et efficacité au reste des éléments sonores. Surtout nécessitées dans le derniers tiers, les basses font preuve de profondeur et les extrêmes graves sont judicieusement employées lorsque requises.
Des sous-titres anglais et espagnols sont disponibles.
Suppléments/menus
La partie « suppléments» de cette édition laisse quelque peu à désirer et nous laisse souvent sur notre faim. Nous retrouvons une piste de commentaire audio partagée entre le scénariste/réalisateur Greg McLean, le coproducteur Matt Hearn et les deux actrices Cassandra MacGrath et Kestie Morassi. Si les interventions de McLean et de son coproducteur se veulent souvent assez intéressantes et pertinentes, celles des deux actrices se limitent souvent à vanter les mérites du réalisateur ainsi que le plaisir et lesprit de camaraderie présents pendant le tournage. Bref, elles demeurent assez limitées quant à la pertinence de leur propos.
« The Making of « Wolf Creek » » (49:36), est le classique documentaire sur le tournage du film. Souvent beaucoup divertissant quautre chose, il fait cependant très bien le tour de la plupart des aspects de la production avec des interventions souvent assez intéressantes du réalisateur, des producteurs, des comédiens et de léquipe technique. On retrouve également une scène supprimée, « GDay » (0:38), dune rare inutilité et qui napporte absolument rien au reste du film : Ben, achetant diverses cartes routières, fait face à ce qui semble être une caissière des plus disjonctée. On comprendra la sage décision des producteurs davoir coupée cette scène au montage. Finalement, avant que le menu napparaisse, nous avons droit aux bandes-annonces de « Silent Hill », « Pulse » et « Final Destination 3 ». La bande-annonce du film lui-même est disponible et accessible à partir du menu et complète cette maigre section.
Conclusion
Sans être aussi rafraîchissant que Hostel, paru récemment aussi, Wolf Creek est un petit film dhorreur efficace et contenant plusieurs moments assez mémorables. Nous le suggérons fortement à tout amateur de films dhorreur qui se sent un peu nostalgique.
Cette édition est des plus satisfaisantes en présentant un transfert vidéo dune grande qualité ainsi quun mixage qui, à défaut de briller par ses effets et son éclat, fait preuve dune très bonne efficacité. Les suppléments présentés ici sont divertissants et relativement intéressants, mais vraiment trop peu nombreux. À envisager, donc, pour le film lui-même dabord et avant tout.
Qualité vidéo:
3,8/5
Qualité audio:
3,5/5
Suppléments:
2,8/5
Rapport qualité/prix:
3,4/5
Note finale:
3,5/5
Auteur: Frédéric Bouchard
Date de publication: 2006-06-07
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur Toshiba 27A43C, Récepteur JVC TH-A30
Date de publication: 2006-06-07
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur Toshiba 27A43C, Récepteur JVC TH-A30