Kiss of Death

Critique
Synopsis/présentation
Henry Hataway réalise avec ce Kiss of Death, un film intéressant mais que sa mise en scène parfois remarquable (mais souvent assez banale) limite de façon évidente même si elle sert bien le scénario de Ben Hecht qui sy montre à nos yeux moins inspiré que sur dautres de ses uvres.
Il sagit dune uvre qui fut tournée presque entièrement en décors naturels et cela était une façon de faire assez inhabituelle et cest ce qui offre cette sensation dauthenticité qui traverse le film.
Cette technique est particulièrement efficace lors de la scène dintroduction ou un cambriolage se déroule donc en décors réels. Hataway fait preuve dun sens du suspense étonnant lors de ce passage assez remarquable, notamment un séquence dans un ascenseur (qui obligea à lutilisation dobjectifs grands angles) dont la sensation de claustrophobie et de stress est grandement renforcée par le fait quil sagisse dun véritable ascenseur. Le fait que cet ascenseur se remplisse au fur et à mesure de sa descente en même temps que la tension des cambrioleurs augement est très bien rendue notamment grace à un montage alterné des plus réussis.
Nous avouons que si Victor Mature a un présence et un charisme physique indéniables, nous navons jamais été vraiment convaincu par son jeu dacteur et ce film ne fait que confirmer cette tendance. Nous ne dirons pas quil est mauvais acteur, non seulement parce que cela est très subjectif mais plutôt que son jeu nous apparaît vraiment limité.
Si pour ce rôle, son physique massif et son petit air de « chien battu » correspondent totalement au personnage, une plus grand subitilité dans le jeu aurait certainement été un plus.
A sa décharge, il faut reconnaître que le scénario de Ben Echt est plus schématique que par exemple celui de Where the sidewalk ends ou justement létude psychologique de Mark Dixon était dune finesse rare alors que dans Kiss of death le portrait du héros reste vraiment en surface de sa personnalité sauf à la fin du film.
Une fois de plus, cest le méchant du film qui offre presque plus dintérêt que le héros même si Tommy Udo est un personnage très tranché et manquant de subtilité.
Richard Widmark fait avec cette intérprétation ses vrais débuts de grand acteur et ce rôle lui collera à la peau pendant des années. Logiquement, il surjoue son méchant mais avec une telle efficacité et des attitudes si marquantes (son rire de hyène et sa façon si particuliére de se mouvoir) quil est impossible de loublier.
Widmark y démontre la un talent absolument remarquable en arrivant même à amener une ambiguité dans les dernières scènes du film (le remarquable passage ou il apparaît de façon quasi fantastique entre les deux pans dun rideau) alors quon le croyait jusque la vraiment monolithique.
Toute la parabole christique (et sa résonnance dans la mise en scéne comme de nombreux détails du film) isolé par les deux intervenants du commentaire audio offre un intérêt à lhistoire de Nick Bianco et de sa rédemption. En effet, au premier abord nous avons trouvés de nombreux passages assez inintéressants alors que sous langle de la lecture religieuse, ils trouvent une justification et aménent vraiment un plus non seulement au scénario mais également à la conception du film.
Nous regretterons juste un épilogue auquel la voix off de la femme de Nick Bianco ote toute lambiguité que justement cette dernière scéne sétait plue a créer de toutes pièce.
Voici donc un film noir de qualité qui présente un personnage qui peut passer pour plutôt ennuyeux alors quen fait compris sous le bon angle il devient très intéressant et dont la mise en scène en apparence assez banale regorge en fait de subtilités qui renforce grandement lintérêt de luvre dans son ensemble.
Image
Limage est proposée au format respecté de 1.33:1 daprés un format 4:3.
La définition générale est de bon niveau, même si loin datteindre la qualité dautres éditions de films de la même époque. Linterpositif est malheureusement assez abimé et montre des traces régulières de traits et points et certaines scènes vraiment granuleuses sans toutefois que cela devienne vraiment perturbant en cours de visionnage.
Le contraste est dans lensemble bon mais subit des fluctuations importantes et perturbantes au cours de plusieurs scènes amenant quelques effets de pompages et des brillances dont on se serait bien passés.
Les scènes sombres sont majoritairement bien rendues grace à des noirs suffisamment profonds mais qui manquent tout de même de pureté et surtout de constance. Le rendu de léchelle des gris est acceptable mais loin dêtre aussi bon que sur dautres films noirs.
Heureusement la partie numérique est au dessus de tout soupçon et ne vient jamais aggraver les défauts présents.
Voici donc un transfert tout à fait acceptable mais dont nous ne pouvons que regretter quil nait pas subi une restauration digne de ce nom qui aurait à coup sur permis déliminer les défauts les plus importants et daugmenter de façon certaine le plaisir du spectateur (surtout que juste avant nous avons chroniqués Where the sidewalk ends chez Fox également, qui lui est une référence en la matière).
Son
Les trois bandes-son disponibles sur cette édition sont respectivement en Anglais (Dolby 2.0 stéréo), Anglais (Dolby 1.0 mono) et Espagnol (Dolby 1.0 mono).
La bande-son stéréo offre une dynamique tout à fait correcte, de même que celle en mono. Leur présence et leur spatialité sont également dans une bonne moyenne pour lépoque et offre évidemment un avantage à la bande-son stéréo (du fait même de son format).
La musique est agréablement rendue même si les deux bandes-son montre des signes évidents de limitation dans le haut comme le bas du spectre. Elle est par ailleurs bien intégrée au reste de la bande-son.
Les dialogues montrent par contre des traces conséquentes déchos sur la piste en stéreo alors que ceux-ci sont totalement absents de la piste monophonique. A volume conséquent, les deux bandes-son présentes des signes logiques de parasites et distortions.
Les basses fréquences sont logiquement limitées et dans ce domaine, la piste stéréo fait à peine mieux que son homologue monophonique.
Les sous-titres sont disponibles en Anglais et Espagnol.
Des bandes-sons dans lensemble appréciables mais les échos présents sur celle en stéréo en rende lécoute parfois pénible et la piste monophonique reste le meilleur choix sur cette édition.
Suppléments/menus
Une section peu fournie mais qui comme dans le cas de Where the sidewalk ends (faisant partie de la meme collection Fox Noir), le commentaire audio de trés haute volée remplace avantageusement tout documentaire fait à la va vite.
Le commentaire est effectué par Alain Silver et James Ursini, qui nous offre un commentaire dense mais accessible, qui aborde tous les aspects du fim ainsi que sa place au sein du film. Il mêle les anecdotes sur le tournage, le réalisateur, les acteurs, mais également de lanalyse comme une remise dans le contexte de son époque ainsi que dans la grande famille du film noir.
Un commentaire vraiment recommandé qui transpire la passion communicative et offre tout ce que lon peut attendre dun tel exercice.
Cette édition offre également une galerie de photos et une bande-annonce de qualité correcte mais beaucoup trop grandiloquente à notre gout.
Seuls les menus aussi hideux que sur les autres disque de la collection viennent légèrement ternir lensemble sans véritable conséquence pour autant.
Conclusion
Voici un édition qui offre une qualité audio et vidéo correcte mais qui fait regretter labsence dune restauration et dun remixage plus poussé quu aurait pu permettre darriver au niveau de qualité des meilleures éditions dans ce domaine (Night and the City, Sunset Boulevard ou Where the sidewalk ends).
Heureusement lexcellent commentaire audio compense cela et fait que nous vous recommandons cette édition dun classique qui vaut la peine que lon sy penche dessus.
Kiss of Death est une uvre intéressante sur beaucoup de points mais qui manque dun grand cinéaste aux commandes. Le commentaire audio nous a éclairés sur bien des points et a ainsi rendu le film beaucoup plus attractif au niveau de lanalyse, notamment sur les nombreuses références religieuses qui ne sont pas évidéntes mais vraiment prégnantes.
Henry Hataway réalise avec ce Kiss of Death, un film intéressant mais que sa mise en scène parfois remarquable (mais souvent assez banale) limite de façon évidente même si elle sert bien le scénario de Ben Hecht qui sy montre à nos yeux moins inspiré que sur dautres de ses uvres.
Il sagit dune uvre qui fut tournée presque entièrement en décors naturels et cela était une façon de faire assez inhabituelle et cest ce qui offre cette sensation dauthenticité qui traverse le film.
Cette technique est particulièrement efficace lors de la scène dintroduction ou un cambriolage se déroule donc en décors réels. Hataway fait preuve dun sens du suspense étonnant lors de ce passage assez remarquable, notamment un séquence dans un ascenseur (qui obligea à lutilisation dobjectifs grands angles) dont la sensation de claustrophobie et de stress est grandement renforcée par le fait quil sagisse dun véritable ascenseur. Le fait que cet ascenseur se remplisse au fur et à mesure de sa descente en même temps que la tension des cambrioleurs augement est très bien rendue notamment grace à un montage alterné des plus réussis.
Nous avouons que si Victor Mature a un présence et un charisme physique indéniables, nous navons jamais été vraiment convaincu par son jeu dacteur et ce film ne fait que confirmer cette tendance. Nous ne dirons pas quil est mauvais acteur, non seulement parce que cela est très subjectif mais plutôt que son jeu nous apparaît vraiment limité.
Si pour ce rôle, son physique massif et son petit air de « chien battu » correspondent totalement au personnage, une plus grand subitilité dans le jeu aurait certainement été un plus.
A sa décharge, il faut reconnaître que le scénario de Ben Echt est plus schématique que par exemple celui de Where the sidewalk ends ou justement létude psychologique de Mark Dixon était dune finesse rare alors que dans Kiss of death le portrait du héros reste vraiment en surface de sa personnalité sauf à la fin du film.
Une fois de plus, cest le méchant du film qui offre presque plus dintérêt que le héros même si Tommy Udo est un personnage très tranché et manquant de subtilité.
Richard Widmark fait avec cette intérprétation ses vrais débuts de grand acteur et ce rôle lui collera à la peau pendant des années. Logiquement, il surjoue son méchant mais avec une telle efficacité et des attitudes si marquantes (son rire de hyène et sa façon si particuliére de se mouvoir) quil est impossible de loublier.
Widmark y démontre la un talent absolument remarquable en arrivant même à amener une ambiguité dans les dernières scènes du film (le remarquable passage ou il apparaît de façon quasi fantastique entre les deux pans dun rideau) alors quon le croyait jusque la vraiment monolithique.
Toute la parabole christique (et sa résonnance dans la mise en scéne comme de nombreux détails du film) isolé par les deux intervenants du commentaire audio offre un intérêt à lhistoire de Nick Bianco et de sa rédemption. En effet, au premier abord nous avons trouvés de nombreux passages assez inintéressants alors que sous langle de la lecture religieuse, ils trouvent une justification et aménent vraiment un plus non seulement au scénario mais également à la conception du film.
Nous regretterons juste un épilogue auquel la voix off de la femme de Nick Bianco ote toute lambiguité que justement cette dernière scéne sétait plue a créer de toutes pièce.
Voici donc un film noir de qualité qui présente un personnage qui peut passer pour plutôt ennuyeux alors quen fait compris sous le bon angle il devient très intéressant et dont la mise en scène en apparence assez banale regorge en fait de subtilités qui renforce grandement lintérêt de luvre dans son ensemble.
Image
Limage est proposée au format respecté de 1.33:1 daprés un format 4:3.
La définition générale est de bon niveau, même si loin datteindre la qualité dautres éditions de films de la même époque. Linterpositif est malheureusement assez abimé et montre des traces régulières de traits et points et certaines scènes vraiment granuleuses sans toutefois que cela devienne vraiment perturbant en cours de visionnage.
Le contraste est dans lensemble bon mais subit des fluctuations importantes et perturbantes au cours de plusieurs scènes amenant quelques effets de pompages et des brillances dont on se serait bien passés.
Les scènes sombres sont majoritairement bien rendues grace à des noirs suffisamment profonds mais qui manquent tout de même de pureté et surtout de constance. Le rendu de léchelle des gris est acceptable mais loin dêtre aussi bon que sur dautres films noirs.
Heureusement la partie numérique est au dessus de tout soupçon et ne vient jamais aggraver les défauts présents.
Voici donc un transfert tout à fait acceptable mais dont nous ne pouvons que regretter quil nait pas subi une restauration digne de ce nom qui aurait à coup sur permis déliminer les défauts les plus importants et daugmenter de façon certaine le plaisir du spectateur (surtout que juste avant nous avons chroniqués Where the sidewalk ends chez Fox également, qui lui est une référence en la matière).
Son
Les trois bandes-son disponibles sur cette édition sont respectivement en Anglais (Dolby 2.0 stéréo), Anglais (Dolby 1.0 mono) et Espagnol (Dolby 1.0 mono).
La bande-son stéréo offre une dynamique tout à fait correcte, de même que celle en mono. Leur présence et leur spatialité sont également dans une bonne moyenne pour lépoque et offre évidemment un avantage à la bande-son stéréo (du fait même de son format).
La musique est agréablement rendue même si les deux bandes-son montre des signes évidents de limitation dans le haut comme le bas du spectre. Elle est par ailleurs bien intégrée au reste de la bande-son.
Les dialogues montrent par contre des traces conséquentes déchos sur la piste en stéreo alors que ceux-ci sont totalement absents de la piste monophonique. A volume conséquent, les deux bandes-son présentes des signes logiques de parasites et distortions.
Les basses fréquences sont logiquement limitées et dans ce domaine, la piste stéréo fait à peine mieux que son homologue monophonique.
Les sous-titres sont disponibles en Anglais et Espagnol.
Des bandes-sons dans lensemble appréciables mais les échos présents sur celle en stéréo en rende lécoute parfois pénible et la piste monophonique reste le meilleur choix sur cette édition.
Suppléments/menus
Une section peu fournie mais qui comme dans le cas de Where the sidewalk ends (faisant partie de la meme collection Fox Noir), le commentaire audio de trés haute volée remplace avantageusement tout documentaire fait à la va vite.
Le commentaire est effectué par Alain Silver et James Ursini, qui nous offre un commentaire dense mais accessible, qui aborde tous les aspects du fim ainsi que sa place au sein du film. Il mêle les anecdotes sur le tournage, le réalisateur, les acteurs, mais également de lanalyse comme une remise dans le contexte de son époque ainsi que dans la grande famille du film noir.
Un commentaire vraiment recommandé qui transpire la passion communicative et offre tout ce que lon peut attendre dun tel exercice.
Cette édition offre également une galerie de photos et une bande-annonce de qualité correcte mais beaucoup trop grandiloquente à notre gout.
Seuls les menus aussi hideux que sur les autres disque de la collection viennent légèrement ternir lensemble sans véritable conséquence pour autant.
Conclusion
Voici un édition qui offre une qualité audio et vidéo correcte mais qui fait regretter labsence dune restauration et dun remixage plus poussé quu aurait pu permettre darriver au niveau de qualité des meilleures éditions dans ce domaine (Night and the City, Sunset Boulevard ou Where the sidewalk ends).
Heureusement lexcellent commentaire audio compense cela et fait que nous vous recommandons cette édition dun classique qui vaut la peine que lon sy penche dessus.
Kiss of Death est une uvre intéressante sur beaucoup de points mais qui manque dun grand cinéaste aux commandes. Le commentaire audio nous a éclairés sur bien des points et a ainsi rendu le film beaucoup plus attractif au niveau de lanalyse, notamment sur les nombreuses références religieuses qui ne sont pas évidéntes mais vraiment prégnantes.
Qualité vidéo:
3,3/5
Qualité audio:
2,9/5
Suppléments:
4,0/5
Rapport qualité/prix:
3,6/5
Note finale:
3,4/5
Auteur: Stefan Rousseau
Date de publication: 2006-01-06
Système utilisé pour cette critique: Projecteur Sharp XV Z9000, Lecteur de DVD Toshiba SD500, Recepteur Denon, Enceintes Triangle, Câbles Banbridge et Real Cable.
Date de publication: 2006-01-06
Système utilisé pour cette critique: Projecteur Sharp XV Z9000, Lecteur de DVD Toshiba SD500, Recepteur Denon, Enceintes Triangle, Câbles Banbridge et Real Cable.