All the President's Men (Special Edition)

Critique
Synopsis/présentation
Alan J Pakula est un cinéaste qui à nos yeux compte surtout pour ses trois films sur la paranoia et le complot, Klute (1971), The Parallax view (1974), et All the Presidents men (1976) mais aussi pour son excellente adaption du roman éponyme Sophies Choice (1982).
Son uvre la plus aboutie et la plus impressionnante malgré les années qui passe reste néanmoins ce All the Presidents men qui après ce revisionnage nous apparaît comme un film totalement maitrisé, qui délivre à la fois du divertissement (lenquête), un message (le point de vue sur le journalisme) mais est également une dénonciation politique violente (qui met à jour les magouilles) et un film sur le souvenir historique (de ce qui reste quand même un fait extrémement marquant de lhistoire américaine et mondiale).
Si Pakula est le charpentier de cette entreprise, on ne peut que louer le travail et le courage de son producteur qui nest autre que Robert Redford qui à choisi le projet et la porté a bout de bras jusqu'à finir par lui-même incarner un des héros malgré les risques que représentait une telle entreprise pour un des acteurs hollywwodiens alors les plus en vue (qui navait donc absolument pas besoin dune telle aventure pour sa « carrière ».
Ce sont dailleurs les maitres mots qui résument le mieux lesprit du film, courage et détermination.
All the Presidents men est donc lhistoire de deux hommes qui grace à leur pugnacité et leur inflexibilité on réussit à parvenir à linimaginable, en tant que journalistes de réussir a faire démissionner un président magouilleur.
Grace à leur travail et leur persévérance Bernstein et Woodward (les vrais journalistes et leurs alter egos de fiction) ont révélé au grand public lexistence dune manipulation financière totalement inadmissible de le part dun élu mais surtout le fait que tout le systéme de pouvoir américain ou presque était corrompu.
Le parrallèle entre le film et lhistoire vraie devient vraiment fascinant lorsque lon réalise que comme les journalistes a travers le Washington Post, tous les artisans et artistes ayant participés au film ont réussi le même exploit de révéler à un public encore plus large, la mission premiere que devrait avoir chaque journaliste, le pouvoir que peut avoir la presse si elle en à le courage et par la même linfluence que peut avoir cette fameuse liberté de la presse si précieuse à nos sociétés libres sur le cours de lhistoire (quelle soit politique ou sociale).
La grande réussite de Pakula et Redford dans leur façon denvisager luvre est de ne pas avoir suivi la forme du livre de Bernstein et Woodward mais dintelligemment avoir su en garder lessence tout en faisant un spectacle totalement cinématographique et signifiant.
Cette tache était dautant plus difficile quayant centré leur scénario sur les journalistes et leur enquête et non pas sur le scandale quil dénoncent, Pakula et Redford devait affronter le redoutable problème darriver à captiver les spectateurs en montrant principalement une salle de rédaction ou deux homme passent la plupart de leur temps au téléphone.
Et force est de reconnaître quil ont totalement réussis leur coup en tournant un film au suspense constant, au sentiment de tension et de dynamisme permanent alors même quil montre un travail minutieux, répétitif et lénifiant. Cest précisément dans ce paradoxe que tout réside puisque quen prenant le contrepied de ce quil montre le cinéaste réussit à exprimer limportance de ce type de travail sans jamais sacrifier au fond de son sujet.
Pakula nous montre que Bernstein et Woodward font un travail de fourmi souvent rébarbatif, mais grace à son sens de la mise en scène, son point de vue de réalisateur, et lappui de son producteur/acteur totalement dévoué à lentreprise, il parvient à le faire de façon distrayante pour le spectateur mais en se gardant de céder à quelque facilités stylistiques.
Bien au contraire, le film est dune rigueur visuelle qui frole souvent lascetisme mais se permet de temps à autre des images fortes et signifiantes servant totalement luvre (le plan sur les deux journalistes à la Bibliotheque du congrés, les scènes avec Deep Throat dans le garage).
Pakula utilise toutes les ressources cinématographiques pour raconter son histoire et exprimer ce quil y souhaite. Ainsi la superbe photographie du génial Gordon Willis est lartisan majeur de la sensation de malaise et de paranoia primordial pour ce projet.
Un certain schématisme ou manichéisme qui empreint le film (élément logique directement « imposé » par lhistoire et les risque quelle présente pour une production cinématographique) , les gentils journalistes contres les méchants fonctionnaires véreux est parfaitement relayée par la lumière blanche, dure et froide mais pure qui eclaire la salle de conférence du Washington Post et laspect au contraire très sombre, jouant vraiment sur labsence de lumière et les « tenébres ».
De même lutilisation assez rare de lexcellente musique de David Shire ne vient jamais surcharger le sens déjà relayé par limage et plonge dans une ambiance propice plus quelle ne souligne.
La mise en scène de Pakula même est une mosaique des différentes possibilités offertes par le cinéma sans pour autant que cet aspect sois mis en avant de par la nature éminement peu visuelle du sujet et de lhistoire quil filme. En combinant son point de vue visuel très élaboré et expressif (les profondeurs de champ énormes dans la salle de rédaction, le plan sur la bibliothéque) avec un montage murement réfléchi il réussit a raconter autant que lhistoire proprement dite, a placer le spectateur devant des questions ou des états de fait quil serait difficile de transcrire par la parole sans un long discours.
Et pourtant, cest bien la parole qui est au centre, qui est le moteur du film puisque Pakula nous montre ses deux héros en train de discuter avec leurs témoins ou collegues et cette association de film à la fois verbal et visuel est trop rarement réussie (Mankiewicz nous apparaît le cinéaste le plus typique de cette tendance) pour ne pas être mis en avant.
Hoffman et Redford sont absolument formidables de bout en bout et leur investissement total dans le projet est vraiment palpable sans pour autant quil naffecte jamais leur performance. Redford joue un Woodward réservé, presque effacé et peu héroique soit un personnage peu habituel pour lui alors que Hoffman joue un Bernstein à lopposé extraverti, dynamique, presque hableur. Leur opposition de caractère qui à pourtant conduit à la réussite dune enquète majeure est également lun des points centraux du film qui montre bien comment deux hommes guidés par le même but peuvent arriver à sentendre et se compléter malgré leurs différences fondamentales.
Enfin ce point nous amène directment au fait que All the presidents men est à la fois typique des contestataires et désenchantées années 70 en présentant un pays dirigé par un systéme totalement corrompu mais également une des rares uvres positives de cette époque au sens ou les deux journalistes sont malgré tout la preuve vivante que le rêve américain est toujours possible et que chacun est succeptible de réussir si il en a le talent et sen donne les moyens (utopie ?) .
Voici donc un film qui à certainement déclenché de nombreuses vocations de journalistes dinvestigation et permis a un public allant au dela des frontières des Etats-Unis davoir une vision « réaliste » des disfonctionnement de lappareil de pouvoir américain. Un film courageux et nécessaire qui dénonce autant quil distrait, une vraie uvre populaire et artistique comme on en voit malheureusement trop peu souvent, lun des grands films du contraste et du paradoxe, véritable métaphore des Etats-Unis.
Nous recommandons chaudement son visionnage a tout le monde tant il est non seulement un témoignage sur son époque (comme il est intelligemment montré dans les suppléments, un telle « affaire » serait impossible actuellement du fait de lévolution de la technologie et des murs) mais également une uvre engagée qui prend pleinement partie pour la liberté de la presse que nos temps troublés tendent a recontester de plus en plus souvent.
Image
Limage est proposée au format respecté de 1.85 :1 daprès un transfert 16:9.
La définition générale est parfois variable mais dans lensemble de trés bon niveau pour une film de cette époque. Linterpositif présente parfois des signes dage (traits et points) et quelques passages sont plus granuleux que souhaité mais lensemble se tient très bien.
Les couleurs sont bien rendues malgré un aspect général un peu passé qui nous semble plus imputable au style de lépoque quau transfert lui même. La photographie complexe de Gordon Willis est mise en valeur par des couleurs justes, constantes et parfaitement saturées.
Le contraste est lui aussi bien géré et ce malgré les scènes tres lumineuses dans les bureaux du Washington Post et toute brillance est evitée.
Les scènes sombres sont bien rendues grace à des noirs suffisamment profonds et purs.
La partie numérique est exempte de reproches même si à quelques rares moments on peut apercevoir un léger moirage.
Un transfert de belle qualité qui tire le meilleur possible du matériau dorigine et rend parfaitement honneur à luvre malgré les légers défauts signalés.
Son
La seule bandes son offerte sur cette édition est en Anglais (Dolby 1.0 mono).
Sa dynamique est logiquement limitée du fait du sujet et de lépoque du film. Il en est de même pour sa présence et sa spatialité qui sont tout à fait conformes à nos attentes mais pourrons paraitrent limités a un public épris de performance audio.
La musique est bien rendue et les limitations dans le haut ou le bas du spectre ne se font pas sentir outre mesure. Elle est par ailleurs parfaitement intégrée au reste de la bande-son.
Les dialogues sont en permanence parfaitement intelligibles et a moins de vraiment pousser le volume les parasites ou distortions sont inaudibles.
Logiquement les basses fréquences ne sont pas le point fort de cette édition mais elle savent se faire entendre lorsque nécessaire.
Les sous-titres sont disponibles en Anglais, Français et Espagnol.
Voici une bande-son de qualité qui ne cherche pas a en faire trop mais qui comme dans le cas de limage tire le meilleur du matériau dorigine pour le plus grand plaisir des amateurs du film et respect du mixage sonore étonnement travaillé.
Suppléments/menus
Une ensemble tout à fait honnête même si il insiste trop peu à notre gout sur laspect cinématographique de luvre.
Sur le premier disque Robert Redford nous offre un excellent commentaire audio, exercice ou il débute mais savère doué. Il délivre un grand nombre dinformations passionnantes de façon claire et concise grace a un enthousiasme communicatif. Il insiste surtout sur son rôle de producteur du film et cest tout à son honneur. En étant tatillon on pourra juste lui reprocher de parfois longs silences et une certaine tendance à encenser ses collaborateurs (mais pour une fois cela semble justifié).
Est egalement disponible sur ce même premier disque un gallerie de bandes-annonces de films de Alan J Pakula ("Klute," "All the President's Men," "Rollover," "Presumed Innocent," and "The Pelican Brief").
Sur le second disque sont proposés 3 nouveaux documentaires, un dépoque et une interview de Jason Robards.
"Telling the Truth About Lies: The Making of All the President's Men" (28 mins), "Woodward and Bernstein: Lighting the Fire" (17 mins), et "Out of the Shadows: The Man Who Was Deep Throat" (16 mins) sont donc trois segments qui traitent chacun de points spécifiques.
On pourra regretter une certaine tendance à lautocongratulation mais la qualité du film et le fait que malgré les années passées il soit resté a juste titre la référence en terme doeuvre cinématographique sur le métier de journaliste justifient en partie ces débordement qui sont de plus loin datteindre les délires de certains suppléments.
Chaque intervenant est visiblement toujours aussi passionné par luvre elle même ou le sujet sur lequel il vient sexprimer. Les deux derniers segments se consacrent en grande partie a limportante et abracadabrante histoire vraie dont sinspire le film qui à clairement laissé des traces dans lhistoire des Etats Unis, du journalisme ainsi que dans lincoscient collectif (Deep Throat, lindicateur mystère est devenu une vrai figure emblématique).
Trois segment donc vraiment intéressants qui permettent den savoir beaucoup plus sur cette affaire et ainsi dencore mieux appréhender le film même.
"Pressure and the Press: The Making of All the President's Men"qui dure 20 minutes est intéressant par les images et lambiance du plateau quil montre que par les informations quil délivre.
Enfin, linterview de Jason Robards par Dinah est malheureusement quasiment sans intérêt tant lintervieweuse pose des questions sans grand intérêt et étale a tout bout de champ son avis san intérêt sur le film à un Robards visiblement assez amusé par tout cela.
Une ensemble donc vraiment intéressant qui manque seulement dune véritable section consacré a létude de la mise en scène, de lefficacité du film ou de limpact quil a pu avoir sur de nombreuses réalisations postérieures.
Conclusion
Une édition DVD aux qualités audio et vidéo de très bon niveau, malgré des défauts inhérents a lage du film, appuyées par des suppléments intéressants et relativement complets. Nous vous recommandons cette édition au plus haut point, dautant plus que son prix de vente est plus que raisonnable.
All the Presidents men est une uvre toujours aussi impressionnante et fascinante à suivre. Pakula y réussit la gageure de captiver de bout en bout lattention des spectateurs avec une histoire dont tout le monde connaît le dénouement et surtout à créer du suspense et une tension remaquables à partir dune enquête se déroulant majoritairement au téléphone. La rigueur du scénario (malgré un certain manichéisme), le jeu parfait des acteurs, la superbe et prégnante mise en scène et enfin le courage de lentreprise font de ce film une uvre importante, toujours aussi passionnante et puissante malgré les années. A voir impérativement, surtout pour les apprentis journalistes !!!
Alan J Pakula est un cinéaste qui à nos yeux compte surtout pour ses trois films sur la paranoia et le complot, Klute (1971), The Parallax view (1974), et All the Presidents men (1976) mais aussi pour son excellente adaption du roman éponyme Sophies Choice (1982).
Son uvre la plus aboutie et la plus impressionnante malgré les années qui passe reste néanmoins ce All the Presidents men qui après ce revisionnage nous apparaît comme un film totalement maitrisé, qui délivre à la fois du divertissement (lenquête), un message (le point de vue sur le journalisme) mais est également une dénonciation politique violente (qui met à jour les magouilles) et un film sur le souvenir historique (de ce qui reste quand même un fait extrémement marquant de lhistoire américaine et mondiale).
Si Pakula est le charpentier de cette entreprise, on ne peut que louer le travail et le courage de son producteur qui nest autre que Robert Redford qui à choisi le projet et la porté a bout de bras jusqu'à finir par lui-même incarner un des héros malgré les risques que représentait une telle entreprise pour un des acteurs hollywwodiens alors les plus en vue (qui navait donc absolument pas besoin dune telle aventure pour sa « carrière ».
Ce sont dailleurs les maitres mots qui résument le mieux lesprit du film, courage et détermination.
All the Presidents men est donc lhistoire de deux hommes qui grace à leur pugnacité et leur inflexibilité on réussit à parvenir à linimaginable, en tant que journalistes de réussir a faire démissionner un président magouilleur.
Grace à leur travail et leur persévérance Bernstein et Woodward (les vrais journalistes et leurs alter egos de fiction) ont révélé au grand public lexistence dune manipulation financière totalement inadmissible de le part dun élu mais surtout le fait que tout le systéme de pouvoir américain ou presque était corrompu.
Le parrallèle entre le film et lhistoire vraie devient vraiment fascinant lorsque lon réalise que comme les journalistes a travers le Washington Post, tous les artisans et artistes ayant participés au film ont réussi le même exploit de révéler à un public encore plus large, la mission premiere que devrait avoir chaque journaliste, le pouvoir que peut avoir la presse si elle en à le courage et par la même linfluence que peut avoir cette fameuse liberté de la presse si précieuse à nos sociétés libres sur le cours de lhistoire (quelle soit politique ou sociale).
La grande réussite de Pakula et Redford dans leur façon denvisager luvre est de ne pas avoir suivi la forme du livre de Bernstein et Woodward mais dintelligemment avoir su en garder lessence tout en faisant un spectacle totalement cinématographique et signifiant.
Cette tache était dautant plus difficile quayant centré leur scénario sur les journalistes et leur enquête et non pas sur le scandale quil dénoncent, Pakula et Redford devait affronter le redoutable problème darriver à captiver les spectateurs en montrant principalement une salle de rédaction ou deux homme passent la plupart de leur temps au téléphone.
Et force est de reconnaître quil ont totalement réussis leur coup en tournant un film au suspense constant, au sentiment de tension et de dynamisme permanent alors même quil montre un travail minutieux, répétitif et lénifiant. Cest précisément dans ce paradoxe que tout réside puisque quen prenant le contrepied de ce quil montre le cinéaste réussit à exprimer limportance de ce type de travail sans jamais sacrifier au fond de son sujet.
Pakula nous montre que Bernstein et Woodward font un travail de fourmi souvent rébarbatif, mais grace à son sens de la mise en scène, son point de vue de réalisateur, et lappui de son producteur/acteur totalement dévoué à lentreprise, il parvient à le faire de façon distrayante pour le spectateur mais en se gardant de céder à quelque facilités stylistiques.
Bien au contraire, le film est dune rigueur visuelle qui frole souvent lascetisme mais se permet de temps à autre des images fortes et signifiantes servant totalement luvre (le plan sur les deux journalistes à la Bibliotheque du congrés, les scènes avec Deep Throat dans le garage).
Pakula utilise toutes les ressources cinématographiques pour raconter son histoire et exprimer ce quil y souhaite. Ainsi la superbe photographie du génial Gordon Willis est lartisan majeur de la sensation de malaise et de paranoia primordial pour ce projet.
Un certain schématisme ou manichéisme qui empreint le film (élément logique directement « imposé » par lhistoire et les risque quelle présente pour une production cinématographique) , les gentils journalistes contres les méchants fonctionnaires véreux est parfaitement relayée par la lumière blanche, dure et froide mais pure qui eclaire la salle de conférence du Washington Post et laspect au contraire très sombre, jouant vraiment sur labsence de lumière et les « tenébres ».
De même lutilisation assez rare de lexcellente musique de David Shire ne vient jamais surcharger le sens déjà relayé par limage et plonge dans une ambiance propice plus quelle ne souligne.
La mise en scène de Pakula même est une mosaique des différentes possibilités offertes par le cinéma sans pour autant que cet aspect sois mis en avant de par la nature éminement peu visuelle du sujet et de lhistoire quil filme. En combinant son point de vue visuel très élaboré et expressif (les profondeurs de champ énormes dans la salle de rédaction, le plan sur la bibliothéque) avec un montage murement réfléchi il réussit a raconter autant que lhistoire proprement dite, a placer le spectateur devant des questions ou des états de fait quil serait difficile de transcrire par la parole sans un long discours.
Et pourtant, cest bien la parole qui est au centre, qui est le moteur du film puisque Pakula nous montre ses deux héros en train de discuter avec leurs témoins ou collegues et cette association de film à la fois verbal et visuel est trop rarement réussie (Mankiewicz nous apparaît le cinéaste le plus typique de cette tendance) pour ne pas être mis en avant.
Hoffman et Redford sont absolument formidables de bout en bout et leur investissement total dans le projet est vraiment palpable sans pour autant quil naffecte jamais leur performance. Redford joue un Woodward réservé, presque effacé et peu héroique soit un personnage peu habituel pour lui alors que Hoffman joue un Bernstein à lopposé extraverti, dynamique, presque hableur. Leur opposition de caractère qui à pourtant conduit à la réussite dune enquète majeure est également lun des points centraux du film qui montre bien comment deux hommes guidés par le même but peuvent arriver à sentendre et se compléter malgré leurs différences fondamentales.
Enfin ce point nous amène directment au fait que All the presidents men est à la fois typique des contestataires et désenchantées années 70 en présentant un pays dirigé par un systéme totalement corrompu mais également une des rares uvres positives de cette époque au sens ou les deux journalistes sont malgré tout la preuve vivante que le rêve américain est toujours possible et que chacun est succeptible de réussir si il en a le talent et sen donne les moyens (utopie ?) .
Voici donc un film qui à certainement déclenché de nombreuses vocations de journalistes dinvestigation et permis a un public allant au dela des frontières des Etats-Unis davoir une vision « réaliste » des disfonctionnement de lappareil de pouvoir américain. Un film courageux et nécessaire qui dénonce autant quil distrait, une vraie uvre populaire et artistique comme on en voit malheureusement trop peu souvent, lun des grands films du contraste et du paradoxe, véritable métaphore des Etats-Unis.
Nous recommandons chaudement son visionnage a tout le monde tant il est non seulement un témoignage sur son époque (comme il est intelligemment montré dans les suppléments, un telle « affaire » serait impossible actuellement du fait de lévolution de la technologie et des murs) mais également une uvre engagée qui prend pleinement partie pour la liberté de la presse que nos temps troublés tendent a recontester de plus en plus souvent.
Image
Limage est proposée au format respecté de 1.85 :1 daprès un transfert 16:9.
La définition générale est parfois variable mais dans lensemble de trés bon niveau pour une film de cette époque. Linterpositif présente parfois des signes dage (traits et points) et quelques passages sont plus granuleux que souhaité mais lensemble se tient très bien.
Les couleurs sont bien rendues malgré un aspect général un peu passé qui nous semble plus imputable au style de lépoque quau transfert lui même. La photographie complexe de Gordon Willis est mise en valeur par des couleurs justes, constantes et parfaitement saturées.
Le contraste est lui aussi bien géré et ce malgré les scènes tres lumineuses dans les bureaux du Washington Post et toute brillance est evitée.
Les scènes sombres sont bien rendues grace à des noirs suffisamment profonds et purs.
La partie numérique est exempte de reproches même si à quelques rares moments on peut apercevoir un léger moirage.
Un transfert de belle qualité qui tire le meilleur possible du matériau dorigine et rend parfaitement honneur à luvre malgré les légers défauts signalés.
Son
La seule bandes son offerte sur cette édition est en Anglais (Dolby 1.0 mono).
Sa dynamique est logiquement limitée du fait du sujet et de lépoque du film. Il en est de même pour sa présence et sa spatialité qui sont tout à fait conformes à nos attentes mais pourrons paraitrent limités a un public épris de performance audio.
La musique est bien rendue et les limitations dans le haut ou le bas du spectre ne se font pas sentir outre mesure. Elle est par ailleurs parfaitement intégrée au reste de la bande-son.
Les dialogues sont en permanence parfaitement intelligibles et a moins de vraiment pousser le volume les parasites ou distortions sont inaudibles.
Logiquement les basses fréquences ne sont pas le point fort de cette édition mais elle savent se faire entendre lorsque nécessaire.
Les sous-titres sont disponibles en Anglais, Français et Espagnol.
Voici une bande-son de qualité qui ne cherche pas a en faire trop mais qui comme dans le cas de limage tire le meilleur du matériau dorigine pour le plus grand plaisir des amateurs du film et respect du mixage sonore étonnement travaillé.
Suppléments/menus
Une ensemble tout à fait honnête même si il insiste trop peu à notre gout sur laspect cinématographique de luvre.
Sur le premier disque Robert Redford nous offre un excellent commentaire audio, exercice ou il débute mais savère doué. Il délivre un grand nombre dinformations passionnantes de façon claire et concise grace a un enthousiasme communicatif. Il insiste surtout sur son rôle de producteur du film et cest tout à son honneur. En étant tatillon on pourra juste lui reprocher de parfois longs silences et une certaine tendance à encenser ses collaborateurs (mais pour une fois cela semble justifié).
Est egalement disponible sur ce même premier disque un gallerie de bandes-annonces de films de Alan J Pakula ("Klute," "All the President's Men," "Rollover," "Presumed Innocent," and "The Pelican Brief").
Sur le second disque sont proposés 3 nouveaux documentaires, un dépoque et une interview de Jason Robards.
"Telling the Truth About Lies: The Making of All the President's Men" (28 mins), "Woodward and Bernstein: Lighting the Fire" (17 mins), et "Out of the Shadows: The Man Who Was Deep Throat" (16 mins) sont donc trois segments qui traitent chacun de points spécifiques.
On pourra regretter une certaine tendance à lautocongratulation mais la qualité du film et le fait que malgré les années passées il soit resté a juste titre la référence en terme doeuvre cinématographique sur le métier de journaliste justifient en partie ces débordement qui sont de plus loin datteindre les délires de certains suppléments.
Chaque intervenant est visiblement toujours aussi passionné par luvre elle même ou le sujet sur lequel il vient sexprimer. Les deux derniers segments se consacrent en grande partie a limportante et abracadabrante histoire vraie dont sinspire le film qui à clairement laissé des traces dans lhistoire des Etats Unis, du journalisme ainsi que dans lincoscient collectif (Deep Throat, lindicateur mystère est devenu une vrai figure emblématique).
Trois segment donc vraiment intéressants qui permettent den savoir beaucoup plus sur cette affaire et ainsi dencore mieux appréhender le film même.
"Pressure and the Press: The Making of All the President's Men"qui dure 20 minutes est intéressant par les images et lambiance du plateau quil montre que par les informations quil délivre.
Enfin, linterview de Jason Robards par Dinah est malheureusement quasiment sans intérêt tant lintervieweuse pose des questions sans grand intérêt et étale a tout bout de champ son avis san intérêt sur le film à un Robards visiblement assez amusé par tout cela.
Une ensemble donc vraiment intéressant qui manque seulement dune véritable section consacré a létude de la mise en scène, de lefficacité du film ou de limpact quil a pu avoir sur de nombreuses réalisations postérieures.
Conclusion
Une édition DVD aux qualités audio et vidéo de très bon niveau, malgré des défauts inhérents a lage du film, appuyées par des suppléments intéressants et relativement complets. Nous vous recommandons cette édition au plus haut point, dautant plus que son prix de vente est plus que raisonnable.
All the Presidents men est une uvre toujours aussi impressionnante et fascinante à suivre. Pakula y réussit la gageure de captiver de bout en bout lattention des spectateurs avec une histoire dont tout le monde connaît le dénouement et surtout à créer du suspense et une tension remaquables à partir dune enquête se déroulant majoritairement au téléphone. La rigueur du scénario (malgré un certain manichéisme), le jeu parfait des acteurs, la superbe et prégnante mise en scène et enfin le courage de lentreprise font de ce film une uvre importante, toujours aussi passionnante et puissante malgré les années. A voir impérativement, surtout pour les apprentis journalistes !!!
Qualité vidéo:
3,8/5
Qualité audio:
3,5/5
Suppléments:
3,7/5
Rapport qualité/prix:
3,9/5
Note finale:
3,6/5
Auteur: Stefan Rousseau
Date de publication: 2006-03-10
Système utilisé pour cette critique: Projecteur Sharp XV Z9000, Lecteur de DVD Toshiba SD500, Recepteur Denon, Enceintes Triangle, Câbles Banbridge et Real Cable.
Date de publication: 2006-03-10
Système utilisé pour cette critique: Projecteur Sharp XV Z9000, Lecteur de DVD Toshiba SD500, Recepteur Denon, Enceintes Triangle, Câbles Banbridge et Real Cable.